Le cancer autrement
Au moment où le Président de la République lance, par Ministre de la
Santé interposé, les grands axes du troisième grand chantier de son nouveau
quinquennat, permettez-moi de ne pas croire à l'objectif que l'on s'est
fixé de réduire de 20% la mortalité par cancer au cours de 5 prochaines
années. Car cette politique est dans la droite ligne de cette qui a en
fait été menée depuis 20 ans avec les résultats que tout un chacun peut
constater.
L'urgence que l'on découvre ne résulte pas seulement de négligences dans
la détection ou dans la mise en place des traitements actuellement disponibles,
pas plus d'ailleurs que dans le manque de moyens techniques ou d'argent
pour le dépistage ou la thérapeutique du cancer, même s'il est souhaitable
de faire mieux encore dans ces domaines.
Il faut se rendre à l'évidence : la lutte contre le cancer, aussi bien
en matière de prévention que de traitement, se solde aujourd'hui par un
échec, le lancement du plan du gouvernement en est le constat. Mais ce
n'est pas en amplifiant et en généralisant les façons de faire déjà en
cours que l'on risque d'atteindre les objectifs ambitieux que le gouvernement
a fixé à la médecine et il est probable que l'on puisse faire beaucoup
mieux en ne se cantonnant pas seulement à ce qui se fait déjà. Tout comme
les autres maladies contemporaines non transmissibles, le cancer est la
conséquences des changements profond de nos habitudes alimentaires et
il est dommage que l'importance de la nutrition n'ait pas été prise en
compte, n'ait même pas été évoquée dans toutes les mesures que l'on va
mettre en place.
Une situation qui doit faire réfléchir
L'incidence du cancer a augmenté de façon continue aux Etats-Unis, depuis
1973, date à laquelle le gouvernement américain a commencé à tenir des
enregistremenst sur le cancer. L'incidence globale a augmenté régulièrement
de 1,1% par an entre 1973 et 1996, soitt 11.000 cancers de plus chaque
année par million d'habitants. Pendant que certains types de cancers ont
commencé à se stabiliser, pour de nombreux autres, et en particulier pour
les cancers du sein et de la prostate, cette incidence continue à augmenter.
Serait-ce que cette incidence ne pourrait qu'être le témoin de meilleures
méthodes de détection et du vieillissement de la population? La réponse
est NON.
Le premier coupable est probablement le changement radical des habitudes
alimentaires des Américains, avec en particulier la présence de certains
additifs (neurotoxiques) dans les aliments pour les nourrissons et les
jeunes enfants, conjuguée avec une augmentation considérable de l'utilisation
des pesticides dans la production des aliments. En 1990, on a trouvé qu'il
y avait 100.000 fois plus de résidus de produits chimiques dans les produits
agricoles qu'en 1945.
L'incidence de la mortalité par certains cancers ne baisse pas, mais
continue à augmenter au contraire, et la tendance pour certains d'entre
eux est alarmante. Il en résulte que même si moins de gens semblent mourir
du cancer, de plus en plus de personnes ont leur existence profondément
perturbée par le cancer.
Les estimations présentes sur l'évolution de l'incidence du cancer aux
Etats-Unis présentent un tableau assez sombre des progrès en matière de
prévention. Les cancers du sein chez les femmes de race blanche aux Etats-Unis
auraient marqué le pas depuis 1987 selon les statistiques du NCI, chiffres
que l'American Cancer Society publie dans le populaire "Faits et chiffres"
sur son site Internet.
Selon des analyses récentes des statistiques (Clegg, LX, EJ Feuer, DN
Midthune, MP Fay and BF Hankey. 2002. Impact of Reporting Delay and
Reporting Error on Cancer Incidence Rates and Trends, parue dans le
Journal of the National Cancer Institute 94:1537–45, les
cancers du sein ont en réalité augmenté de 0,6% par an depuis 1987. Les
cancers du poumons ont augmenté de 1,2 % par an depuis 1996. Le taux de
mortalité par les mélanomes chez les hommes de race blanche a augmenté
de 4,1% par an depuis 1981, suggérant que l'accent mis sur la prévention
en évitant de s'exposer au soleil est un échec. Les cancers de la prostate
ches les sujets de race blanche ont augmenté de 2,2% depuis 1995 contrairement
aux statistiques publiées : l'étude montre que ces statistiques ont sous-estimé
en 1998 l'augmentation de l'incidence des cancers de la prostate de 12%
chez les blancs et de 14% chez les noirs.
