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Butter is better
by Sally Fallon and Mary G. Enig,
PhD
Traduction française de
Taty Lauwers
Lorsque les promoteurs de l'alimentation chimiquée
et de l'industrie agro-alimentaire se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient
arrêter les américains dans l'intérêt croissant
qu'ils portaient à la nutrition, mouvement qui risquait de mettre
fin à la longue à l'un des monopoles les plus puissants
des Etats-Unis, ils infiltrèrent le mouvement et transformèrent
hélas à leur profit l'information qui parvenait au grand
public. Le principal élément dans la campagne de désinformation
fut l'affirmation que les graisses naturellement saturées, provenant
de sources animales, étaient la cause du fléau actuel des
maladies cardio-vasculaires et du cancer. C'est le beurre qui reçut
les coups les plus farouches. Il fut accusé de tous les maux. Les
Dictocrates de la nutrition nous affirmèrent qu'il valait mieux
privilégier la margarine polyinsaturée. Conseil que la plupart
des américains suivirent. Le beurre disparut de nos tables, évité
comme un malandrin.
Ceci pourrait paraître surprenant aux yeux
de toutes les populations du globe qui ont apprécié le beurre
depuis des millénaires pour ses propriétés à
entretenir la vie. Lorsque, dans les années 1930, le docteur Weston
Price étudia les régimes originels, il découvrit
que le beurre était une nourriture de base dans les régimes
de nombreuses sociétés suprêmement saines.1 Au début
du XXème siècle encore, les habitants de villages suisses
isolés plaçaient un bol de beurre sur les autels des églises.
Muni d'une mèche, ce beurre brûlait toute l'année
en hommage au caractère divin du beurre. Des populatinos arabes
portaient aussi le beurre en toute spéciale attention, surtout
le beurre d'une dense couleur jaune-orangée, provenant de troupeaux
nourris d'herbe fraîche en été et automne. La sagesse
populaire américaine reconnaissait aussi que les enfants élevés
au beurre étaient robustes et résistants; mais que les enfants
nourris au lait écrémé lors de leurs années
de croissance étaient pâles et minces, les visages "étroits".2
Le beurre est-il responsable de maladies? Au contraire,
le beurre nous protège contre bien des maladies!
Le beurre et les maladies cardio-vasculaires
Les maladies cardio-vasculaires étaient
rares aux Etats-Unis à la fin du XIXè siècle. Entre
1920 et 1960, les cas de maladies cardio-vasculaires augmentèrent
de manière rapide . Elles devinrent l'affection tueuse numéro
un. Pendant la même période, la consommation de beurre chuta,
pour passer de 18 livres par personne et par an à quatre. Il ne
faut pas être docteur en statistiques pour conclure que le beurre
n'est pas en cause. En réalité, le beurre contient beaucoup
de nutriments aptes à nous protéger des maladies cardiaques.
En premier : la vitamine A, nécessaire à la bonne santé
des glandes thyroïdes et surrénales, qui toutes deux jouent
un rôle actif dans le fonctionnement du cœur et du système
cardio-vasculaire. Chez les enfants nés de mères déficientes
en vitamine A, on observe des anomalies du cœur et des artères.
Le beurre est la meilleure source de vitamine A, la plus facilement absorbée.
Le beurre contient de la lécithine, une
substance qui aide à l'assimilation et au métabolisme correct
du cholestérol et d'autres composants des graisses. Le beurre contient
aussi beaucoup d'anti-oxydants qui protégent contre les dommages
produits par les radicaux libres, affaiblissant (la paroi )des artères.
La vitamine A et la vitamine E que l'on trouve dans le beurre jouent toutes
deux un rôle très anti-oxydant.
Le beurre est un apport considérable de
sélénium, anti-oxydant vital - il en contient plus par gramme
que le hareng ou le germe de blé. Le beurre est une bonne source
alimentaire de cholestérol. Quoi? Le cholestérol serait
un anti-oxydant? En effet, le cholestérol est un puissant anti-oxydant,
qui est libéré dans le sang lors que nous ingérons
trop de radicaux libres - habituellement à partir des graisses
rances et oxydés de la margarine et des huiles végétales
qui ont subi des transformations multiples3. Une étude du Medical
Research Council a démontré que les hommes qui consommaient
du beurre risquaient deux fois moins de maladies cardiaques que ceux qui
utilisaient de la margarine4.
