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N°35 / JUILLET 2003

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Le roman noir des graisses saturées

Il y a un siècle, les Américains avaient le régime alimentaire le plus riche en protéines du monde. Pour cette raison, ils faisaient l'envie de tous les autres pays. Certains d'entre eux demandaient même à l'aide étrangère les moyens d'améliorer le taux de protéines de l'alimentation de leurs habitants.

A présent, au lieu de fournir des aliments riches en protéines ou les technologies d'élevage nécessaires à leur production, afin d'améliorer la nutrition des habitants des pays en voie de développement, c'est aux Américains que l'on demande de consommer des régimes alimentaires qui sont tout à fait comparables à des régimes d'habitants du Tiers monde. Il doit y avoir quelque chose qui cloche dans ce tableau.

Les fabricants américains de sucres et de graisses alimentaires ont découvert, il y a quelque temps déjà, qu'ils pouvaient bâtir d'immenses fortunes avec leurs productions, mais ils se sont rendu compte que, s'ils leur était possible d'ajouter un produit quelconque dans du "pain", de la céréale en réalité, les gens le mangeraient en pensant qu'ils absorbaient ainsi un aliment bon pour leur santé. L'exemple des fibres alimentaire pour la prévention des risques de cancer du colon est à cet égard très illustratif : quand cette histoire de fibres devint la véritable obsession des consommateurs américains, on vit même apparaître sur la marché un pain à "haute teneur en fibre" contenant... de la sciure de bois, baptisée pour la circonstance "cellulose végétale non raffinée"!

En réalité, les humains n'ont pas besoin de glucides alimentaires (ou si peu!). C'est qu'il y a suffisamment de glycogène dans les muscles ou les organes que nous consommons, pour fournir le glucose nécessaire au fonctionnement de notre cerveau et à la réalisation de certaines réactions biochimiques de l'organisme. Dans les années 1920, l'explorateur polaire Vilhjalmur Stefansson et un de ses assistants vécurent pendant un an en n'absorbant que de la viande, de la graisse et de l'eau. La communauté médicale de l'époque était persuadée qu'ils seraient morts en moins d'une semaine.

En réalité, le fait que la graisse était un élément essentiel de la réussite d'une telle expérience n'apparut qu'au bout du quatrième jour, quand les deux hommes se mirent à avoir des nausées. Ils se rendirent compte alors que la viande qu'ils consommaient avait été parée de sa graisse. Quand on laissa la graisse sur la viande et qu'on en ajouta en plus, les nausées disparurent. A la fin de l'expérience de 1 an, Stefansson et son collègue avaient maigri chacun de 3 kilo et ils étaient en parfaite santé.

Les ancêtres des Esquimeaux se sont nourris de cette façon traditionnelle durant des centaines de milliers d'années. Et il y a très peu de différence ou même pas de différence du tout entre la physiologie d'un Esquimeau et celle d'un Indo-Européen, d'un Indien d'Amérique, d'un Masaï d'Afrique ou d'un Aborigène. En matière de métabolisme, nous nous ressemblons tous. Pourtant les Masaï mangent peu de choses en plus du lait entier frais et du sang de leurs troupeaux. Ce sont de grands gaillards, minces et à l'endurance légendaire. Les Esquimeaux ne mangent rien d'autre que du poisson, de la viande, de la graisse et de la neige fondue la plupart du temps. Tout au plus, quelques baies, racines ou herbes apportent-elles un peu de variété durant l'été. Mais il n'y a ni céréales au delà du Cercle Polaire Arctique, ni riz poli chez les Aborigènes dans le désert australien. Le pain, le riz, les huiles raffinées, le sucre sont de véritables substances empoisonnées pour les Esquimeaux, les Indiens d'Amérique ou les Aborigènes.

