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Iras ou Iras pas

Risquant un oeil, ou deux,
Et puis un autre encore,
Entre des déchirures
Du rideau de cheveux
Derière quoi se cache
Un regard malicieux,
Marmotte m'interroge.

"J'en ai assez, tu sais,
"D'écrire, puis de couper,
"Pour ensuite recoller.
"Le traitement de texte
"C'est beaucoup mieux, dis-tu,
"Que raturer, et puis récrire.
"Moi, je veux bien,
"Mais ce n'est point cela
"Qui me fera rêver.
"Ta dernière marotte
"N'est pas du tout du goût
"De ta Marmotte.

"Alors, si tu voulais,
"De suite tu viendrais
"Et nous irions tout deux
"Au bord du fleuve qui paresse
"Derrière la clôture du jardin.
"Il n'est guère pressé
"D'aller mêler son eau
"A celle des vagues de l'estuaire.
"Et il prend tout son temps.
" Pour abaisser les tout derniers huit mêtres
"Du lit où il se prélasse,
"Il lui faudra des jours
"Et deux cents kilomètres
"De méandres et de détours.

Puisqu'il n'est pas pressé,
"Allons lui faire causette un brin.
"Nous prendrons le chemin
"Du halage d'autrefois.
"Nous marcherons jusqu'à l'écluse,
"Grimperons la passerelle
"D'où l'on voit les bateaux
"Changer de niveau.

"Nous reviendrons par la guinguette,
"Sans nous hâter : il fait si beau.
"En prenant notre temps
"Pour attendre le soleil
"Montrer toutes ses couleurs,
"Quand il tombe dans l'eau".

Je ne puis que répondre
A une telle invite.
"Tu viens?"
Bien sûr. Et tout de suite.

Alors Marmotte prend la direction
Des opérations.
Le flair au vent, sans pattes,
La petite boule de poils va,
Vient devant moi, explore,
Découvre aussi.

Point sotte, elle renifle:

"Crotte !"

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