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N°37 / JUILLET 2003

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Aux Etats-Unis, les dépenses de santé augmentent plus vite que la croissance de l'économie

Traduit de Health Affairs, Janv-Fév-avril 2002 par Maurice Legoy


Pour la première fois depuis une décennie, les économistes en charge de la santé de la nation ont fait savoir, le 8 janvier 2002, que les dépenses de santé ont augmenté plus vite que la croissance de l'économie. Ces dépenses ont cru entre 1999 et 2000 de 6,9 % pour atteindre 1.3 trillions de dollars, alors que le produit national brut américain n'a augmenté que de 6,5 %. Ce fut la 3ème année consécutive où l'on a enregistré cette accélération des dépenses de santé.

Malgré une économie sur la pente de la récession, ces coûts vont probablement continuer à croitre plus vite que le produit national brut, au moins au cours des prochaines années.

Cette tendance annonce la fin de plusieurs année de dépenses relativement sans frein, à un moment où les employeurs ont proposé des plans d'assurance moins restrictifs et plus coûteux et où les hôpitaux et les médecins ont refusé des rabais onéreux, ajoutent les économistes.

En 2001 au contraire, les assureurs vont probablement augmenter leurs tarifs et les employeurs vont demander à leur personnel de payer une proportion plus importante de coûts de santé. Les dépenses de santé ont augmenté de 5.7 % en 1999 et de 6.9 % en 2000, soit une accélération de 1.2 % qui peut paraître dérisoire, mais représente la plus forte accélération du rythme de croissance de ces dépenses depuis 1993.

Le plus fort accroissement des dépenses publiques et privées en l'an 2000 a été contaté dans les hôpitaux (24 % du total). Les dépenses hospitalières ont augmenté de 5.1 % en l'an 2000, soit 412 milliards de dollars. Les économistes ont constaté que les dépenses ont augmenté en raison du fait que les unités de traitement fusionnées en établissements toujours plus grands obtiennent des paiements plus élevés de la part des assurances, en particulier pour les soins intensifs. Le coût du travail a également augmenté.

La prescription médicale a quant à elle augmenté de 9.4 %. Mais les dépenses en médicaments s'est accrue de 17.3 % en l'an 2000, la sixième année consécutive d'une augmentation à deux chiffres.

Les consommteurs sont particulièrement affectés, contraints de sortir de leurs poches plus d'argent pour chaque année qui passe. Les économistes remarquent que ces dépenses plus élevées sur les médicaments destinés aux patients sont alimentées par la publicité directe vers les consommateurs, par une plus grane quantité de médicaments nouveaux et par une meilleure couverture par les assureurs.

Les ventes de médicaments sur prescription médicale ont augmenté de près de 20 % en l'an 2000

Les dépenses de médicaments sur ordonnance ontt augmenté pour la 5ème année consécutive aux Etats-Unis, reflet de l'augmentation des ventes d'un nombre relativement peu élevé de médicaments.

Sur une population vieillissante soufrant d'arthrite, de diabète et de teneur élevée en cholestérol sanguin, les ventes ont progressé de près de 20 % l'an dernier, atteignant 132 milliards de dollars.

Deux douzaines de produits sont responsables de cette augmentation, pas seulement parce que le prix des médicaments a augmenté, mais parce que les médecins signent de plus en plus d'ordonnances pour des médicaments toujours plus coûteux.

Cette étude a été réalisée par l'Institut National pour la Fondation en faveur du Contrôle des Soins de Santé, une organisation sans but lucratif et non partisane qui mène des enquêtes sur les problèmes liés aux soins de santé.

Cette tendance augmentera sans doute les pressions en faveur de nouvelles mesures d'aides aux personnes âgées pour leur permettre d'acheter ces médicaments prescrits par ordonnance, mais l'étude montre clairement le coût des mesures nécessaires. Le Président Bush a proposé d'affecter 153 milliards aux remboursements des médicaments et de réformer, sans préciser comment, les mesures de santé au cours des 10 prochaines années, mais les Démocrates disent que cette somme est très insuffisante et l'étude effectuée par la Fondation aporte des arguments en fazveur des deux parties en présence.

" L'augmentation de 21 milliards sur un an a été due dans une large proportion au volume croissant des prescriptions pour les médicaments qui se vendent le plus". Les chercheurs l'attribuent à un marketing plus aggressif de la part des firmes pharmaceutiques qui contribuent ainsi à la croissance des dépenses.