Aujourd'hui, voilà que l'on conseille aux Américains et, avec deux ou trois décennies de retard à nous aussi, de ne pas absorber plus de 30% des calories que nous ingérons tous les jours sous forme de graisses, de préférence sous forme d'huiles végétales poly-insaturées, riches en oméga-3. Comme il est recommandé d'autre part de ne pas manger plus de 15 à 18% de calories sous forme de protéines, et que les extrémistes de la chasse aux graisses vont jusqu'à limiter leur ingestion de calories d'origine lipidique à 20% du total, nous voilà revenus au temps de nos arrières grands-parents, quand la ration du travailleur de force était de l'ordre de 1 kilo de pain par jour en France. Au dernier Diétécom tenu à l'Ecole de Médecine de Paris, il n'était question que d'huile de colza, que je persisterai à appeler canola étant donné que son profil d'acides gras n'a rien à voir avec la plante semi-sauvage dont elle était issue, et dont l'obtention résulte bel et bien de modifications génétique. Un OGM avant la lettre pour tout dire...

Il serait bon de s'interroger sur la justesse de ces recommandations :

Si les hommes ont mangé du beurre, des oeufs, du lard, du suif et des graisses d'origine tropicale comme le coco ou la palme pendant des siècles tout en étant en bonne santé,

comment se fait-il que ces graisses n'aient pas déclenché d'épidémie de maladies de coeur durant les centaines de milliers d'années de consommation avant la génération présente

Comment se fait-il alors que tout d'un coup ces graisses soient devenues dangereuses pour les humains?

Pourquoi si peu de scientifiques s'interrogent-ils à ce sujet?

Pourquoi les Américains continuent-ils à se nourrir bêtement de la façon dont leur conseillent leur gouvernement, ou leur médecin, ou quelque vedette de la radio ou de la télévision lisant péremptoirement un texte publicitaire?

Le beurre, la crème, la viande rouge, les oeufs, les abats sont devenus les vilains du scénario concocté par la coalition des industries pharmaceutiques et agro-alimentaires, en particulier de l'industie des oléagineux. Vous pensez que votre médecin est la personne susceptible de vous donner les meilleurs conseils pour votre alimentation? Détrompez-vous. Malheureusement les médecins sont allés à l'école pour apprendre à soigner des maladies, à corriger des symptômes. Il n'ont pratiquement pas de formation en matière de nutrition. Et comme leur source d'information en matère de formation continue est un quotidien financé par la publicité des magnats de la pharmacie, on comprend pourquoi tant de nos compatriotes soient des abonnés pour le reste de leurs jours aux pilules, gélules et autres cachets : une trentaine de boites par Français et par an. Qui pour faire baisser une tension, qui pour abaisser son taux sanguin de cholestérol et/ou de triglycérides, qui pour ne pas risquer que son sang ne coagule intempestivement, qui pour faire baisser son taux de sucre sanguin, qui pour se remonter le moral, qui pour un coeur qui bat un peu la chamade....

Pendant plus de 40 ans, j'ai été abonné aux anti-arythmiques, et pendant 30 ans à une micro-dose de cordarone ou, plus récemment de son générique, l'amiodarone : un comprimé par jour, 5 jours par semaine, pour un gaillard de 120 kilos, cela se supportait sans trop de problèmes. Depuis plus d'un an, j'ai cessé tout médicament destiné à réguler mon rythme cardiaque. Il a suffi que j'apprenne sur internet l'importance des oméga-3 contenus dans les huiles de poisson des mers froides dans la conduction de l'influx nerveux cardiaque. On pourrait multiplier les exemples et prouver que des corrections nutritionnelles judicieuses permettent de "guérir" du diabète de type 2, de l'arthrite, de l'ostéoporose, des affections gingivales, de l'obésité.

Mais pour commencer par le commencement, il faut se remettre à manger des graisses laitières à base de lait cru, de la viande rouge d'animaux engraissés au pâturage, des oeufs de poule (et non pas des oeufs de cage), des abats, des fruits de mer, des légumes et des fruits cueillis à maturité et consommés le plus vite possible après la cueillette. Cela vous permettra sans problème de réduire votre consommation d'hydrate de carbone plus ou moins "purifiés" (ou raffinés), c'est-à-dire appauvris, et d'huiles végétales extraites par solvant (et raffinées, elles aussi).

Parce qu'en matière de surpoids et de maladies dégénératives, les GLUCIDES?, voilà votre ENNEMI..