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N°28 / Mars 2003

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Le cancer autrement

Avons-nous perdu la bataille contre le cancer ?

La médecine a capitulé : Odette va mourir.

Cinq années de lutte sans répit, des dizaines et des dizaines de séances de radiothérapies, de multiples cures de "chimiothérapies", préventives de prime abord pour empêcher d'éventuelles probables métastases d'un grave cancer du colon opéré bien tardivement parce que non diagnostiqué, puis répétées après deux opérations chirurgicales de tumeurs au foie, systématiques enfin pour faire disparaître une troisième métastase inopérable, après des heures passées à se faire scanner, des jours douloureux d'attente anxieuse des résultats de ces examens, de ceux des analyses de sang, un moral d'acier trempé, l'espoir toujours déçu d'une guérison : ma soeur cadette a baissé les bras.

Depuis 6 semaines, Odette n'a pratiquement plus rien absorbé. Elle "rend" tout ce qu'elle essaye d'avaler. Même le fait de boire quelques gorgées lui donne des nusées. Elle souffre dans tout son être physique et moral, ne mange plus, dort à peine quelques quarts d'heure. On l'a mise sous bonne dose de morphine. Elle a continué à souffrir.

Il y a trois semaines, les médecins ont enfin décidé de stopper la nième séance dechimiothérapie et de lui tranfuser des cellules sanguines que sa moelle osseuse, détruite toute les trois semaines par la chimio depuis plusieurs mois, ne sait plus fabriquer pendant bon nombre des jours suivants, le temps que les cellules souches des éléments figurés du sang se régénèrent et qu'elles se trouvent à nouveau en état de ne pas supporter une nouvelle intervention. On l'a appareillée pour lui faire passer directement dans le duodénum les éléments nutritifs que son estomac refuse de garder. Des peptides de lait, un sucre un peu complexe, quelques oligo-éléments et des vitamines, rien de bien génial, qu'elle se doit faire passer dans son intestin grèle au goutte à goutte, quatre heures durant, deux fois par jour. Après moult calculations, la diététicienne du CHU de Rouen a convenu que ce qu'elle conservait sans le vomir lui apportait 900 calories de moins chaque jour que ce qu'elle aurait dû aborber pour ne plus perdre de poids. Odette a perdu dix kilos au cours des deux mois précédents... Va pour les calories!

Elle a décidé de partir, dans la "dignité" comme elle dit.

Odette a vécu les cinq années de ce calvaire aussi mieux que possible, entourée de l'affection de tous les siens, de son époux qui s'est dépensé pour la faire changer d'horizon entre les interventions de chimiothérapie, à l'hôpital, à domicile, à travers les visites aux enfants et à la douzaine de petits gars qu'ils ont engendrés, recevant à table chez elle et en dépit de sa condition toute la nombreuse fratrie que lui a laissée sa mère, la maman malade et impotente qu'elle assistée des années durant, quasiment toute seule, dans la chère chaumière où mes parents s'étaient retirés à deux pas de la petite exploitation où ils avaient trimé toute leur vie, pour permettre à leurs enfants, moi en particulier, de vivre heureux dans notre vie du bonheur qu'ils nous avaient donné dans notre enfance.

Odette a fait l'admiration de tous et l'étonnement de ses médecins. C'est le cas clinique, celui que la médecine ne s'explique pas, un miracle en quelque sorte. Elle aurait dû en mourir depuis belle lurette du cancer qui lui rongeait le foie depuis plus de quatre ans, depuis plus longtemps encore probablement sans qu'on le sache, sans qu'elle s'en doutât. Miracle de la thérapeutique?

Une situation qui devrait faire réfléchir

L'incidence du cancer a augmenté de façon continue aux Etats-Unis, depuis 1973, date à laquelle le gouvernement américain a commencé à tenir des enregistremenst sur le cancer. L'incidence globale a augmenté régulièrement de 1,1% par an entre 1973 et 1996, soitt 11.000 cancers de plus chaque année par million d'habitants. Pendant que certains types de cancers ont commencé à se stabiliser, pour de nombreux autres, et en particulier pour les cancers du sein et de la prostate, cette incidence continue à augmenter. Serait-ce que cette incidence ne pourrait qu'être le témoin de meilleures méthodes de détection et du vieillissement de la population? La réponse est NON.