Les cancers du colon et du rectum chez les deux sexes et toutes races
confondues sont en augmentation, donnant à penser que les techniques précoces
basées sur la détection par colonoscopie des polypes précancéreux ne sont
pas aussi efficaces, ni aussi utilisées qu'on pourrait l'espérer. Le taux
de cancer du colon chez les femmes de race blanche par exemple a augmenté
aux Etats-Unis de 2,8% au cours des dernières années.
A présent, les chercheurs ressentent une nouvelle urgence pour effectuer
l'étude des raisons pour lesquelles l'incidence de certains cancers continue
à augmenter. "Cela nous indique quelque chose que nous ne savons pas,
sur le fait que nos programmes d'intervention et de prévention sont efficaces
ou non" selon Ahmedin Jemal, directeur du programme de surveillance de
l'American Cancer Society.
Il me serait facile (mais fastidieux) de démontrer que la situation est
la même dans presque tous les pays développés, malgré de très hauts niveaux
de compétences dans les domaines de la détection, des traitements mis
en oeuvre et de la prévention. Dans dans les pays industrialisés, on estime
que 40 % des habitants seront un jour touchés par cette maladie, et que
plus d'un sur cinq finira par en mourir.
L'OMS estime que le cancer tue annuellement 6 millions de personnes dans
le monde.
Ce qui se passe chez nous
Les dernières estimations d'incidence nationale des cancers en France
ont été réalisées par le réseau Francim4(*) et la Direction générale
de la santé et portent sur la période 1975-1995. Les estimations 2000
sont en cours de production.
En 1995, on estimait à 240.000 par an le nombre de nouveaux cas de cancers,
dont 56 % survenant chez la femme.
L'incidence nationale estimée des cancers est en augmentation régulière
depuis 1975 aussi bien chez les hommes que chez les femmes, avec une augmentation
plus marquée chez les premiers (+ 21 % contre + 17 %). Chez l'homme, la
plus forte augmentation entre 1975 et 1995 concerne le cancer de la prostate
(expliquant les ¾ de l'augmentation globale par cancer durant cette période),
en lien avec le vieillissement de la population et l'évolution des pratiques
de prise en charge. Les cancers colorectaux plutôt stables jusqu'en 1985
ont augmenté de 17 % durant la période étudiée, du fait notamment de l'utilisation
accrue de l'hémoccult. Les cancers du poumon ont faiblement augmenté (+
5 %), en lien avec la diminution du tabagisme. Les cancers des VADS ont
diminué de 27 %, en lien avec la diminution de l'alcoolisme en France.
Les mélanomes de la peau sont en augmentation.
Chez la femme, les cancers du sein ont augmenté de 60 %, expliquant à
eux seuls, 93 % de l'augmentation globale de l'incidence. Cette augmentation
est en partie expliquée par le diagnostic plus précoce en relation avec
le dépistage. Le cancer du poumon a augmenté de 51 % en lien avec la croissance
du tabagisme. La croissance du mélanome, liée aux pratiques d'exposition
au soleil (exposition pendant enfance, exposition intermittente et forte
au soleil) a doublé entre 1975 et 1985, elle s'est ralentie entre 1985
et 1995.
En France, la mortalité par cancer en pourcentage a augmenté
de 10%, et de 7,2% pour tous cancers, sauf poumon. L'incidence nationale
estimée des cancers est en augmentation régulière depuis 1975 aussi bien
chez les hommes que chez les femmes, avec une augmentation plus marquée
chez les premiers (+ 21 % contre + 17 %).
Chez l'homme, la plus forte augmentation entre 1975 et 1995 concerne
le cancer de la prostate (expliquant les ¾ de l'augmentation globale par
cancer durant cette période), en lien avec le vieillissement de la population
et l'évolution des pratiques de prise en charge. Les cancers colorectaux
plutôt stables jusqu'en 1985 ont augmenté de 17 % durant la période étudiée,
du fait notamment de l'utilisation accrue de l'hémoccult. Les cancers
du poumon ont faiblement augmenté (+ 5 %), en lien avec la diminution
du tabagisme. Les cancers des VADS ont diminué de 27 %, en lien avec la
diminution de l'alcoolisme en France. Les mélanomes de la peau sont en
augmentation.
