L'hypertension "idiopathique"
Plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde souffrent
d'hypertension artérielle. Parmi toutes les maladies cardio-vasculaires,
elle est la plus répandue. Le développement de cette maladie
est largement du à la connaissance insuffisante, voire à
l'ignorance, des causes de l'hypertension.
La médecine conventionnelle reconnaît que les causes de
l'hypertension artérielle ne sont pas identifiables chez plus
de 90% des patients. Un diagnostic standard est alors annoncé,
celui de "hypertension essentielle" ou "idiopathique",
ce qui est la même chose et aussi peu éclairant pour le
malade lambda. La médecine conventionnelle reste donc confinée
dans des traitements symptomatiques de la maladie : les bêtabloquants,
les diurétiques et autres médications contre l'hypertension,
qui traitent les symptômes de la maladie et non les causes sous-jacentes.
Donc, tous les jours, des milliers de gens apparemment en bonne santé
apprennent que leur tension artérielle est trop élevée
et, volens nolens, sont aussitôt placées sous traitement
hypotensif sur les mêmes principes. Après tout, la logique
est incontournable :
Les gens présentant une tension artérielle supérieure
à la normale (?) ont plus de risque de faire un accident cardio-vasculaire
que les autres;
Donc, une pression artérielle élevée provoque
les accidents cardio-vasculaires;
Donc, la diminution de la pression artérielle permet de réduire
l'incidence des accidents cardio-vasculaires;
Par conséquent vous allez vous mettre à prendre un médicament
hypotenseur pour le reste de vos jours...
Tout serait pour le mieux par conséquent puisque les médicaments
utilisés permettent d'abaisser la tension du patient de 15 à
25%. Nous connaissons des dizaines de personnes qui prennent des médicaments
chaque jour depuis des années pour faire baisser leur tension.
Voici pourtant ce qu'on peut lire dans l'European Heart Journal, numéro
20, d'octobre 2000, sous la plume de Port S et al . Lisez-le avec attention
pour mesurer toute l'importance de l'avertissement :
" On croit généralement que des essais sérieux
ont prouvé qu'il est bénéfique de faire baisser
la tension artérielle. En réalité, c'est faux.
Tous les médicaments hypotenseurs ont des effets importants sur
le système cardio-vasculaire, en plus de leur effet hémodynamique.
En fait, les preuves s'accumulent, en particulier tout récemment,
que ce sont les effets directs des médicaments sur d'autres fonctions
de l'organisme, qui ont pour résultat de faire baisser la tension
sanguine (pressure reduction may be just an inconsequential side effect)
"
On peut considérer le sang comme un tissu conjonctif spécialisé,
le plasma, avec des cellules baignant dans un fluide extracellulaire
contenant des protéines fibrillaires solubles. Ce fluide et ces
cellules circulent à sens unique dans un système circulatoire
fermé. Les éléments figurés du sang sont
les cellules sanguines (globules rouges et globules blancs) et les plaquettes
sanguines. Le plasma est une solution aqueuse de protéines (albumines,
globulines et fibrinogène), de sels non organiques, d'acides
aminés, de vitamines, d'hormones et de certains autres composés
organiques. L'albumine est nécessaire au maintien de la pression
osmotique et au transport de certaines molécules organiques,
les globulines sont constituées principalement par les anticorps
et le fibrinogène intervient dans la coagulation du sang.
Nous avons appris à l'école primaire que nos globules
rouges étaient des cellules rondes, sans noyau, aplaties, dont
le diamètre était plus grand que celui des plus petits
vaisseaux sanguins, les capillaires au niveau des tissus, qu'ils devaient
emprunter pour apporter aux cellules l'oxygène pour la production
de l'énergie cellulaire nécessaire à la vie, et
pour rapporter aux poumons, afin de l'évacuer à l'extérieur
du corps, le gaz carbonique produit lors de ces oxydations cellulaires.
Donc, quand ils voyagent dans les capillaires, nos globules rouges doivent
être capables de subir des déformations considérables,
de façon à ce qu'ils adhèrent très intimement
avec la paroi des capillaires et que l'échange oxygène/gaz
carbonique puisse se réaliser au travers de leur membrane et
de la paroi (endothélium) du capillaire.
L'aptitude à la déformation est vérifiée
chaque fois que les globules rouges passent dans un organe du système
rétuculo-endothélial qui constitue une sorte de filtre,
tel que la rate et la moelle osseuse. Ou bien les globules rouges sont
suffisamment déformables pour passer au travers de ce filtre,
ou bien elles sont prises au piège et détruites par les
macrophages (une variété de globules blancs). 120 jours
après leur naissance, la membrane des globules rouges devient
trop rigide pour passer entre les mailles du filet réticulo-endothélial,
la surface de leur membrane subit des dommages, constituant un signal
qu'elles ont besoin d'être recyclées.
Par conséquent, l'hypertension idiopathique n'est pas une maladie.
C'est un symptôme. Et il n'est pas rationnel de ne pas essayer
de trouver la raison de l'une des plus graves maladies de la civilisation.
Car cette "condition" n'existe pas chez les peuplades primitives
et elle était inconnue chez nous il y a un siècle. Pourtant
elle apparaît dans les populations qui se mettent à s'alimenter
à la manière contemporaine, que ce soit dans les bidonvilles
des métropoles africaines ou asiatiques de même que dans
les populatons immigrées en Occident, qui mangent à leur
faim, mais ne savent plus se "nourrir".
La biologie cellulaire devrait être d'un grand secours pour apporter
l'explication de l'origine de l'apparition de l'hypertension idiopathique.
Si un beau jour, on fait le constat que sa tension est trop élevée,
c'est probablement que les mécanismes régulateurs de l'organisme
en ont éprouvé la nécessité et qu'il en
est résulté l'élévation constatée,
à l'insu de la personne en question. A supposer que le passage
dans les capillaires soit ralenti à cause d'un manque de "déformabilité"
de la membrane des globules rouges de cette personne et/ou d'un manque
d'élasticité du microsquelette de leur cytoplasme, les
échanges gazeux vont se trouver ralentis dans les capillaires
: les tissus et les organes vont manquer d'oxygène. Ce manque
d'oxygène va à son tour déclencher une augmentation
de la pression sanguine, afin de maintenir le débit artériel
sanguin nécessaire à un bon approvisionnement en oxygène
de tous les tissus l'organisme, en particulier au niveau du cerveau.
On connait à présent l'influence des acides gras oméga-3
à longue chaîne sur la composition et la perméabilité
des membranes cellulaires. On connaît aussi les résultats
spectaculaires de la distribution quotidienne de quelques grammes d'huile
de poisson sur les caractéristiques sanguines anormales : abaissement
de la triglycéridémie, augmentation du cholestérol
HDL et... baisse de la tension artérielle systolique.
Se peut-il que nos médecins ne semblent pas le savoir? Il est
vrai que ce n'est pas le genre d'information qui fasse la Une du "Quotidien
du Médecin"...