Selon le National Cancer Institute, l'Institut Américain du Cancer, tous les pourcentages indiqués le sont après prise en considération du vieillissement de la population et une meilleure détection ne saurait rendre compte de l'augmentation dramatique du nombre de cancers intervenue au cours des trente dernières années. Le plus tragique est l'augmentation du nombre de cancers chez l'enfant. En 20 ans, entre 1995 et 1995, les cancers de l'enfant ont augmenté de 20%, passant de 128 cas par million en 1975 à 154 cas par million. en 1995. Entre 1992 et 1995, sur 100.000 enfants d'âge préscolaire, 20 d'entre eux étaient atteints d'un cancer. La leucémie infantile a augmenté de 17% entre 1973 et 1993 et les cancers du cerveau de 26% durant la même période.

Le premier coupable est probablement le changement radical des habitudes alimentaires des Américains, avec en particulier la présence de certains additifs (neurotoxiques) dans les aliments pour les nourrissons et les jeunes enfants, conjuguée avec une augmentation considérable de l'utilisation des pesticides dans la production des aliments. En 1990, on a trouvé qu'il y avait 100.000 fois plus de résidus de prosuits chimiques dans les produits agricoles qu'en 1945. D'après le Environnemental Working Group of Washington, "des millions d'enfants aux Etats-Unis reçoivent pendant 35% de leur existence jusqu'à 5 ans des résidus cancérigènes de pesticides. A l'âge de un an, l'enfant américain moyen a reçu, au travers de 20 aliments couramment consommés, la dose de 8 pesticides acceptable pour une vie durant.

Dans un article récent paru dans le Washington Post en novembre 2002, Sharon Begley fait unetriste constatation : "Tout bien considéré, les Etats-Unis ne sont pas en train de gagner la bataille contre le cancer."

"Contrairement aux statistiques optimistes antérieures du National Cancer Institute (NCI), montrant que l'incidence de plusieurs cancers dévastateurs s'était stabilisée ou même avait diminué au cours des dernières années, une nouvelle analyse des scientifiques du NCI montre que, pour certains cancers à tout le moins, cette incidence a continué à augmenter. Durant ces dernières années, les messages optimistes du NCI et de l'American Cancer Society avaient proclamé que, après des decennies et des milliards de dollars de dépenses, nous étions en passe de gagner la bataille contre le cancer. Le taux de mortalité avait commencé à baisser à cause des meilleurs traitements mis en place, et même l'incidence de nouveaux cas semblait ne plus augmenter, donnant à penser que moins de gens étaient atteint par la maladie que ce qu'on aurait pu attendre des tendances antérieures. Or une étude récente de Clegg et al montre que, pour plusieurs des cancers les plus courants, les statistiques ne sont pas aussi réjouissantes.

"Selon cette étude de Clegg, LX, EJ Feuer, DN Midthune, MP Fay and BF Hankey. 2002. Impact of Reporting Delay and Reporting Error on Cancer Incidence Rates and Trends, parue dans le Journal of the National Cancer Institute 94:1537–45, l'incidence de la mortalité par certains cancers ne baisse pas, mais continue à augmenter au contraire, et la tendance pour certains d'entre eux est alarmante. Il en résulte que même si moins de gens semblent mourir du cancer, de plus en plus de personnes ont leur existence profondément perturbée par le cancer.

"Peut-être avons-nous été un peu trop pressés de faire connaître l'efficacité de nos programmes d'intervention et de prévention" déclare Brenda Edwards, qui est co-directrice du programme de surveillance au NCI, à Bethesda, mais qui n'est pas une des auteurs de la nouvelle étude.

"Les nouvelles estimations présentent un tableau assez sombre des progrès en matière de prévention. Les cancers du sein chez les femmes de race blanche aux Etats-Unis auraient marqué le pas depuis 1987 selon les statistiques du NCI, chiffres que l'American Cancer Society publie dans le populaire "Faits et chiffres" sur son site Internet.