Les meilleures ventes comprennent le Vioxx, un médicament contre l'arthrite fabriqué par Merck & Company, le Lipitor, médicament anti-cholestérol de Pfizer, le Prevacid, médicament contre les ulcères fabriqué par Tap Pharmaceuticals, le Celebrex, un médicament anti-arthrite vendu par Pharmacia et Pfizer et le Glucophage, un médicament pout le traitemen du diabète fabriqueé par Bristol-Myers Squibb.

A eux seuls, ces 5 médicaments sont responsables du cinquième de l'augmentation du nombre de prescriptions en l'an 2000. Le rytmes d'augmentation a été en 2000 le même qu'en 1999, ce qui fait qu' en 2 ans la dépense en ces médicaments a augmenté de 40 % !

Cette croissance a pousé vers le haut les primes d'assurance individuelles ou familiales. Elle a contribué à l'augmentation du coût des mesures en faveur de la santé réglées par les employeurs. Elle a fait exploser le montant de l'Aide Médicale, le programme fédéral d'assistance aux personnes défavorisées.

Le rapport met l'accent sur les trois facteurs responsables des dépenses de détail en matière de prescriptions par ordonnances. Il montre que 42 % était dû à une augmentation des prescriptions médicales signées par les médecins et effectuées par les pharmaciens. Dans le même temps, il souligne la tendance à l'utilisation de médicaments de plus en plus coûteux, responsable de 36 % de l'augmentation des dépenses. L'augmentation des prix a été l'explication des 22% restants.

Les 50 médicaments les plus vendus ont représenté 30 % de toutes les prescriptions, et le coût de leur prescription est à peu près le double de celui des autres médicaments. Le coût moyen d'une ordonnance incluant l'un des 50 médicaments les plus vendus a été de 67 dollars, alors que la moyenne pour le reste des médicaments a été de 36 dollars. Les pharmacies de détail ont effectué la fourniture de 3 milliards de prescriptions en l'an 2000, une augmentation de 7 % sur les 2.7 millions effectuées en 1999. Mais les 50 médicaments les plus en vogue ont enregistré une augmentation plus brutaze, puisque leur prescription a augmenté de 18 %, de 731 million en 1999 à 867 millions de dollars en 2000.

Tout récemment, le gouvernement a fait la prédiction que les dépenses en médicaments allaient augmenter de 12 % par an lors de la prochaine décennie, à un moment où les scientifiques commencent à décripter les secrets du génome humain, où la génération du baby-boom arrive à l'âge de la retraite et où la nation déverse des sommes phénoménales dans la recherche médicale, remplissant ainsi le pipe-line avec de nouveaux médicaments potentiellement utiles.

Les compagnies pharmaceutiques disent qu'elles sont en train de développer plus de 350 nouvelles molécules contre le cancer et plus de 120 pour la prévention et le traitement des infarctus et le mladies cardio-vasculaires.

Les antidépresseurs ont représenté la catégorie de médicaments la plus vendue sur prescription médicale en l'an 2000 comme en 1999

Les ventes au détail des antidépresseurs se sont montées à plus de 10 milliards de dollars en 2000, en hausse de 21 % par rapport à 1999. Le coût moyen d'une ordonnance contenant des antidépresseur s'est élevé à 68 dollars, contre 63 dollars en 1993. Le rapport indique que ce changement "reflète une augmentation de prix des médicaments, mais aussi le fait que les pharmaciens dispensent de plus en plus de coûteux anti-dépresseurs comme le Paxil, le Celesta et le Wellbutrin." Ces médicaments coûtent 50 à 75 % plus cher que d'autres anti-dépresseurs.

Quand on compare le nombre d'ordonnances signées au cours des deux années précédentes, on voit que les pharmacies de détail ont délivré 42 % de plus de Celatex, 32 % plus de Lipitor, 31 % de plus de Prevacid, 30 % de plus de Viagra, 71 % de plus d'Enbrel (contre les arthrites rhumatismatoïdes) et 74 % de plus de Singulair (contre l'asthme).

Nancy Chockley, présidente de l'Institut National pour la Fondation du Management des Soins de Santé, a déclaré : "L'augmentation récente des dépenses pharmaceutiques est due dans une large proportion à la croissance des ventes d'un nombre relativement faible de médicaments. La plupart de ces spécialités sont des produits à succès dont nombre d'Américains connaissent le nom et dont ils voient de plus en plus les encarts publicitaires."Un marketing plus agressif pour la prescription de ces produits envers consommateurs et médecins a provoqué une inflation des ventes, en partie en raison du fait que les consommateurs connaissent les nouvelles molécules et les réclament à leur médecin. Une meilleure couverture par les assurances à aussi contribué à cette tendance, rendant les consommateurs moins sensibles au cout des médicaments.

