Aux Etats-Unis, les dépenses de santé augmentent
plus vite que la croissance de l'économie
Traduit de Health Affairs, Janv-Fév-avril 2002
par Maurice Legoy
Pour la première fois depuis une décennie, les économistes
en charge de la santé de la nation ont fait savoir, le 8 janvier
2002, que les dépenses de santé ont augmenté plus
vite que la croissance de l'économie. Ces dépenses ont
cru entre 1999 et 2000 de 6,9 % pour atteindre 1.3 trillions de dollars,
alors que le produit national brut américain n'a augmenté
que de 6,5 %. Ce fut la 3ème année consécutive
où l'on a enregistré cette accélération
des dépenses de santé.
Malgré une économie sur la pente de la récession,
ces coûts vont probablement continuer à croitre plus vite
que le produit national brut, au moins au cours des prochaines années.
Cette tendance annonce la fin de plusieurs année de dépenses
relativement sans frein, à un moment où les employeurs
ont proposé des plans d'assurance moins restrictifs et plus coûteux
et où les hôpitaux et les médecins ont refusé
des rabais onéreux, ajoutent les économistes.
En 2001 au contraire, les assureurs vont probablement augmenter leurs
tarifs et les employeurs vont demander à leur personnel de payer
une proportion plus importante de coûts de santé. Les dépenses
de santé ont augmenté de 5.7 % en 1999 et de 6.9 % en
2000, soit une accélération de 1.2 % qui peut paraître
dérisoire, mais représente la plus forte accélération
du rythme de croissance de ces dépenses depuis 1993.
Le plus fort accroissement des dépenses publiques et privées
en l'an 2000 a été contaté dans les hôpitaux
(24 % du total). Les dépenses hospitalières ont augmenté
de 5.1 % en l'an 2000, soit 412 milliards de dollars. Les économistes
ont constaté que les dépenses ont augmenté en raison
du fait que les unités de traitement fusionnées en établissements
toujours plus grands obtiennent des paiements plus élevés
de la part des assurances, en particulier pour les soins intensifs.
Le coût du travail a également augmenté.
La prescription médicale a quant à elle augmenté
de 9.4 %. Mais les dépenses en médicaments s'est accrue
de 17.3 % en l'an 2000, la sixième année consécutive
d'une augmentation à deux chiffres.
Les consommteurs sont particulièrement affectés, contraints
de sortir de leurs poches plus d'argent pour chaque année qui
passe. Les économistes remarquent que ces dépenses plus
élevées sur les médicaments destinés aux
patients sont alimentées par la publicité directe vers
les consommateurs, par une plus grane quantité de médicaments
nouveaux et par une meilleure couverture par les assureurs.
Les ventes de médicaments sur prescription médicale ont
augmenté de près de 20 % en l'an 2000
Les dépenses de médicaments sur ordonnance ontt augmenté
pour la 5ème année consécutive aux Etats-Unis,
reflet de l'augmentation des ventes d'un nombre relativement peu élevé
de médicaments.
Sur une population vieillissante soufrant d'arthrite, de diabète
et de teneur élevée en cholestérol sanguin, les
ventes ont progressé de près de 20 % l'an dernier, atteignant
132 milliards de dollars.
Deux douzaines de produits sont responsables de cette augmentation,
pas seulement parce que le prix des médicaments a augmenté,
mais parce que les médecins signent de plus en plus d'ordonnances
pour des médicaments toujours plus coûteux.
Cette étude a été réalisée par l'Institut
National pour la Fondation en faveur du Contrôle des Soins de
Santé, une organisation sans but lucratif et non partisane qui
mène des enquêtes sur les problèmes liés
aux soins de santé.
Cette tendance augmentera sans doute les pressions en faveur de nouvelles
mesures d'aides aux personnes âgées pour leur permettre
d'acheter ces médicaments prescrits par ordonnance, mais l'étude
montre clairement le coût des mesures nécessaires. Le Président
Bush a proposé d'affecter 153 milliards aux remboursements des
médicaments et de réformer, sans préciser comment,
les mesures de santé au cours des 10 prochaines années,
mais les Démocrates disent que cette somme est très insuffisante
et l'étude effectuée par la Fondation aporte des arguments
en fazveur des deux parties en présence.
" L'augmentation de 21 milliards sur un an a été
due dans une large proportion au volume croissant des prescriptions
pour les médicaments qui se vendent le plus". Les chercheurs
l'attribuent à un marketing plus aggressif de la part des firmes
pharmaceutiques qui contribuent ainsi à la croissance des dépenses.