"La nouvelle analyse montre que les cancers du sein ont en réalité augmenté de 0,6% par an depuis 1987. C'est ce qui a poussé les scientifiques de NCI à effectuer cette étude pour expliquer les raisons de l'augmentation récente des cancers du sein.

"On pensait aussi que les cancers du poumons avaient aussi atteint un palier. La nouvelle analyse montre au contraire qu'ils ont augmenté de 1,2 % par an depuis 1996. Le taux de mortalité par les mélanomes chez les hommes de race blanche avaient aussi semblé marqué le pas et même diminuer. La nouvelle analyse montre au contraire une augmentation de 4,1% par an depuis 1981, suggérant que l'accent mis sur la prévention en évitant de s'exposer au soleil est un échec. Les cancers de la prostate ches les sujets de race blanche ont augmenté de 2,2% depuis 1995 contrairement aux statistiques publiées. L'étude montre que ces statistiques ont sous-estimé en 1998 l'augmentation de l'incidence des cancers de la prostate de 12% chez les blancs et de 14% chez les noirs.

"Les cancers du colon et du rectum chez les deux sexes et toutes races confondues sont en réalité 3% en plus que ce qui a été rapporté antérieurement, donnant à penser que les techniques précoces basées sur la détection par colonoscopie des polypes précancéreux ne sont pas aussi efficaces, ni aussi utilisées qu'on pourrait l'espérer. Le taux de cancer du colon chez les femmes de race blanche par exemple a augmenté aux Etats-Unis de 2,8% par an au lieu des 0,9% par an calculés antérieurement."

A présent, les chercheurs ressentent une nouvelle urgence pour effectuer l'étude des raisons pour lesquelles l'incidence de certains cancers continue à augmenter. "Cela nous indique quelque chose que nous ne savons pas, sur le fait que nos programmes d'intervention et de prévention sont efficaces ou non" selon Ahmedin Jemal, directeur du programme de surveillance de l'American Cancer Society.

Il me serait facile (mais fastidieux) de démontrer que la situation est la même dans presque tous les pays développés, malgré de très hauts niveaux de compétences dans les domaines de la détection, des traitements mis en oeuvre et de la prévention. Dans dans les pays industrialisés, on estime que 40 % des habitants seront un jour touchés par cette maladie, et que plus d'un sur cinq finira par en mourir.

L'OMS estime que le cancer tue annuellement 6 millions de personnes dans le monde.

Ce qui se passe chez nous

Les dernières estimations d'incidence nationale des cancers en France ont été réalisées par le réseau Francim4(*) et la Direction générale de la santé et portent sur la période 1975-1995. Les estimations 2000 sont en cours de production.

En 1995, on estimait à 240.000 par an le nombre de nouveaux cas de cancers, dont 56 % survenant chez la femme.

L'incidence nationale estimée des cancers est en augmentation régulière depuis 1975 aussi bien chez les hommes que chez les femmes, avec une augmentation plus marquée chez les premiers (+ 21 % contre + 17 %).

Incidence des cancers en France

                                                                    

année 1975

année 1995

Sein

19.200

33.800

Côlon-rectum

24.900

33.400

Prostate 

6.700

26.500

Poumon

16.800

21.900

ORL

13.500

12.600

Col utérin

5.990

3.300

OEsophage

5.500

4.800

Tous cancers

171.200

239.800

Décès cancers

116.891

142.635

La dernière estimation portait sur l'année 1995, une estimation pour l'année 2000 devrait être publiée dans deux à trois mois.

En 1995, on avait dénombré 142.635 décès par cancer et diagnostiqué en France environ 240.000 cas. Ce chiffre était en nette augmentation puisqu'on estimait qu'en 1975, 171.200 cas étaient diagnostiqués chaque année.

Cette augmentation tient à la fois au vieillissement de la population et à une augmentation réelle de la fréquence.