Chez la femme, les cancers du sein ont augmenté de 60 %, expliquant à
eux seuls, 93 % de l'augmentation globale de l'incidence. Cette augmentation
est en partie expliquée par le diagnostic plus précoce en relation avec
le dépistage. Le cancer du poumon a augmenté de 51 % en lien avec la croissance
du tabagisme, mais la consommation de tabac n'est pas augmenté. La croissance
du mélanome, liée aux pratiques d'exposition au soleil (exposition pendant
l'enfance, exposition intermittente et forte au soleil) a doublé entre
1975 et 1985, elle s'est ralentie entre 1985 et 1995.
Et ce n'est pas l'augmentation de notre espérance de vie à 60 ou 70 ans
qui est à elle seule responsable de l'augmentation des cancers. Les décès
par cancer survenant avant l'âge de 65 ans représentent à présent 31 %
des décès chez l'homme et 25 % des décès chez la femme. Les cancers représentent
en 1997 la première cause de décès prématuré avec 36 % de l'ensemble des
décès avant 65 ans chez l'homme et 43 % chez la femme. Cette part a augmenté
de près de 2 % entre le début et la fin des années quatre-vingt.
La mortalité par cancer chez les hommes entre 0 et 64 ans a régulièrement
augmenté depuis le début des années soixante-dix jusqu'en 1985, date à
laquelle la tendance a commencé à s'inverser. Cette évolution a placé
la France en tête des pays de l'Union européenne. Par contre, la mortalité
pour les femmes a baissé régulièrement, comme la moyenne communautaire
et situe la France au quatrième rang des pays de l'Union.
La mortalité par cancer chez l'homme, en augmentation régulière depuis
1950, a augmenté entre 1990 et 1995, de + 3 % pendant que la mortalité
prématurée avant 65 ans a diminué de - 9 %. Cette diminution de la mortalité
prématurée est essentiellement expliquée par une diminution importante
de la mortalité prématurée par cancers des VADS (- 27 %), en relation
avec la baisse de la consommation d'alcool, une diminution importante
de la mortalité prématurée par cancers de la prostate (- 24 %), puis plus
modérée des cancers colorectaux (- 5 %), et des cancers du poumon (- 1,4
%).
La diminution de la mortalité par cancer chez la femme qui a connu un
ralentissement progressif depuis 1975 (- 8,9 % en 20 ans), connaît entre
1990 et 1995 une augmentation modérée, de l'ordre de + 4 % alors que pendant
la même période, on note une diminution de la mortalité prématurée avant
65 ans supérieure à - 3 %. La diminution de la mortalité prématurée est
en partie due à une diminution de la mortalité prématurée par cancers
colorectaux (- 13 %) et par cancer du col utérin (- 8 %).
Prévenir et traiter le cancer autrement
Heureusement dans cette bataille implacable qu'est la lutte contre le
cancer, la médecine n'a pas utilisé toutes les armes dont elle pourrait
disposer. Et ce sont ces moyens-là qu'il faut mettre en place le plus
vite possible.
En fait nos médecins ont négligé un certain nombre de faits de première
importance pour prévenir, guérir ou à tout le moins, permettre à celui
qui est atteint d'un cancer de stabiliser son évolution.