19 produits ont enregistré des ventes supérieures à 1 milliard de dollars en l'an 2000, au lieu de 15 en 1999. Le champion a été le Prilosec, le médicament contre les ulcères vendu par Astrazeneca, avec des ventes de 4 milliards de dollars, contre 3.6 milliards en 1999.

Alors que les ventes des médicaments sur ordonnance augmentaient de 19 % l'an dernier, celle des 50 médicaments les plus vendus a augmenté de 30 %, à 58 milliards de dollars, contre 45 milliards en 1999.

Les médicaments destinés au traitement des ulcères, des brûlures d'estomac et des troubles intestinaux venaient en deuxième place dans le classement, derrière les anti-dépresseurs. Les ventes au détail de ces médicaments ont atteint 9.5 milliards de dollars l'an dezrnier, en hausse de 20 % par raport à 1999. Celles de Prilosec ont aumenté de 12.4 % à 4 milliards de dollars, tandis que celles de son concurrent immédiat se sont accrues de 37 %, à 3 milliards de dollars.

Cette étude a été basée sur des données recueillies par Scott-Levin Inc, une firme de recherche sur les soins de santé basée à Newton, Pa. Ces chiffres ne comprennent pas les ventes par correpondance de médicaments prescrits par ordonnance, que le rapport estime à 16 milliards de dollars en l'an 2000, en hausse de 26 % par rapport aux 12.7 milliards de 1999.


Traduit du New-York Times du 8 mai 2001. National Institute for Health Care Management Research and Educational Foundation May 11, 2001

Et ça continue gentiment… Par Cecil Connolly dans le Washington Post du 29 mars 2002

Pour la 4ème année consécutive, les dépenses de médicaments prescrits sur ordonnance ont continué à augmenter de 17 % en 2001, suite dans une large mesure à la publicité très importante ciblée sur quelques médicaments de prix très élevé. C'est ce que révèle une étude faite par une organisation indépendante.

Les ventes au détail en pharmacie et par correpondance par les sociétés spécialisées des médicaments sur ordonnance se sont élevées à 175.2 milliards de dollars en 2001, soit une augmentation de 27 milliards de dollars par raport à l'année 2000, d'après le National Institute for Health Care Management (NIHCM), organisation privée sans but lucratif comprenant des médecins, des administrateurs de compagnies d'assurance et des hommes politiques des deux bords.

Les dépenses globales en médicaments continuent d'être le composant des coûts de santé qui augmente le plus rapidement, représentant à lui seul environ 10 % des dépenses. Bien que l'augmentation du prix des médicaments en soit responsable en partie, les chercheurs ont noté que l'utilisation du médicament et la publicité étaient aussi des facteurs primordiaux de cette augmentation. En gros, les médecins signent de plus en plus d'ordonnances pour les médicaments les plus coûteux et les plus promotionnés pr la publicité.

Bien que cette tendance ait été dénoncée par les organisations de consommateurs et les politiciens, les industriels du médicament et certains économistes font remarquer que les produits en vogue sauvent des vies menacées, mais qu'ils permettent aussi des économies. "Bien que le discours soit centré sur l'augmentation des dépenses en produits pharmaceutiques, cela permet de diminuer le coût des autres dépenses médicales" fait remaquer Frank Lichtenberg, économiste à l'école des affaires de l'Université de Colombia.

A partir d'un nombre important d'études, Lichtenberg a trouvé que les médicaments modernes permettent un allongement de l'espérance de vie, avec une qualité de vie meilleure, de sorte que les gens passent moins de temps dans les hôpitaux et en consacrent plus à contribuer à la vie en société. "En fin de compte, ils procurent des bénéfices considérables à la société en général". Mais il y a un gâchis formidable dans l'industrie pharmaceutique et dans les décisions "ridicules" prises par les médecins et les malades sur le choix de la médication à utiliser et sur le moment de l'utiliser. "Prenez par exemple le cas du type qui continue à manger des aliments gras tard dans la soirée et ne fait jamais d'exercice physique. Il ne veut pas maigrir ou modifier son alimentation ou prendre des pilules banales. Il a le crâne farci par la publicité et va réclamer à son toubib une ordonnance pour du Prilosec ou du Prevacid. Ca, c'est du gâchis !"

Frank Clemente, directeur du Public Citizen's Congress Watch, déclare que peu de gens mettent en doute l'efficacité des toutes dernières avancées en matière de médicaments, mais il pense que l'industrie pharmaceutique estampe les gens : " les prix sont très au dessus de ce qui est nécessaire à la recherche et au développement de nouveaux produits."