Chez l'homme, la plus forte augmentation entre 1975 et 1995 concerne le cancer de la prostate (expliquant les ¾ de l'augmentation globale par cancer durant cette période), en lien avec le vieillissement de la population et l'évolution des pratiques de prise en charge. Les cancers colorectaux plutôt stables jusqu'en 1985 ont augmenté de 17 % durant la période étudiée, du fait notamment de l'utilisation accrue de l'hémoccult. Les cancers du poumon ont faiblement augmenté (+ 5 %), en lien avec la diminution du tabagisme. Les cancers des VADS ont diminué de 27 %, en lien avec la diminution de l'alcoolisme en France. Les mélanomes de la peau sont en augmentation.

Chez la femme, les cancers du sein ont augmenté de 60 %, expliquant à eux seuls, 93 % de l'augmentation globale de l'incidence. Cette augmentation est en partie expliquée par le diagnostic plus précoce en relation avec le dépistage. Le cancer du poumon a augmenté de 51 % en lien avec la croissance du tabagisme. La croissance du mélanome, liée aux pratiques d'exposition au soleil (exposition pendant enfance, exposition intermittente et forte au soleil) a doublé entre 1975 et 1985, elle s'est ralentie entre 1985 et 1995.

TENDANCE DE LA MORTALITÉ PAR CANCER

EN FRANCE ENTRE 1983 ET 1993 (OMS)

Changement du taux de mortalité en pourcentage

Tous cancers + 10,0

Tous cancers, sauf poumon + 7,2

Tissus lymphoides (hormis Hodgkin) + 67,3

Encéphale + 46,4

Poumon (chez la femme) + 45,7

Pancréas + 28,5

Ovaires + 26,9

Rein, pelvis rénal + 26,1

Prostate + 23,7

Myelome multiple + 21,0

Vessie + 19,8

Sein (chez la femme) + 15,3

Peau + 14,6

Appareil digestif + 9,0

Leucemie + 2,6

Utérus - 6,9

Œsophage -10,3

Bouche, pharynx - 11,3

Os - 15,9

Larynx - 24,8

Estomac - 26,6

Testicules - 37,7

Maladie de Hogkin - 41,2

L'évolution entre 1975 et 1995

L'incidence nationale estimée des cancers est en augmentation régulière depuis 1975 aussi bien chez les hommes que chez les femmes, avec une augmentation plus marquée chez les premiers (+ 21 % contre + 17 %).

Chez l'homme, la plus forte augmentation entre 1975 et 1995 concerne le cancer de la prostate (expliquant les ¾ de l'augmentation globale par cancer durant cette période), en lien avec le vieillissement de la population et l'évolution des pratiques de prise en charge. Les cancers colorectaux plutôt stables jusqu'en 1985 ont augmenté de 17 % durant la période étudiée, du fait notamment de l'utilisation accrue de l'hémoccult. Les cancers du poumon ont faiblement augmenté (+ 5 %), en lien avec la diminution du tabagisme. Les cancers des VADS ont diminué de 27 %, en lien avec la diminution de l'alcoolisme en France. Les mélanomes de la peau sont en augmentation.

Chez la femme, les cancers du sein ont augmenté de 60 %, expliquant à eux seuls, 93 % de l'augmentation globale de l'incidence. Cette augmentation est en partie expliquée par le diagnostic plus précoce en relation avec le dépistage. Le cancer du poumon a augmenté de 51 % en lien avec la croissance du tabagisme. La croissance du mélanome, liée aux pratiques d'exposition au soleil (exposition pendant enfance, exposition intermittente et forte au soleil) a doublé entre 1975 et 1985, elle s'est ralentie entre 1985 et 1995.

Et ce n'est pas l'augmentation de notre espérance de vie à 60 ou 70 ans qui est à elle seule responsable de l'augmentation ders cancers. Les décès par cancer survenant avant l'âge de 65 ans représentent à présent 31 % des décès chez l'homme et 25 % des décès chez la femme.

Les cancers représentent en 1997 la première cause de décès prématuré avec 36 % de l'ensemble des décès avant 65 ans chez l'homme et 43 % chez la femme. Cette part a augmenté de près de 2 % entre le début et la fin des années quatre-vingt.