les cellules cancéreuses gaspillent le glucose et ont une voie de production
de l'énergie nécessaire à leur vie et à leur multiplication tout à fait
spécifique : une cellule cancéreuse consomme 4 à 5 fois plus de glucose
qu'une cellule normale;
les déchets générés par la "combustion" du glucose lors de la production
d'énergie dans la cellule cancéreuse ne sont pas l'eau et le gaz carbonique
éliminé lors de la respiration, mais l'acide pyruvique produit en trop
grande quantité, que les systèmes de recyclage habituels (cycle de Krebs)
débordés n'arrivent plus à éliminer et qui se transforme alors en acide
lactique avec les conséquences que cela entraîne (douleurs musculaires,
lassitude);
quand les cellules cancéreuses manquent de glucose, elles induisent
la production de leur énergie en stimulant la glugonéogénèse, pour fabriquer
du glucose à partir des acides aminés (de l'alimentation ou des muscles
du malades) : quand elles manquent d'aliment (perte importante de l'appétit,
vomissements), les cellules cancéreuses se mettent à manger vos muscles
(amaigrissement, cachexie terminale);
pour survivre, tout cancer de plus de 1 mm de diamètre a besoin de
se vasculariser, en stimulant la production de vaisseaux sanguins nouveaux
(angiogénèse) nécessaires pour leur aporter les nutriments dont ils
ont besoin, phénomène qui normalement ne se produit dans l'organisme
lors de la grossesse ou la guérison d'une blessure (cicatrisation);
les cellules cancéreuses peuvent être attaquées et détruites par notre
organisme en bonne santé
notre organime est capable de se défendre contre le cancer et de s'en
débarasser : les défenses immunaires de notre organisme sont efficaces
contre tous les cancers, mais les radiothérapies et la chimiothérapie
les diminuent considérablement par la destruction des cellules souches
de la moelle osseuse à l'origine des éléments figurés du sang (globules
et plaquettes sanguines);
le potentiel d'oxydo-réduction des cellules cancéreuses est réduit
par rapport aux cellules normales, d'où l'importance des anti-oxydants;
la mauvaise nutrition favorise l'apparition et le développement de
tous les cancers : gare à la malbouffe.
les recommandations actuelles en matières de consommation de graisses
favorisent le cancer : de nombreux acides gras (et pas seulement les
télégéniques oméga-3 sont des composants essentiels de toutes les membranes
cellulaires et de leurs organites (mitochondries, appareil de Golgi,
perixosomes, etc) et ils ne sont pas interchangeables : l'intégrité
des membranes joue un rôle capital dans la perméabilité cellulaire,
donc du passage éventuels d'agents cancérigènes à l'intétieur des cellules;
tout comme les microbes qui deviennent résistants à l'antibiothérapie,
les cellules cancéreuses développent des mécanismes de défense contre
les radiations et les agents chimiothérapiques : c'est ce qui explique
la diminution d'efficacité des doses répétées de radiations ou de molécules
anticancéreuses.
Le développement accéléré des nouvelles maladies non transmissibles contemporaines
est lié à la malnutrition de nos organismes, c'est à dire au métabolisme
de nos cellules et des amas de cellules que sont nos tissus et nos organes.
C'est au travers des corrections que nous pouvons faire dans notre alimentation
que résident les meilleures chances d'y faire face, et non pas grâce à
des corrections thérapeutiques des symptômes par lesquelles se traduisent
nos erreurs.
Intérêt d'une association?
La situation dans laquelle nous sommes en matière de cancer montre l'absolue
nécessité d'un changement d'orientation des traitements effectués et de
la prévention. Peut-être serait-il plus efficace de permettre aux personnes
atteintes d'un cancer, après les thérapeutiques "lourdes" chirurgicales,
radiothérapiques et chimiothérapiques mises en place provisoirement pour
faire face à l'urgence, d'améliorer leur état et leur espoir de guérison
au travers du renforcement de leurs défenses naturelles, qui sont gravement
affectées par certaines de ces interventions.
On pourrait probablement vivre en équilibre avec un début ou un "reste
de cancer", en faisant mieux appel aux défenses immunitaires naturelles
de l'organisme (pour peu qu'on ne les détruise pas par certains traitements
intempestifs) et à la nutrition des personnes atteintes ou prédisposées.
Il faut aussi prendre conscience que l'augmentation de la mortalité due
au cancer n'est pas seulement en relation avec l'augmentation de notre
espérance de vie à un âge donné (on finit bien par mourir d'une cause
ou d'une autre), mais à certaines de nos habitudes acquises dans nos façons
de vivre et de nous comporter, et je ne pense pas seulement au tabac ou
à l'alcool...
Et si vous pensez que l'on pourrait peut-être songer à faire mieux que
ce qui s'est fait jusqu'à présent, avec des démarches sérieuses qui n'ont
rien à voir avec l'holisme, l'imposition des mains, le végétalisme, la
consommation d'herbes exotiques ou le pélerinage à Lourdes, prenez la
peine de me le faire savoir à
maurice.legoy@wanadoo.fr
ou écrivez-moi :
Maurice LEGOY
2, impasse du bac
27380 AMFREVILLE SOUS LES MONTS
Assez de discours. A présent agissons : aide-toi, le ciel t'aidera...
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