Influence sur la santé d'une alimentation carencée
en omega-3 à longue chaîne
Une ingestion convenable de DHA et d'EPA est particulièrement
importante durant la grossesse et la lactation. Durant ces pérodes,
la mère doit fournir à l'enfant tous les besoins en DHA
et en EPA, parce que son organisme ne peut pas synthétiser en
quantité suffisante ces deux acides gras essentiels à
partir de l'acide alphalinolénique de son alimentation . Le DHA
constitue 15 à 30 % du poids du cortex cérébral
de l'enfant à naître et de 30 à 60 % de celui de
sa rétine.
Il y a maintenant la preuve qu'une carence en acides gras omega-3 accroit
les risques de naissance prématurée et de poids à
la naissance anormalement bas. Dans une récente étude
comparative portant sur 13 pays, les Etats-Unis se classent en moyenne
à la douzième place (avant-derniers) pour 16 indices de
santé étudiés. Plus précisément,
le classement des Etats-Unis était
- 13° et derniers pour les fausses couches en fin de grossesse
- 13° pour les % de faible poids à la naissance
- 13° pour la mortalité néonatale et pour la mortalité
infantile globale
- 11° pour la mortalité dans les jours qui suivent la naissance
- 13° pour l'espérance de vie (en dehors des causes accidentelles)
- 11° pour l'espérance de vie à l'âge de un
an pour les filles et 12 ° pour les garçons
- 10° pour l'espérance de vie à l'âge de 15
ans pour les adolescentes et 12° pour les adolescents
- 10° pour l'espérance de vie à 40 ans pour les femmes
et 9° pour les hommes
- 7° pour l'espérance de vie à 65 ans pour les femmes
et 7° pour les hommes
- 3° pour l'espérance de vie à 80 ans pour les femmes
et 3° pour les hommes
- 10° pour la mortalité à un âge donné.
La déplétion des réserves en DHA des mères
peut en effet se traduire par des phénomènes de pré-éclampsie
(augmentation importante de la tension sanguine) et des dépressions
post-partum. Enfin teneur trop faible de l'alimentation en omega-3 est
associée à l'hyperactivité des enfants.
Mais ces statistiques ne sont le reflet que de la partie émergée
de l'iceberg des conséquences de la carence en certains acides
gras essentiels, qui est le résultat des modifications de l'alimentation
traditionnelle des Américains.
Il y a un grand nombre de troubles sanitaires dans lesquels une carence
en acides gras hautement poly-insaturés semblent jouer un rôle
important. Ces troubles comprennent la dyslexie, certaines maladies
allergiques comme l'asthme et l'eczéma, ainsi que certains troubles
psychiatriques comme la dépression, la schizophrénie et
les troubles bipolaires. Le lien de ces affections avec la carence semble
dû à un trouble du métabolisme des phospholipides
et les recherches les plus récentes semblent indiquer que ce
lien intervient également dans l'autisme.
"Les chiffres de l'autisme enflent aux Etats-Unis". Tel est
le titre d'un article du Sunday Herald du 6 janvier 2002. Et la suite
:
"Le nombre d'enfants sur lesquels est posé un diagnostic
d'autisme contrinue à croître à un rythme supérieur
à 20% annuellement, selon les derniers chiffres publiés
par l'US Department of Health. Les chiffres montrent que le nombre d'enfants
scolarisés victimes de l'autisme a été de 65.396
lors de l'année scolaire 1999/2000, alors qu'il n'était
que de 53.576 l'année précédente." Ces chiffres
ont augmenté de façon inquiétante depuis 1991,
date à laquelle la déclaration d'un cas d'autisme est
obligatoire aux Etats-Unis. Au premier abord, on pensa que l'augmentation
des cas était due à une meilleure apréciation de
la maladie, mais 9 ans après le début des enregistrement,
les experts estiment à présent que ces chiffres reflètent
une augmentation réelle.
C'est en Californie que la situation est la plus inquiétante.
Selon les données du California Department of Developmental Services
(DDS), il y est apparu 566 nouveaux cas d'autisme au cours du dernier
trimestre de l'année 2000. Soit 6 nouveaux cas répertoriés
par jour, 7 jours par semaine. La Californie a fait le recencement des
cas d'autisme depuis 1969. Il a fallu 15 années jusqu'en 1994
pour que le nombre de cas répertoriés dans cet état
atteigne le chiffre de 5.100. Ce nombre a doublé de 1994 à
1999 (en 5 ans seulement), et en l'an 2.000 on a ajouté 1.929
cas nouveaux, soit une augmentation de 38% sur une période de
2 ans.
En Angleterre, on estime qu'il y a à présent 1 cas d'autisme
par 175 enfants scolarisés. Mais en réalité, l'autisme
se développe dans tous les pays développés, ce
que les autorités sanitaires s'efforcent de cacher à la
population de ces pays.
L'autisme a toujours été considéré comme
une affection à prédisposition génétique,
avec un facteur de déclenchement plus ou moins lié à
l'attitude de la maman à l'égard de son enfant durant
la grossesse ou la prime enfance. Son développement explosif
actuel incite à s'interroger sur l'intervention éventuelle
d'autres facteurs. La fréquence des vaccinations durant la première
année suivant la naissance a été mise en cause
sans qu'on ait apporté de preuves bien convaincantes. L'élimination
du gluten et de la caséine de l'alimentation a été
préconisée.
De nombreux pédiatres Américains s'interrogent sur cette
flambée d'autisme qui semble concerner l'ensemble du territoire
des Etats-Unis. Nombre d'entre eux pensent à l'intervention de
facteurs environnementaux
Mais il semble que les résultats les plus prometteurs soient
la conséquence de la correction du métabolisme des phospholipides.
Le Dr Gordon Bell, de l'Université de Stirling en Ecosse est
un des chercheurs les plus engagés dans l'étude des phospholipides
membranaires, ces composants essentiels des membranes de toutes les
cellules de l'organisme et de celles des organites cellulaires où
ont lieu les réactions vitales. Associés à des
protéines, ces phospholipides règlent la perméabilité
de ces membranes, qui peut être modifiée lorsque les acides
gras poly-insaturés à longue chaîne se trouvent
oxydés par les radicaux libres produits lors d'un stress oxydatif.
Ces acides gras "usés" doivent être remplacés
sous peine d'entraîner des toubles de la perméabilité
cellulaire. En cas de carence ou de déséquilibre, ces
"réparations" ne s'effectuent pas normalement.
On trouve les omega-3 à longue chaîne dans les poissons
gras, l'huile de poisson (huile de foie de morue), les oeufs de poules
élévées en liberté et les produits laitiers
issus d'animaux nourris à l'herbe et aux fourrages.
Il est urgent de réhabiliter les matières grasses d'origine
animale, celles du lait en particulier qui contiennent les phospholipides
nécessaires à leur émulsion, et le cholestérol
alimentaire.
Il est temps également d'exprimer les besoins alimentaires en
ces acides gras omega-3 essentiels à longue chaîne en milligrammes
par kilo de poids vif et par jour et de considérer les rapports
dans lesquels ils se trouvent dans l'alimentation avec les acides gras
omega-6, avec l'apport d'acide linolénique, dont l'excès
d'apport dans l'alimentation au travers de certaines huiles végétales
pourrait être à l'origine de troubles de la santé
(production de substances à action hautement inflammatoires comme
les prostaglandines, les leukotiènes ou les thromboxanes).