La mortalité par cancer chez les hommes entre 0 et 64 ans a régulièrement augmenté depuis le début des années soixante-dix jusqu'en 1985, date à laquelle la tendance a commencé à s'inverser. Cette évolution a placé la France en tête des pays de l'Union européenne. Par contre, la mortalité pour les femmes a baissé régulièrement, comme la moyenne communautaire et situe la France au quatrième rang des pays de l'Union.

La mortalité par cancer chez l'homme, en augmentation régulière depuis 1950, a augmenté entre 1990 et 1995, de + 3 % pendant que la mortalité prématurée avant 65 ans a diminué de - 9 %. Cette diminution de la mortalité prématurée est essentiellement expliquée par une diminution importante de la mortalité prématurée par cancers des VADS (- 27 %), en relation avec la baisse de la consommation d'alcool, une diminution importante de la mortalité prématurée par cancers de la prostate (- 24 %), puis plus modérée des cancers colorectaux (- 5 %), et des cancers du poumon (- 1,4 %).

La diminution de la mortalité par cancer chez la femme qui a connu un ralentissement progressif depuis 1975 (- 8,9 % en 20 ans), connaît entre 1990 et 1995 une augmentation modérée, de l'ordre de + 4 % alors que pendant la même période, on note une diminution de la mortalité prématurée avant 65 ans supérieure à - 3 %. La diminution de la mortalité prématurée est en partie due à une diminution de la mortalité prématurée par cancers colorectaux (- 13 %) et par cancer du col utérin (- 8 %).

Se garder de l'acharnement chimiothérapeutique

Le 18 mai 2001, le New-York Times a fait mention d'une dépêche de San Francisco sur le fait que "beaucoup de malades du cancer sont traités au moyen de la chimiothérapie vers la fin de leur existence, même quand il est patent que leur forme de cancer a bien peu de chance de répondre à ces médicaments".

L'étude, réalisée sur des patients décédés en 1996 dans le Massachussets, a montré que le tiers d'entre eux ont reçu une chimiothérapie durant les 6 derniers mois de leur existence. Selon la déclaration du Docteur Ezekiel Emmanuel, Président du département de bioéthique clinique au National Institute of Health, lors de l'ouverture de la Conférence de l'American Society of Clinical Oncology, "cette étude démontre clairement une utilisation excessive de la chimiothérapie à la fin de la vie".

Les découvertes de son équipe viennent en confirmation de l'idée, qui gagne du terrain, de ce que les cancérologues continuent à prescrire de la chimiothérapie à des malades, alors qu'il est évident qu'ils sont cliniquement au stade terminal de leur cancer. L'équipe du Docteur Emanuel, de l'Université de Boston et l'Université de Stanford on joint leurs efforts d'analyse sur les certificats de décès dans le Massachussets et celles de Medicare. Ces chercheurs ont utilisé les standarts habituels pour déterminer si les différentes formes de cancer répondaient ou non à la chimiothérapie. Ils en déduirent que les cancers du sein, du colon et des ovaires réagissaient de façon positive. Par contre, pour les cancers de la vésicule, du foie, du pancréas, pour les mélanomes, il y a bien des chances que les traitements anti-cancéreux mis en place actuellement soient d'un bien grand secours.

A l'analyse des données recueillies sur les 7.919 personnes mortes du cancer impliquées dans cette étude, la conclusion que l'on puisse tirer est que, sensibles ou pas à la chimiothérapie, les cancers étaient traités de la même façon à la fin de la vie. Un tiers des malades a reçu une chimiothérapie durant les 6 derniers mois de leur vie, 10% durant les derniers 30 jours.

Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats à l'échelle de la nation tout entière, pour déterminer les lignes de conduite afin de définir quand la chimiothérapie ne doit plus être mise en place en phase terminale du cancer. Des études doivent également être faites pour comprendre comment médecins, patients et familles des patients interfèrent sur l'utilisation de la chimiothérapie vers la fin de l'existence des cancéreux.

Traiter le cancer autrement ?

Heureusement dans cette bataille implacable qu'est la lutte contre le cancer, la médecine n'a pas utilisé toutes les armes dont elle pourrait disposer. Et ce sont ces moyens-là qu'il faut mettre en place le plus vite possible.