Le beurre et le cancer
Dans les années 1940, les recherches scientifiques
indiquèrent que la consommation accrue de matières grasses
causait le cancer.5 L'abandon du beurre s'accéléra; la margarine,
auparavant un aliment de pauvre, commença à être acceptée
par les couches les plus prospères. Mais il y a un petit problème
dans la manière dont ces recherches furent présentées
au public. La presse populaire a négligé de souligner le
fait que les graisses « saturées » utilisées
dans ces expériences n'étaient pas des graisses naturellement
saturées mais des graisses partiellement hydrogénées
ou durcies - celles qu'on trouve dans les margarines, mais pas dans le
beurre. Les chercheurs affirmaient à l'époque - peut-être
l'ont-ils aussi cru - qu'il n'y avait pas de différence entre les
graisses naturellement saturées du beurre et les graisses artificiellement
saturées de la margarine. C'est ainsi que l'image du beurre fut
ternie par l'ombre des graisses manipulées…
En réalité, certaines graisses saturées
du beurre ont des propriétés anti-cancer avérées.
Le beurre est riche en chaînes d'acides gras courts et moyens, qui
ont des effets anti-tumeurs puissants.6 Le beurre contient aussi de l'acide
linoléique conjugué qui lui confère une excellente
protection contre le cancer.7 La vitamine A et les anti-oxydants du beurre
--vitamine E, sélénium et cholestérol- protègent
tant contre le cancer que contre les maladies cardiaques.
Le beurre et le système immunitaire
La vitamine A que l'on trouve dans le beurre est
essentielle à maintenir un système immunitaire sain ; les
acides gras à courte et moyenne chaîne ont comme propriété
de renforcer le système immunitaire. Mais les graisses hydrogénées
et l'excès d'acides gras à longue chaîne que l'on
trouve dans les huiles polyinsaturées et beaucoup de substituts
de beurre ont un effet délétère sur le système
immunitaire.8
Le beurre et l'arthrite
Le facteur Wulzen ou « anti-raideur »
est un nutriment que seul le beurre possède. Wulzen, chercheur
néerlandais, découvrit que ce nutriment protègeait
contre la calcification des articulations - l'arthrite dégénérative
- et contre le durcissement des artières, les cataractes et la
calcification de la glande pinéale.9 Hélas cette substance
vitale est détruite par la pasteurisation. Les veaux qu'on nourrit
au lait pasteurisé ou écrémé développent
des raideurs articulaires et des troubles de croissance. Les symptômes
sont inversés lorsque des matières grasses provenant de
lait cru sont ajoutées à leur ration alimentaire.
Le beurre et l'ostéoporose
Les vitamine A et D du beurre sont essentielles
pour que le calcium soit correctement absorbé ; et sont donc nécessaires
pour des dents et des os solides. Le fléau de l'ostéoporose
dans l'occident si lactophile pourtant serait dû au fait que beaucoup
d'occidentaux choisissent du lait écrémé plutôt
qu'entier, par bonne conscience. Le beurre a aussi des effets anti-cariogènes,
c'est-à-dire qu'il protège contre les caries.10
Le beurre et la glande thyroïde
Le beurre est une bonne source d'iode sous une
forme hautement biodisponible. La consommation de beurre prévient
les goîtres dans les zones montagneuses où les produits marins
ne sont pas disponbiles. De plus, la vitamine A du beurre est essentille
pour le fonctionnement correct de la glande thyroïde.11
Le beurre et la santé gastro-intestinale
Les matières grasses du beurre contiennent
des glycospingolipides, catégorie particulière d'acides
gras qui protégent des infections gastro-intestinales, surtout
chez les très jeunes enfants et les personnes âgées.
C'est pour cette raison que les enfants qui boivent du lait écrémé
ont des diarrhées de trois à cinq fois plus souvent que
les enfants qui boivent du lait entier.12 Le cholestérol des graisses
du beurre entretient la bonne santé des parois intestinales et
protège du cancer du côlon.13 Les acides gras à chaîne
courte ou moyenne protègent contre les germes pathogènes
et ont des effects anti-fongiques puissants.14 Le beurre aurait alors
un rôle important à jouer dans le traitement de la candidose.