Les meilleures ventes comprennent le Vioxx, un médicament contre
l'arthrite fabriqué par Merck & Company, le Lipitor, médicament
anti-cholestérol de Pfizer, le Prevacid, médicament contre
les ulcères fabriqué par Tap Pharmaceuticals, le Celebrex,
un médicament anti-arthrite vendu par Pharmacia et Pfizer et
le Glucophage, un médicament pout le traitemen du diabète
fabriqueé par Bristol-Myers Squibb.
A eux seuls, ces 5 médicaments sont responsables du cinquième
de l'augmentation du nombre de prescriptions en l'an 2000. Le rytmes
d'augmentation a été en 2000 le même qu'en 1999,
ce qui fait qu' en 2 ans la dépense en ces médicaments
a augmenté de 40 % !
Cette croissance a pousé vers le haut les primes d'assurance
individuelles ou familiales. Elle a contribué à l'augmentation
du coût des mesures en faveur de la santé réglées
par les employeurs. Elle a fait exploser le montant de l'Aide Médicale,
le programme fédéral d'assistance aux personnes défavorisées.
Le rapport met l'accent sur les trois facteurs responsables des dépenses
de détail en matière de prescriptions par ordonnances.
Il montre que 42 % était dû à une augmentation des
prescriptions médicales signées par les médecins
et effectuées par les pharmaciens. Dans le même temps,
il souligne la tendance à l'utilisation de médicaments
de plus en plus coûteux, responsable de 36 % de l'augmentation
des dépenses. L'augmentation des prix a été l'explication
des 22% restants.
Les 50 médicaments les plus vendus ont représenté
30 % de toutes les prescriptions, et le coût de leur prescription
est à peu près le double de celui des autres médicaments.
Le coût moyen d'une ordonnance incluant l'un des 50 médicaments
les plus vendus a été de 67 dollars, alors que la moyenne
pour le reste des médicaments a été de 36 dollars.
Les pharmacies de détail ont effectué la fourniture de
3 milliards de prescriptions en l'an 2000, une augmentation de 7 % sur
les 2.7 millions effectuées en 1999. Mais les 50 médicaments
les plus en vogue ont enregistré une augmentation plus brutaze,
puisque leur prescription a augmenté de 18 %, de 731 million
en 1999 à 867 millions de dollars en 2000.
Tout récemment, le gouvernement a fait la prédiction
que les dépenses en médicaments allaient augmenter de
12 % par an lors de la prochaine décennie, à un moment
où les scientifiques commencent à décripter les
secrets du génome humain, où la génération
du baby-boom arrive à l'âge de la retraite et où
la nation déverse des sommes phénoménales dans
la recherche médicale, remplissant ainsi le pipe-line avec de
nouveaux médicaments potentiellement utiles.
Les compagnies pharmaceutiques disent qu'elles sont en train de développer
plus de 350 nouvelles molécules contre le cancer et plus de 120
pour la prévention et le traitement des infarctus et le mladies
cardio-vasculaires.
Les antidépresseurs ont représenté la catégorie
de médicaments la plus vendue sur prescription médicale
en l'an 2000 comme en 1999
Les ventes au détail des antidépresseurs se sont montées
à plus de 10 milliards de dollars en 2000, en hausse de 21 %
par rapport à 1999. Le coût moyen d'une ordonnance contenant
des antidépresseur s'est élevé à 68 dollars,
contre 63 dollars en 1993. Le rapport indique que ce changement "reflète
une augmentation de prix des médicaments, mais aussi le fait
que les pharmaciens dispensent de plus en plus de coûteux anti-dépresseurs
comme le Paxil, le Celesta et le Wellbutrin." Ces médicaments
coûtent 50 à 75 % plus cher que d'autres anti-dépresseurs.
Quand on compare le nombre d'ordonnances signées au cours des
deux années précédentes, on voit que les pharmacies
de détail ont délivré 42 % de plus de Celatex,
32 % plus de Lipitor, 31 % de plus de Prevacid, 30 % de plus de Viagra,
71 % de plus d'Enbrel (contre les arthrites rhumatismatoïdes) et
74 % de plus de Singulair (contre l'asthme).
Nancy Chockley, présidente de l'Institut National pour la Fondation
du Management des Soins de Santé, a déclaré : "L'augmentation
récente des dépenses pharmaceutiques est due dans une
large proportion à la croissance des ventes d'un nombre relativement
faible de médicaments. La plupart de ces spécialités
sont des produits à succès dont nombre d'Américains
connaissent le nom et dont ils voient de plus en plus les encarts publicitaires."Un
marketing plus agressif pour la prescription de ces produits envers
consommateurs et médecins a provoqué une inflation des
ventes, en partie en raison du fait que les consommateurs connaissent
les nouvelles molécules et les réclament à leur
médecin. Une meilleure couverture par les assurances à
aussi contribué à cette tendance, rendant les consommateurs
moins sensibles au cout des médicaments.
