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N°29 / Mars 2003

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Le cancer autrement

Au moment où le Président de la République lance, par Ministre de la Santé interposé, les grands axes du troisième grand chantier de son nouveau quinquennat, permettez-moi de ne pas croire à l'objectif que l'on s'est fixé de réduire de 20% la mortalité par cancer au cours de 5 prochaines années. Car cette politique est dans la droite ligne de cette qui a en fait été menée depuis 20 ans avec les résultats que tout un chacun peut constater.

L'urgence que l'on découvre ne résulte pas seulement de négligences dans la détection ou dans la mise en place des traitements actuellement disponibles, pas plus d'ailleurs que dans le manque de moyens techniques ou d'argent pour le dépistage ou la thérapeutique du cancer, même s'il est souhaitable de faire mieux encore dans ces domaines.

Il faut se rendre à l'évidence : la lutte contre le cancer, aussi bien en matière de prévention que de traitement, se solde aujourd'hui par un échec, le lancement du plan du gouvernement en est le constat. Mais ce n'est pas en amplifiant et en généralisant les façons de faire déjà en cours que l'on risque d'atteindre les objectifs ambitieux que le gouvernement a fixé à la médecine et il est probable que l'on puisse faire beaucoup mieux en ne se cantonnant pas seulement à ce qui se fait déjà. Tout comme les autres maladies contemporaines non transmissibles, le cancer est la conséquences des changements profond de nos habitudes alimentaires et il est dommage que l'importance de la nutrition n'ait pas été prise en compte, n'ait même pas été évoquée dans toutes les mesures que l'on va mettre en place.

Une situation qui doit faire réfléchir

L'incidence du cancer a augmenté de façon continue aux Etats-Unis, depuis 1973, date à laquelle le gouvernement américain a commencé à tenir des enregistremenst sur le cancer. L'incidence globale a augmenté régulièrement de 1,1% par an entre 1973 et 1996, soitt 11.000 cancers de plus chaque année par million d'habitants. Pendant que certains types de cancers ont commencé à se stabiliser, pour de nombreux autres, et en particulier pour les cancers du sein et de la prostate, cette incidence continue à augmenter. Serait-ce que cette incidence ne pourrait qu'être le témoin de meilleures méthodes de détection et du vieillissement de la population? La réponse est NON.

Le premier coupable est probablement le changement radical des habitudes alimentaires des Américains, avec en particulier la présence de certains additifs (neurotoxiques) dans les aliments pour les nourrissons et les jeunes enfants, conjuguée avec une augmentation considérable de l'utilisation des pesticides dans la production des aliments. En 1990, on a trouvé qu'il y avait 100.000 fois plus de résidus de produits chimiques dans les produits agricoles qu'en 1945.

L'incidence de la mortalité par certains cancers ne baisse pas, mais continue à augmenter au contraire, et la tendance pour certains d'entre eux est alarmante. Il en résulte que même si moins de gens semblent mourir du cancer, de plus en plus de personnes ont leur existence profondément perturbée par le cancer.

Les estimations présentes sur l'évolution de l'incidence du cancer aux Etats-Unis présentent un tableau assez sombre des progrès en matière de prévention. Les cancers du sein chez les femmes de race blanche aux Etats-Unis auraient marqué le pas depuis 1987 selon les statistiques du NCI, chiffres que l'American Cancer Society publie dans le populaire "Faits et chiffres" sur son site Internet.

Selon des analyses récentes des statistiques (Clegg, LX, EJ Feuer, DN Midthune, MP Fay and BF Hankey. 2002. Impact of Reporting Delay and Reporting Error on Cancer Incidence Rates and Trends, parue dans le Journal of the National Cancer Institute 94:1537–45, les cancers du sein ont en réalité augmenté de 0,6% par an depuis 1987. Les cancers du poumons ont augmenté de 1,2 % par an depuis 1996. Le taux de mortalité par les mélanomes chez les hommes de race blanche a augmenté de 4,1% par an depuis 1981, suggérant que l'accent mis sur la prévention en évitant de s'exposer au soleil est un échec. Les cancers de la prostate ches les sujets de race blanche ont augmenté de 2,2% depuis 1995 contrairement aux statistiques publiées : l'étude montre que ces statistiques ont sous-estimé en 1998 l'augmentation de l'incidence des cancers de la prostate de 12% chez les blancs et de 14% chez les noirs.