Le beurre et le poids
L'idée que le beurre fait grossir est hélas
une idée fausse. Les acides gras à chaîne courte ou
moyenne du beurre ne sont pas stockés dans les tissus adipeux,
mais sont utilisés pour produire de l'énergie rapidement.
Les tissus gras chez l'humain sont composés en majorité
d'acides gras à longue chaîne.15 Ceux-ci proviennent de l'huile
d'olive et des huiles polyinsaturées autant que des hydrates de
carbone raffinés. Comme le beurre est riche en nutriments, il confère
un sentiment de satiété. Se pourrait-il que la margarine
et autre substituts de beurre provoquent des envies irrésistibles
de manger parce que ces aliments fort manipulés ne donnent pas
au corps ce dont il a faim?
Le beurre pour la croissance
Bien des facteurs présents dans le beurre
assurent une croissance optimale aux enfants. En premier lieu : la vitamine
A. Les individus privés d'un apport suffisant en vitamine A lors
de la grossesse tendent à avoir des visages et une structure osseuse
plus étroits, des palais rétrécis (?) et des dents
qui se chevauchent.16 Une carence extrême en vitamine A provoque
la cécité, des troubles osseux et autres défauts
de naissance.17 Les sujets recevant une dose optimale de vitamine A à
partir de la conception ont des visages larges et beaux, des dents fortes
et droites, et une excellente structure osseuse. La vitamine A joue aussi
un rôle important dans le développement des caractères
sexués. Les veaux nourris aux substituts de beurre tombent malades
et meurent avant d'atteindre la maturité.18
Le facteur X, découvert par le docteur Weston
Price, est aussi essentiel à une croissance optimale. On ne le
trouve que dans les matières grasses du beurre provenant de vaches
ayant broûté de l'herbe fraîche.19
Le cholestérol du beurre joue un rôle
important dans le développement du cerveau et du système
nerveux.20 Le lait maternel est riche en cholestérol et contient
plus de 50% de ses calories en matières grasses. On a pu établir
un lien entre les régimes pauvres en graisses et les difficultés
de croissance chez les enfants21-et pourtant on continue à conseiller
des régimes pauvres en graisses aux enfants ! Les enfants ont besoin
des nombreux éléments présents dans le beurre et
dans les autres graisses animales pour s'assurer une croissance optimale.
Au delà de la margarine
Il n'est dorénavant plus un secret que la
margarine que les américains ont tartinée sur leurs toasts
et les graisses hydrogénées qu'ils consomment dans les aliments
industrialisés comme les crackers et les biscuits est le coupable
principal dans le fléau actuel du cancer et des maladies cardio-vasculaires.22
Mais les écrivains « grand public » du domaine de la
nutrition continuent à dénigrer le beurre et conseillent
à sa place des substituts à tartiner.23 Ces derniers ne
comportent peut-être plus de graisses hydrogénées,
mais ils sont composés d'huiles végétales rances,
ayant subi des traitements multiples, des isolats de protéines
de soja et une quantité d'additifs. Un livre de recette à
succès « Butter Busters » (« La chasse au beurre
» à peu près) fait la promotion des butter buds :
composés de maltodextrine, un hydrate de carbone dérivé
du maïs, ainsi que d'une douzaine d'éléments grandement
manipulés, soi-disant pauvres en graisses.
Qui tire profit de cette guerre de propagande contre
le beurre? La liste est longue et inclut la médecine classique,
les hôpitaux, les firmes pharmaceutiques et les transformateurs
alimentaires. Mais le bénéficiaire en chef est l'industrie
de l'agro-alimentaire et les cartels qui achètent leurs produits
- principalement le coton, le maïs et le soja - les trois récoltes
principales en Amérique du Nord, qui sont généralement
cultivés en monocultures sur de vastes exploitations et demandent
l'utilisation intensive de fertilisants artificiels et de pesticides.
Ces trois productions - soja, maïs et coton - peuvent être
utilisés pour produire de la margarine et des aliments à
tartiner. Afin que ces produits soient acceptables pour le consommateur
en fin de course, les transformateurs et producteurs de l'agri-business
veillent à ce qu'on en fasse la promotion en tant qu'aliments de
santé. Nous serions sots de les croire.