19 produits ont enregistré des ventes supérieures à
1 milliard de dollars en l'an 2000, au lieu de 15 en 1999. Le champion
a été le Prilosec, le médicament contre les ulcères
vendu par Astrazeneca, avec des ventes de 4 milliards de dollars, contre
3.6 milliards en 1999.
Alors que les ventes des médicaments sur ordonnance augmentaient
de 19 % l'an dernier, celle des 50 médicaments les plus vendus
a augmenté de 30 %, à 58 milliards de dollars, contre
45 milliards en 1999.
Les médicaments destinés au traitement des ulcères,
des brûlures d'estomac et des troubles intestinaux venaient en
deuxième place dans le classement, derrière les anti-dépresseurs.
Les ventes au détail de ces médicaments ont atteint 9.5
milliards de dollars l'an dezrnier, en hausse de 20 % par raport à
1999. Celles de Prilosec ont aumenté de 12.4 % à 4 milliards
de dollars, tandis que celles de son concurrent immédiat se sont
accrues de 37 %, à 3 milliards de dollars.
Cette étude a été basée sur des données
recueillies par Scott-Levin Inc, une firme de recherche sur les soins
de santé basée à Newton, Pa. Ces chiffres ne comprennent
pas les ventes par correpondance de médicaments prescrits par
ordonnance, que le rapport estime à 16 milliards de dollars en
l'an 2000, en hausse de 26 % par rapport aux 12.7 milliards de 1999.
Traduit du New-York Times du 8 mai 2001. National Institute for Health
Care Management Research and Educational Foundation May 11, 2001
Et ça continue gentiment
Par Cecil Connolly dans le Washington
Post du 29 mars 2002
Pour la 4ème année consécutive, les dépenses
de médicaments prescrits sur ordonnance ont continué à
augmenter de 17 % en 2001, suite dans une large mesure à la publicité
très importante ciblée sur quelques médicaments
de prix très élevé. C'est ce que révèle
une étude faite par une organisation indépendante.
Les ventes au détail en pharmacie et par correpondance par les
sociétés spécialisées des médicaments
sur ordonnance se sont élevées à 175.2 milliards
de dollars en 2001, soit une augmentation de 27 milliards de dollars
par raport à l'année 2000, d'après le National
Institute for Health Care Management (NIHCM), organisation privée
sans but lucratif comprenant des médecins, des administrateurs
de compagnies d'assurance et des hommes politiques des deux bords.
Les dépenses globales en médicaments continuent d'être
le composant des coûts de santé qui augmente le plus rapidement,
représentant à lui seul environ 10 % des dépenses.
Bien que l'augmentation du prix des médicaments en soit responsable
en partie, les chercheurs ont noté que l'utilisation du médicament
et la publicité étaient aussi des facteurs primordiaux
de cette augmentation. En gros, les médecins signent de plus
en plus d'ordonnances pour les médicaments les plus coûteux
et les plus promotionnés pr la publicité.
Bien que cette tendance ait été dénoncée
par les organisations de consommateurs et les politiciens, les industriels
du médicament et certains économistes font remarquer que
les produits en vogue sauvent des vies menacées, mais qu'ils
permettent aussi des économies. "Bien que le discours soit
centré sur l'augmentation des dépenses en produits pharmaceutiques,
cela permet de diminuer le coût des autres dépenses médicales"
fait remaquer Frank Lichtenberg, économiste à l'école
des affaires de l'Université de Colombia.
A partir d'un nombre important d'études, Lichtenberg a trouvé
que les médicaments modernes permettent un allongement de l'espérance
de vie, avec une qualité de vie meilleure, de sorte que les gens
passent moins de temps dans les hôpitaux et en consacrent plus
à contribuer à la vie en société. "En
fin de compte, ils procurent des bénéfices considérables
à la société en général". Mais
il y a un gâchis formidable dans l'industrie pharmaceutique et
dans les décisions "ridicules" prises par les médecins
et les malades sur le choix de la médication à utiliser
et sur le moment de l'utiliser. "Prenez par exemple le cas du type
qui continue à manger des aliments gras tard dans la soirée
et ne fait jamais d'exercice physique. Il ne veut pas maigrir ou modifier
son alimentation ou prendre des pilules banales. Il a le crâne
farci par la publicité et va réclamer à son toubib
une ordonnance pour du Prilosec ou du Prevacid. Ca, c'est du gâchis
!"
Frank Clemente, directeur du Public Citizen's Congress Watch, déclare
que peu de gens mettent en doute l'efficacité des toutes dernières
avancées en matière de médicaments, mais il pense
que l'industrie pharmaceutique estampe les gens : " les prix sont
très au dessus de ce qui est nécessaire à la recherche
et au développement de nouveaux produits."