Les cancers du colon et du rectum chez les deux sexes et toutes races confondues sont en augmentation, donnant à penser que les techniques précoces basées sur la détection par colonoscopie des polypes précancéreux ne sont pas aussi efficaces, ni aussi utilisées qu'on pourrait l'espérer. Le taux de cancer du colon chez les femmes de race blanche par exemple a augmenté aux Etats-Unis de 2,8% au cours des dernières années.

A présent, les chercheurs ressentent une nouvelle urgence pour effectuer l'étude des raisons pour lesquelles l'incidence de certains cancers continue à augmenter. "Cela nous indique quelque chose que nous ne savons pas, sur le fait que nos programmes d'intervention et de prévention sont efficaces ou non" selon Ahmedin Jemal, directeur du programme de surveillance de l'American Cancer Society.

Il me serait facile (mais fastidieux) de démontrer que la situation est la même dans presque tous les pays développés, malgré de très hauts niveaux de compétences dans les domaines de la détection, des traitements mis en oeuvre et de la prévention. Dans dans les pays industrialisés, on estime que 40 % des habitants seront un jour touchés par cette maladie, et que plus d'un sur cinq finira par en mourir.

L'OMS estime que le cancer tue annuellement 6 millions de personnes dans le monde.

Ce qui se passe chez nous

Les dernières estimations d'incidence nationale des cancers en France ont été réalisées par le réseau Francim4(*) et la Direction générale de la santé et portent sur la période 1975-1995. Les estimations 2000 sont en cours de production.

En 1995, on estimait à 240.000 par an le nombre de nouveaux cas de cancers, dont 56 % survenant chez la femme.

L'incidence nationale estimée des cancers est en augmentation régulière depuis 1975 aussi bien chez les hommes que chez les femmes, avec une augmentation plus marquée chez les premiers (+ 21 % contre + 17 %). Chez l'homme, la plus forte augmentation entre 1975 et 1995 concerne le cancer de la prostate (expliquant les ¾ de l'augmentation globale par cancer durant cette période), en lien avec le vieillissement de la population et l'évolution des pratiques de prise en charge. Les cancers colorectaux plutôt stables jusqu'en 1985 ont augmenté de 17 % durant la période étudiée, du fait notamment de l'utilisation accrue de l'hémoccult. Les cancers du poumon ont faiblement augmenté (+ 5 %), en lien avec la diminution du tabagisme. Les cancers des VADS ont diminué de 27 %, en lien avec la diminution de l'alcoolisme en France. Les mélanomes de la peau sont en augmentation.

Chez la femme, les cancers du sein ont augmenté de 60 %, expliquant à eux seuls, 93 % de l'augmentation globale de l'incidence. Cette augmentation est en partie expliquée par le diagnostic plus précoce en relation avec le dépistage. Le cancer du poumon a augmenté de 51 % en lien avec la croissance du tabagisme. La croissance du mélanome, liée aux pratiques d'exposition au soleil (exposition pendant enfance, exposition intermittente et forte au soleil) a doublé entre 1975 et 1985, elle s'est ralentie entre 1985 et 1995.

En France, la mortalité par cancer en pourcentage a augmenté de 10%, et de 7,2% pour tous cancers, sauf poumon. L'incidence nationale estimée des cancers est en augmentation régulière depuis 1975 aussi bien chez les hommes que chez les femmes, avec une augmentation plus marquée chez les premiers (+ 21 % contre + 17 %).

Chez l'homme, la plus forte augmentation entre 1975 et 1995 concerne le cancer de la prostate (expliquant les ¾ de l'augmentation globale par cancer durant cette période), en lien avec le vieillissement de la population et l'évolution des pratiques de prise en charge. Les cancers colorectaux plutôt stables jusqu'en 1985 ont augmenté de 17 % durant la période étudiée, du fait notamment de l'utilisation accrue de l'hémoccult. Les cancers du poumon ont faiblement augmenté (+ 5 %), en lien avec la diminution du tabagisme. Les cancers des VADS ont diminué de 27 %, en lien avec la diminution de l'alcoolisme en France. Les mélanomes de la peau sont en augmentation.