En fait nos médecins ont négligé un certain nombre de faits de première importance pour prévenir, guérir ou à tout le moins, permettre à celui qui est atteint d'un cancer de stabiliser son évolution.

les cellules cancéreuses gaspillent le glucose et ont une voie de production de l'énergie nécessaire à leur vie et à leur multiplication tout à fait spécifique : une cellule cancéreuse consomme 4 à 5 fois plus de glucose qu'une cellule normale;

les déchets générés par la "combustion" du glucose lors de la production d'énergie dans la cellule cancéreuse ne sont pas l'eau et le gaz carbonique éliminé lors de la respiration, mais l'acide pyruvique produit en trop grande quantité, que les systèmes de recyclage habituels (cycle de Kerebs) débordés n'arrivent plus à éliminer et qui se transforme alors en acide lactique avec les conséquences que cela entraîne (douleurs musculaires, lassitude);

quand les cellules cancéreuses manquent de glucose, elles induisent la production de leur énergie en stimulant la glugonéogénèse, pour fabriquer du glucose à partir des acides aminés (de l'alimentation ou des muscles du malades) : quand elles manquent d'aliment (perte importante de l'appétit, vomissements), les cellules cancéreuses se mettent à manger vos muscles (amaigrissement, cachexie terminale);

pour survivre, tout cancer de plus de 1 mm de diamètre a besoin de se vasculariser, en stimulant la production de vaisseaux sanguins nouveaux (angiogénèse) nécessaires pour leur aporter les nutriments dont ils ont besoin, phénomène qui normalement ne se produit dans l'organisme lors de la grossesse ou la guérison d'une blessure (cicatrisation);

les cellules cancéreuses peuvent être attaquées et détruites par notre organisme en bonne santé

notre organime est capable de se défendre contre le cancer et de s'en débarasser : les défenses immunaires de notre organisme sont efficaces contre tous les cancers, mais les radiothérapies et la chimiothérapie les diminuent considérablement par la destruction des cellules souches de la moelle osseuse à l'origine des éléments figurés du sang (globules et plaquettes sanguines);

le potentiel d'oxydo-réduction des cellules cancéreuses est réduit par rapport aux cellules normales, d'où l'importance des anti-oxydants;

la mauvaise nutrition favorise l'apparition et le développement de tous les cancers : gare à la malbouffe.

les recommandations actuelles en matières de consommation de graisses favorisent le cancer : de nombreux acides gras (et pas seulement les télégéniques oméga-3 sont des composants essentiels de toutes les membranes cellulaires et de leurs organites (mitochondries, appareil de Golgi, perixosomes, etc) et ils ne sont pas interchangeables : l'intégrité des membranes joue un rôle capital dans la perméabilité cellulaire, donc du passage éventuels d'agents cancérigènes à l'intétieur des cellules;

tout comme les microbes qui deviennent résistants à l'antibiothérapie, les cellules cancéreuses développent des mécanismes de défense contre les radiations et les agents chimiothérapiques : c'est ce qui explique la diminution d'efficacité des doses répétées de radiations ou de molécules anticancéreuses.

Le développement accéléré des nouvelles maladies non transmissibles contemporaines est lié à la malnutrition de nos organismes, c'est à dire au métabolisme de nos cellules et des amas de cellules que sont nos tissus et nos organes. C'est au travers des corrections que nous pouvons faire dans notre alimentation que résident les meilleures chances d'y faire face, et non pas grâce à des corrections thérapeutiques des symptômes par lesquelles se traduisent nos erreurs.

Mais il s'agit à présent de bien choisir les cibles sur lesquelles il va falloir agir. A l'heure présente, la mode est à décliner sous tous les tons "Omega-3! Omega-3!". Et ça rappelle la conférence de presse de notre de Gaulle national, quand il fustigeait ceux qui clamaient "l'Europe! l'Europe!".

Si vous voulez bien m'en croire, ce ne sera pas en se mettant à l'huile de colza (pardon! de canola) et ce ne sera pas en chassant le sel, les calories, les graisses saturées et le prion qu'on va y parvenir..