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Portrait

Mais, c'est bien sûr !

Sûr que vous connaissez
La frêle silhouette,
Ses jeans délavés,
Son élégance qui se sait
Négligée et... recherchée.

Et le paquet de Fine
Qui enroue sa voix.
La cigarette se consume,
Lui enfume les doigts,
Le majeur et l'index d'un main,
ou encore de l'autre,
Ca dépend des jours,
De l'inspiration
Et du mode d'expression.

Vous appréciez diversement
Son franc-parler qui dit,
Et qui médit aussi,
Sa gouaille de titi,
Son verbe imagé,
Son amitié fidèle,
Ses désamours tenaces.

Mais vous lui pardonnez
Ses offenses volontiers.
Ce n'est, au fond, pas méchant
Je dis même au contraire,
Parce que vous savez
Toutes ses qualités.

Vrai, elle à la bougeotte
Et elle ne sait rester
Plus de cinq minutes en pelote
Sans trouver nécessité,
De remuer.

Mais c'est pour une bonne cause,
Faisant la cuisine sans faute,
*** sur toute la ligne
La mâtine.

Elle bout, elle s'agite
Avant de se donner
A tout ce qui, dans la maison
En -age se termine :
Ménage, repassage,
Lavage des carreaux,
Cirage des parquets,
Lessivage des murs,
Et sans doute réussirait
L'épépinage des groseilles,
Si on le lui demandait.

Femme d'intérieur sans le secours
D'une femme de ménage,
Elle va et vient, court
Du haut en bas d'une maison,
Spacieuse plus que de raison.

Elle prend soin de ma taille,
De ma corpulence, de mon look.
Et elle sait plus d'un chapitre
Pour amadouer les prunelles,
Les narines, les papilles.
Si bien qu'elle fait oublier
Aux vertus les plus rigides
Les résolutions de leur régime.
J'en profite, moi aussi,
De ces plats qu'elle mijote
Pour tous ses nombreux amis
Ainsi que pour Marmotte.

Elle fait de la peinture
Comme elle fait des confitures,
Mélange les couleurs
Comme elle mêle les saveurs.
Entrecroise les droites,
Les courbes, les éclairs,
Les teintes, les nuances
Qui dans sa tête dansent,
Les reflets d'une lumière,
Les flammes du crépuscule
Et les orages du soir.

C'est qu'elle nous interpelle !
On s'arrête, on s'interroge,
On s'inquiéterait même au besoin.
J'arrête ici ma critique,
Puisque d'art ne saurais de parler,
Sans me faire disputer,
Quand elle écoute à ma porte.

Mais vite je retombe
Sous le charme de la personne
Et aussi d'un personnage
Qui n'a pas la langue dans sa poche.
Je réentends avec plaisir
Une histoire qui fait sourire,
Qu'elle m'a déjà contée
Plus d'une fois,
Plus de cent en vérité.
Rassuré, je m'endors...

Furieuse, elle me rabroue,
Me bouscule, me secoue.
Je me prends alors à rêver...

De qui ? Vous le devinez sans doute :
De ma demi-moitié.
Cela vous fait rire peut-être
Mais ne vous fiez pas toujours
Aux apparences qui trompent.
J'ai peut-être tort, mais je crois,
Qu'elle me pardonnera, quoiqu'elle die,
Mon comportement pas toujours marrant!

Je lui manquerais vite
Malgré tous mes défauts.
Et je ne suis pas sûr entre nous
Que je m'accommoderais
D'une autre créature...

Ni Jehanne, ni Jeannette,
Ni Jeanne, ni Janot,
C'est JANOU

Coucou !

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