Chez la femme, les cancers du sein ont augmenté de 60 %, expliquant à eux seuls, 93 % de l'augmentation globale de l'incidence. Cette augmentation est en partie expliquée par le diagnostic plus précoce en relation avec le dépistage. Le cancer du poumon a augmenté de 51 % en lien avec la croissance du tabagisme, mais la consommation de tabac n'est pas augmenté. La croissance du mélanome, liée aux pratiques d'exposition au soleil (exposition pendant l'enfance, exposition intermittente et forte au soleil) a doublé entre 1975 et 1985, elle s'est ralentie entre 1985 et 1995.

Et ce n'est pas l'augmentation de notre espérance de vie à 60 ou 70 ans qui est à elle seule responsable de l'augmentation des cancers. Les décès par cancer survenant avant l'âge de 65 ans représentent à présent 31 % des décès chez l'homme et 25 % des décès chez la femme. Les cancers représentent en 1997 la première cause de décès prématuré avec 36 % de l'ensemble des décès avant 65 ans chez l'homme et 43 % chez la femme. Cette part a augmenté de près de 2 % entre le début et la fin des années quatre-vingt.

La mortalité par cancer chez les hommes entre 0 et 64 ans a régulièrement augmenté depuis le début des années soixante-dix jusqu'en 1985, date à laquelle la tendance a commencé à s'inverser. Cette évolution a placé la France en tête des pays de l'Union européenne. Par contre, la mortalité pour les femmes a baissé régulièrement, comme la moyenne communautaire et situe la France au quatrième rang des pays de l'Union.

La mortalité par cancer chez l'homme, en augmentation régulière depuis 1950, a augmenté entre 1990 et 1995, de + 3 % pendant que la mortalité prématurée avant 65 ans a diminué de - 9 %. Cette diminution de la mortalité prématurée est essentiellement expliquée par une diminution importante de la mortalité prématurée par cancers des VADS (- 27 %), en relation avec la baisse de la consommation d'alcool, une diminution importante de la mortalité prématurée par cancers de la prostate (- 24 %), puis plus modérée des cancers colorectaux (- 5 %), et des cancers du poumon (- 1,4 %).

La diminution de la mortalité par cancer chez la femme qui a connu un ralentissement progressif depuis 1975 (- 8,9 % en 20 ans), connaît entre 1990 et 1995 une augmentation modérée, de l'ordre de + 4 % alors que pendant la même période, on note une diminution de la mortalité prématurée avant 65 ans supérieure à - 3 %. La diminution de la mortalité prématurée est en partie due à une diminution de la mortalité prématurée par cancers colorectaux (- 13 %) et par cancer du col utérin (- 8 %).

Prévenir et traiter le cancer autrement

Heureusement dans cette bataille implacable qu'est la lutte contre le cancer, la médecine n'a pas utilisé toutes les armes dont elle pourrait disposer. Et ce sont ces moyens-là qu'il faut mettre en place le plus vite possible.

En fait nos médecins ont négligé un certain nombre de faits de première importance pour prévenir, guérir ou à tout le moins, permettre à celui qui est atteint d'un cancer de stabiliser son évolution.

les cellules cancéreuses gaspillent le glucose et ont une voie de production de l'énergie nécessaire à leur vie et à leur multiplication tout à fait spécifique : une cellule cancéreuse consomme 4 à 5 fois plus de glucose qu'une cellule normale;

les déchets générés par la "combustion" du glucose lors de la production d'énergie dans la cellule cancéreuse ne sont pas l'eau et le gaz carbonique éliminé lors de la respiration, mais l'acide pyruvique produit en trop grande quantité, que les systèmes de recyclage habituels (cycle de Krebs) débordés n'arrivent plus à éliminer et qui se transforme alors en acide lactique avec les conséquences que cela entraîne (douleurs musculaires, lassitude);

quand les cellules cancéreuses manquent de glucose, elles induisent la production de leur énergie en stimulant la glugonéogénèse, pour fabriquer du glucose à partir des acides aminés (de l'alimentation ou des muscles du malades) : quand elles manquent d'aliment (perte importante de l'appétit, vomissements), les cellules cancéreuses se mettent à manger vos muscles (amaigrissement, cachexie terminale);

