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N°38 / JUILLET 2003

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Influence sur la santé d'une alimentation carencée en omega-3 à longue chaîne

Une ingestion convenable de DHA et d'EPA est particulièrement importante durant la grossesse et la lactation. Durant ces pérodes, la mère doit fournir à l'enfant tous les besoins en DHA et en EPA, parce que son organisme ne peut pas synthétiser en quantité suffisante ces deux acides gras essentiels à partir de l'acide alphalinolénique de son alimentation . Le DHA constitue 15 à 30 % du poids du cortex cérébral de l'enfant à naître et de 30 à 60 % de celui de sa rétine.

Il y a maintenant la preuve qu'une carence en acides gras omega-3 accroit les risques de naissance prématurée et de poids à la naissance anormalement bas. Dans une récente étude comparative portant sur 13 pays, les Etats-Unis se classent en moyenne à la douzième place (avant-derniers) pour 16 indices de santé étudiés. Plus précisément, le classement des Etats-Unis était

- 13° et derniers pour les fausses couches en fin de grossesse

- 13° pour les % de faible poids à la naissance

- 13° pour la mortalité néonatale et pour la mortalité infantile globale

- 11° pour la mortalité dans les jours qui suivent la naissance

- 13° pour l'espérance de vie (en dehors des causes accidentelles)

- 11° pour l'espérance de vie à l'âge de un an pour les filles et 12 ° pour les garçons

- 10° pour l'espérance de vie à l'âge de 15 ans pour les adolescentes et 12° pour les adolescents

- 10° pour l'espérance de vie à 40 ans pour les femmes et 9° pour les hommes

- 7° pour l'espérance de vie à 65 ans pour les femmes et 7° pour les hommes

- 3° pour l'espérance de vie à 80 ans pour les femmes et 3° pour les hommes

- 10° pour la mortalité à un âge donné.

La déplétion des réserves en DHA des mères peut en effet se traduire par des phénomènes de pré-éclampsie (augmentation importante de la tension sanguine) et des dépressions post-partum. Enfin teneur trop faible de l'alimentation en omega-3 est associée à l'hyperactivité des enfants.

Mais ces statistiques ne sont le reflet que de la partie émergée de l'iceberg des conséquences de la carence en certains acides gras essentiels, qui est le résultat des modifications de l'alimentation traditionnelle des Américains.

Il y a un grand nombre de troubles sanitaires dans lesquels une carence en acides gras hautement poly-insaturés semblent jouer un rôle important. Ces troubles comprennent la dyslexie, certaines maladies allergiques comme l'asthme et l'eczéma, ainsi que certains troubles psychiatriques comme la dépression, la schizophrénie et les troubles bipolaires. Le lien de ces affections avec la carence semble dû à un trouble du métabolisme des phospholipides et les recherches les plus récentes semblent indiquer que ce lien intervient également dans l'autisme.

"Les chiffres de l'autisme enflent aux Etats-Unis". Tel est le titre d'un article du Sunday Herald du 6 janvier 2002. Et la suite :

"Le nombre d'enfants sur lesquels est posé un diagnostic d'autisme contrinue à croître à un rythme supérieur à 20% annuellement, selon les derniers chiffres publiés par l'US Department of Health. Les chiffres montrent que le nombre d'enfants scolarisés victimes de l'autisme a été de 65.396 lors de l'année scolaire 1999/2000, alors qu'il n'était que de 53.576 l'année précédente." Ces chiffres ont augmenté de façon inquiétante depuis 1991, date à laquelle la déclaration d'un cas d'autisme est obligatoire aux Etats-Unis. Au premier abord, on pensa que l'augmentation des cas était due à une meilleure apréciation de la maladie, mais 9 ans après le début des enregistrement, les experts estiment à présent que ces chiffres reflètent une augmentation réelle.

C'est en Californie que la situation est la plus inquiétante. Selon les données du California Department of Developmental Services (DDS), il y est apparu 566 nouveaux cas d'autisme au cours du dernier trimestre de l'année 2000. Soit 6 nouveaux cas répertoriés par jour, 7 jours par semaine. La Californie a fait le recencement des cas d'autisme depuis 1969. Il a fallu 15 années jusqu'en 1994 pour que le nombre de cas répertoriés dans cet état atteigne le chiffre de 5.100. Ce nombre a doublé de 1994 à 1999 (en 5 ans seulement), et en l'an 2.000 on a ajouté 1.929 cas nouveaux, soit une augmentation de 38% sur une période de 2 ans.

En Angleterre, on estime qu'il y a à présent 1 cas d'autisme par 175 enfants scolarisés. Mais en réalité, l'autisme se développe dans tous les pays développés, ce que les autorités sanitaires s'efforcent de cacher à la population de ces pays.

L'autisme a toujours été considéré comme une affection à prédisposition génétique, avec un facteur de déclenchement plus ou moins lié à l'attitude de la maman à l'égard de son enfant durant la grossesse ou la prime enfance. Son développement explosif actuel incite à s'interroger sur l'intervention éventuelle d'autres facteurs. La fréquence des vaccinations durant la première année suivant la naissance a été mise en cause sans qu'on ait apporté de preuves bien convaincantes. L'élimination du gluten et de la caséine de l'alimentation a été préconisée.

De nombreux pédiatres Américains s'interrogent sur cette flambée d'autisme qui semble concerner l'ensemble du territoire des Etats-Unis. Nombre d'entre eux pensent à l'intervention de facteurs environnementaux

Mais il semble que les résultats les plus prometteurs soient la conséquence de la correction du métabolisme des phospholipides. Le Dr Gordon Bell, de l'Université de Stirling en Ecosse est un des chercheurs les plus engagés dans l'étude des phospholipides membranaires, ces composants essentiels des membranes de toutes les cellules de l'organisme et de celles des organites cellulaires où ont lieu les réactions vitales. Associés à des protéines, ces phospholipides règlent la perméabilité de ces membranes, qui peut être modifiée lorsque les acides gras poly-insaturés à longue chaîne se trouvent oxydés par les radicaux libres produits lors d'un stress oxydatif. Ces acides gras "usés" doivent être remplacés sous peine d'entraîner des toubles de la perméabilité cellulaire. En cas de carence ou de déséquilibre, ces "réparations" ne s'effectuent pas normalement.

On trouve les omega-3 à longue chaîne dans les poissons gras, l'huile de poisson (huile de foie de morue), les oeufs de poules élévées en liberté et les produits laitiers issus d'animaux nourris à l'herbe et aux fourrages.

Il est urgent de réhabiliter les matières grasses d'origine animale, celles du lait en particulier qui contiennent les phospholipides nécessaires à leur émulsion, et le cholestérol alimentaire.

Il est temps également d'exprimer les besoins alimentaires en ces acides gras omega-3 essentiels à longue chaîne en milligrammes par kilo de poids vif et par jour et de considérer les rapports dans lesquels ils se trouvent dans l'alimentation avec les acides gras omega-6, avec l'apport d'acide linolénique, dont l'excès d'apport dans l'alimentation au travers de certaines huiles végétales pourrait être à l'origine de troubles de la santé (production de substances à action hautement inflammatoires comme les prostaglandines, les leukotiènes ou les thromboxanes).