En moyenne, au cours de la décennie passée, l'indutrie
pharmaceutique a été de loin la plus rentable, avec des
bénéfices trois fois plus élevés que les
autres 500 plus grandes sociétés industrielles du clasement
établi par le magazine Fortune.
Avec de telles sommes en jeu, les deux côtés ont investi
très fort pour influencer l'opinion publique. Le NIHCM, auteur
du rapport, reçoit ses fonds du gouvernement fédéral
et des compagnies d'assurance. Les chercheurs tels que Lichtenberg et
Veleulen sont financés par les fabricants de médicaments.
En 2001, trois douzaines à peu près de médicaments
sont responsables de l'augmentation de la moitié des dépenses.
Les Américains ont avalé des quantités record de
drogues bien connues comme le Prozac, le Lipitor et le Prilosec, pour
soulager respectivement leur état dépressif, leur taux
de cholestérol sanguin et et leurs brûlures d'estomac.
Et les anti-dépesseurs restent les meilleures ventes avec 12.5
milliards de dollars au prix détail.
Le coût moyen d'une ordonnance a augmenté de 10 %, de
45.27 à 49.84 dollars. Le prix moyen de celles incluant une des
50 meilleures ventes a été de 71.56.
Dans nombre d'affections, 2 ou 3 médicaments dominent le marché.
Près de 75 % des prescriptions pour traiter les brûlures
d'estomac par exemple l'ont été pour le Prilosec ou le
Prevacid.
Commentaires du Docteur Mercola, auteur sur Internet de Weekly Health
Newsletter, à l'adresse :
http://www.mercola.com
Les industries pharmaceutiques connaissent à présent
leur âge d'or.Il ne sont pas idiots et ils ont engagé les
meilleurs experts en communication afin de faire la promotion de leurs
produits. De plus, la présence toujours plus importante au travers
d'annonces publicitaires à la télévision a un impact
considérable sur les consommateurs.
Toutefois, braves gens, l'empereur est nu, et il le sait. Le modèle
classique est obligatoirement biaisé. Il ne marche dans aucune
maladie chronique. Le modèle médicaments/opérations
chirurgicales est un désastre complet qui a contibué grandement
aux profits de l'industrie pharmaceutique aux dépens de la santé
des Américains.
La vérité va se faire jour. Je souhaite faciliter cet
avènement au travers de ce site. Vous pouvez m'y aider en donnant
les coordonnées de ma lettre hebdomadaire de santé, afin
de permettre aux gensde disposer d'une alternative à ces modèles
construits sur l'utilisation de médications, un modèle
qui marche et n'augmente pas le taux de mortalité.
Croyez-moi, bonnes gens, les compagnies pharmaceutiques ne sont pas
vos amis. Il ne pourraient pas prendre moins soin de vos intérêts.
Leur seul souci est le profit de leur société.
Le plus triste, mais ce n'est pas inattendu, c'est que notre manie
d'utiliser les médicaments est en train de s'étendre aux
enfants. Les Américains ont eu 3.000 milliardes d'ordonnances
en 2001, ce qui veut dire que chaque Américain, homme, femme
ou enfant, a été l'objet d'une ordonnance par mois.
Il y a manifestement là quelque chose qui ne va pas !
Feu le Sénateur Everett Dirksen aimait rapporter que, pour ce
qui était du budget de la défense, on dépensait
un milliard de dollars par ci, un autre milliard de dollars par là,
avant même que l'on se rendît compte qu'on parlait d'espèces
sonnantes et trébuchantes.
En l'occurrence, nous avons en question plus que quelques centaines
de millions de dollars. Disons, quelque chose comme 1.500 milliards
de dollars, une somme plus importante que celles que manipule Bill Gates.
Le plus triste, c'est que nous dépensons tout cet argent sur
une gestion de santé centrée sur l'utilisation de médicaments
et les interventions chirurgicales. Et notre retour sur investisement
est carrément faible.
Nous ne réussissons pas à obtenir les standarts de bonne
santé que nous pourrions avoir. De plus en plus de gens n'arrivent
plus à avoir l'energie dont ils ont besoin pour passer leur journée,
tandis que des milions d'autres sont atteints de maladies débilitantes
et douloureuses, parce qu'ils ont enfreint les prinipes de base d'une
bonne santé.
Beaucoup de leurs décisions ont été prises dans
l'ignorance. Ma vision des choses et ma passion pour la vérité
me poussent à faire une entaille dans toute cette pagaïe
et j'espère avoir votre soutien pour faire de ce site une force
importante pour le bien et le soulagement de la maladie et de la souffrance.