pour survivre, tout cancer de plus de 1 mm de diamètre a besoin de se vasculariser, en stimulant la production de vaisseaux sanguins nouveaux (angiogénèse) nécessaires pour leur aporter les nutriments dont ils ont besoin, phénomène qui normalement ne se produit dans l'organisme lors de la grossesse ou la guérison d'une blessure (cicatrisation);

les cellules cancéreuses peuvent être attaquées et détruites par notre organisme en bonne santé

notre organime est capable de se défendre contre le cancer et de s'en débarasser : les défenses immunaires de notre organisme sont efficaces contre tous les cancers, mais les radiothérapies et la chimiothérapie les diminuent considérablement par la destruction des cellules souches de la moelle osseuse à l'origine des éléments figurés du sang (globules et plaquettes sanguines);

le potentiel d'oxydo-réduction des cellules cancéreuses est réduit par rapport aux cellules normales, d'où l'importance des anti-oxydants;

la mauvaise nutrition favorise l'apparition et le développement de tous les cancers : gare à la malbouffe.

les recommandations actuelles en matières de consommation de graisses favorisent le cancer : de nombreux acides gras (et pas seulement les télégéniques oméga-3 sont des composants essentiels de toutes les membranes cellulaires et de leurs organites (mitochondries, appareil de Golgi, perixosomes, etc) et ils ne sont pas interchangeables : l'intégrité des membranes joue un rôle capital dans la perméabilité cellulaire, donc du passage éventuels d'agents cancérigènes à l'intétieur des cellules;

tout comme les microbes qui deviennent résistants à l'antibiothérapie, les cellules cancéreuses développent des mécanismes de défense contre les radiations et les agents chimiothérapiques : c'est ce qui explique la diminution d'efficacité des doses répétées de radiations ou de molécules anticancéreuses.

Le développement accéléré des nouvelles maladies non transmissibles contemporaines est lié à la malnutrition de nos organismes, c'est à dire au métabolisme de nos cellules et des amas de cellules que sont nos tissus et nos organes. C'est au travers des corrections que nous pouvons faire dans notre alimentation que résident les meilleures chances d'y faire face, et non pas grâce à des corrections thérapeutiques des symptômes par lesquelles se traduisent nos erreurs.

Intérêt d'une association?

La situation dans laquelle nous sommes en matière de cancer montre l'absolue nécessité d'un changement d'orientation des traitements effectués et de la prévention. Peut-être serait-il plus efficace de permettre aux personnes atteintes d'un cancer, après les thérapeutiques "lourdes" chirurgicales, radiothérapiques et chimiothérapiques mises en place provisoirement pour faire face à l'urgence, d'améliorer leur état et leur espoir de guérison au travers du renforcement de leurs défenses naturelles, qui sont gravement affectées par certaines de ces interventions.

On pourrait probablement vivre en équilibre avec un début ou un "reste de cancer", en faisant mieux appel aux défenses immunitaires naturelles de l'organisme (pour peu qu'on ne les détruise pas par certains traitements intempestifs) et à la nutrition des personnes atteintes ou prédisposées.

Il faut aussi prendre conscience que l'augmentation de la mortalité due au cancer n'est pas seulement en relation avec l'augmentation de notre espérance de vie à un âge donné (on finit bien par mourir d'une cause ou d'une autre), mais à certaines de nos habitudes acquises dans nos façons de vivre et de nous comporter, et je ne pense pas seulement au tabac ou à l'alcool...

Et si vous pensez que l'on pourrait peut-être songer à faire mieux que ce qui s'est fait jusqu'à présent, avec des démarches sérieuses qui n'ont rien à voir avec l'holisme, l'imposition des mains, le végétalisme, la consommation d'herbes exotiques ou le pélerinage à Lourdes, prenez la peine de me le faire savoir à

maurice.legoy@wanadoo.fr

ou écrivez-moi :
Maurice LEGOY
2, impasse du bac
27380 AMFREVILLE SOUS LES MONTS

Assez de discours. A présent agissons : aide-toi, le ciel t'aidera...