Le beurre et la ferme familiale traditionnelle
Un pays qui consomme du beurre est un pays qui
soutient les exploitations agricoles familiales. Si les américains
voulaient payer un prix correct pour le beurre et la crème de bonne
qualité, provenant de vaches élévées dans
des pâturages, tous les exploitants de petite et moyenne fermes
pourraient tirer des revenus suffisants grâce à quelques
vaches de Jersey ou Guernsey. Pour qu'elles aient de l'herbe en suffisance,
le fermier alternerait naturellement les récoltes, donnant au sol
le bénéfice d'une jachère - sans oublier le bénéfice
d'un fumier de première qualité. Les champs entretenus de
la sorte produisent des végétaux de toute première
qualité, sur la durée, sans que ne doivent être ajoutés
des fertilisants azotés et en utilisant un minimum de pesticides.
Les poulets courant encore dans la cour de ferme, se nourrissant des insectes
qui fourmillent autour des étables, produisent des œufs aux superbes
qualités nutritionnelles- regorgeant de vitamine A et d'acides
gras hautement bénéfiques.
Si vous souhaitez que l'Amérique redevienne
une nation de paysans prospères dans la meilleure tradition Jeffersonnienne,
achetez du beurre, de la crème, du lait ou du yaourt entier de
provenance biologique, des œufs de poules élevées en liberté.
Ces aliments apportent un revenu correct et suffissant au petit propriétaire
agricole, sans concentrer le pouvoir dans les mains des cartels. Les groupes
ethniques qui n'utilisent pas le beurre obtiennent les mêmes nutriments
à partir d'insectes, d'abats, d'œufs de poissons ou de graisses
d'animaux marins-aliments qui rebutent la plupart d'entre nous. Pour des
américains qui ne mangent ni insectes ni graisse de phoque, le
beurre n'est pas seulement le meilleur, il est essentiel.
Notes bibliographiques
Price, Weston, DDS Nutrition and Physical
Degeneration, 1945, Price Pottenger Nutrition Foundation, Inc.,
La Mesa, California
Representative of American folk traditions
about butterfat is this passage from "Neighbor Rosicky",
by American author Willa Cather: [The Rosickys] had been at one accord
not to hurry through life, not to be always skimping and saving. They
saw their neighbours buy more land and feed more stock than they did,
without discontent. Once when the creamery agent came to the Rosickys
to persuade them to sell him their cream, he told then how much the
Fasslers, their nearest neighbours, had made on their cream last year.
"Yes," said Mary, "and look at them Fassler children!
Pale, pinched little things, they look like skimmed milk. I'd rather
put some colour into my children's faces than put money into the bank."
Cranton, EM, MD and JP Frackelton, MD, Journal
of Holistic Medicine, Spring/Summer 1984
Nutrition Week Mar 22, 1991 21:12:2-3
Enig, Mary G, PhD, Nutrition Quarterly,
1993 Vol 17, No 4
Cohen, L A et al, J Natl Cancer Inst
1986 77:43
Belury, MA, Nutrition Reviews, April
1995 53:(4) 83-89
Cohen, op cit
American Journal of Physical Medicine,
1941, 133; Physiological Zoology, 1935 8:457
Kabara, J J, The Pharmacological Effects
of Lipids, J J Kabara, ed, The American Oil Chemists Society,
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reflect the amount of linoleic acid in the diet. Valero, et al Annals
of Nutritional Metabolism, Nov/Dec 1990 34:6:323-327; Felton,
CV et al, Lancet 1994 344:1195-96
Price, op cit
Jennings, op cit
DeCava, Judith, Journal of the National
Academy of Research Biochemists, September 1988 1053-1059
Price, op cit
Alfin-Slater, R B and L Aftergood, "Lipids",
Modern Nutrition in Health and Disease, Chapter 5, 6th ed,
R S Goodhart and M E Shils, eds, Lea and Febiger, Philadelphia 1980,
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Smith, MM, MNS RD and F Lifshitz, MD Pediatrics,
Mar 1994 93:3:438-443
Enig, op cit
"Diet Roulette", The New York
Times, May 20, 1994.
Traduction de l'article "Butter
is better" paru dans
Health Freedom News, ©
1999 Sally Fallon and Mary G. Enig, PhD.
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