En moyenne, au cours de la décennie passée, l'indutrie pharmaceutique a été de loin la plus rentable, avec des bénéfices trois fois plus élevés que les autres 500 plus grandes sociétés industrielles du clasement établi par le magazine Fortune.

Avec de telles sommes en jeu, les deux côtés ont investi très fort pour influencer l'opinion publique. Le NIHCM, auteur du rapport, reçoit ses fonds du gouvernement fédéral et des compagnies d'assurance. Les chercheurs tels que Lichtenberg et Veleulen sont financés par les fabricants de médicaments.

En 2001, trois douzaines à peu près de médicaments sont responsables de l'augmentation de la moitié des dépenses. Les Américains ont avalé des quantités record de drogues bien connues comme le Prozac, le Lipitor et le Prilosec, pour soulager respectivement leur état dépressif, leur taux de cholestérol sanguin et et leurs brûlures d'estomac. Et les anti-dépesseurs restent les meilleures ventes avec 12.5 milliards de dollars au prix détail.

Le coût moyen d'une ordonnance a augmenté de 10 %, de 45.27 à 49.84 dollars. Le prix moyen de celles incluant une des 50 meilleures ventes a été de 71.56.

Dans nombre d'affections, 2 ou 3 médicaments dominent le marché. Près de 75 % des prescriptions pour traiter les brûlures d'estomac par exemple l'ont été pour le Prilosec ou le Prevacid.

Commentaires du Docteur Mercola, auteur sur Internet de Weekly Health Newsletter, à l'adresse :

http://www.mercola.com

Les industries pharmaceutiques connaissent à présent leur âge d'or.Il ne sont pas idiots et ils ont engagé les meilleurs experts en communication afin de faire la promotion de leurs produits. De plus, la présence toujours plus importante au travers d'annonces publicitaires à la télévision a un impact considérable sur les consommateurs.

Toutefois, braves gens, l'empereur est nu, et il le sait. Le modèle classique est obligatoirement biaisé. Il ne marche dans aucune maladie chronique. Le modèle médicaments/opérations chirurgicales est un désastre complet qui a contibué grandement aux profits de l'industrie pharmaceutique aux dépens de la santé des Américains.

La vérité va se faire jour. Je souhaite faciliter cet avènement au travers de ce site. Vous pouvez m'y aider en donnant les coordonnées de ma lettre hebdomadaire de santé, afin de permettre aux gensde disposer d'une alternative à ces modèles construits sur l'utilisation de médications, un modèle qui marche et n'augmente pas le taux de mortalité.

Croyez-moi, bonnes gens, les compagnies pharmaceutiques ne sont pas vos amis. Il ne pourraient pas prendre moins soin de vos intérêts. Leur seul souci est le profit de leur société.

Le plus triste, mais ce n'est pas inattendu, c'est que notre manie d'utiliser les médicaments est en train de s'étendre aux enfants. Les Américains ont eu 3.000 milliardes d'ordonnances en 2001, ce qui veut dire que chaque Américain, homme, femme ou enfant, a été l'objet d'une ordonnance par mois.

Il y a manifestement là quelque chose qui ne va pas !

Feu le Sénateur Everett Dirksen aimait rapporter que, pour ce qui était du budget de la défense, on dépensait un milliard de dollars par ci, un autre milliard de dollars par là, avant même que l'on se rendît compte qu'on parlait d'espèces sonnantes et trébuchantes.

En l'occurrence, nous avons en question plus que quelques centaines de millions de dollars. Disons, quelque chose comme 1.500 milliards de dollars, une somme plus importante que celles que manipule Bill Gates. Le plus triste, c'est que nous dépensons tout cet argent sur une gestion de santé centrée sur l'utilisation de médicaments et les interventions chirurgicales. Et notre retour sur investisement est carrément faible.

Nous ne réussissons pas à obtenir les standarts de bonne santé que nous pourrions avoir. De plus en plus de gens n'arrivent plus à avoir l'energie dont ils ont besoin pour passer leur journée, tandis que des milions d'autres sont atteints de maladies débilitantes et douloureuses, parce qu'ils ont enfreint les prinipes de base d'une bonne santé.

Beaucoup de leurs décisions ont été prises dans l'ignorance. Ma vision des choses et ma passion pour la vérité me poussent à faire une entaille dans toute cette pagaïe et j'espère avoir votre soutien pour faire de ce site une force importante pour le bien et le soulagement de la maladie et de la souffrance.