Ma pyramide... Et ça marche !

Entrer en "maigrissement"
Maigrir, c'est vouloir changer de vie. Tout comme une conversion, cela
présente des exigences, cela suppose des efforts. On entre en
"maigrissement" comme on entre en religion : il faut avoir
la foi.
Mais la foi n'a de chance d'être solide que dans la perspective
d'une espérance : celle du salut. Pour que les contraintes et
les "privations" que l'on s'impose en mettant en oeuvre un
régime amaigrissant aient quelques chances de conduire au but
recherché, il faut avoir conscience que :
- il n'y a ni solutions, ni remèdes miracles;
- il faut du temps;
- il faut de la rigueur, en corrigeant au plus vite les écarts
éventuels par rapport à la ligne que l'on s'est fixée.
Il est nécessaire de contrôler le résultat du régime
mis en place en se pesant souvent. Cela encourage quand cela va dans
le sens recherché, cela alerte quand c'est le contraire : c'est
en quelque sorte comme une confession à soi-même qu'il
ne faut pas partager avec d'autres lorsque l'on a failli, dans ces cas-là
il vont vite se gausser de l'échec de vos efforts.
Sans suivre à la lettre la manie de la pesée d'un Weight
Watcher, il faut reconnaître que la connaissance de son poids
réel actuel aide à la persévérance.
Mais il faut surtout changer de style pour s'alimenter :
- manger, à des heures régulières, 2 ou 3 fois
par jour selon son tempérament, mais s'arranger pour ne pas avoir
faim une heure avant de se mettre à table;
- manger en compagnie de quelqu'un(e) ou de quelques-uns;
- réduire au maximum l'ingestion des sucres et des farines finement
tamisées
- supprimer les boissons sucrées et les mets sucrés en
dehors des 2 ou 3 morceaux de sucre nécessaires à apprécier
le café ou les infusions;
- ne pas consommer les amidons dans les biscuits apéritifs expansés
par
l'extrusion, qui sont absorbés à la même vitesse
que les sucres simples, en raison de la destructuration complète
des grains d'amidon qu'ils recèlent;
- supprimer toute boisson résultant d'une distillation, et ne
consommer, très modérément à raison de 0,5
à 0,7 grammes d'alcool par kilo de poids et par jour, que vin,
bière (?) ou cidre;- réserver l'utilisation des huiles
alimentaires mono-insaturées (huile d'olive) à la cuisson
dans la poêle ou des graisses tropicales saturées (palme
ou noix de coco) à la préparation des frites, de façon
modérée tant en fréquence qu'en quantité;
- manger légumes et fruits à volonté, sauf ceux
qui sont riches en amidon cuit facile à digérer ((pommes
de terre), ceux qui ont un indice gycémique élevé
(bananes);
- manger des protéines de haute valeur biologique (viande et
poisson), légèrement en excès, source d'acides
aminés formateurs de glucose (gluconéogénèse)
: Isoleucine, Methionine, Valine, Arginine, Glutamine, Histidine, Proline,
Cystéine, Glycocolle, Serine, Thréonine, Tryptophane.Ils
se transforment en glucose aussi, mais de façon étalée
dans le temps.
- remettre en honneur les oeufs (sous toutes les formes, mais pas
crus);
- mettre au menu deux fois par semaine coquillages et/ou crustacés
(et algues éventuellement), une fois par semaine des abats (foie,
rognons, cervelle, boudin, andouillettes , tripes) ;
- consommer raisonnablement des produits laitiers surtout sous forme
de
fromages au lait cru, sources de nombreux nutriments (vitamines, phosphore
et calcium dans un rapport équilibré, acides gras indispensables).
Les fromages sont en quelque sorte du lait concentré, contenant
environ 50 % de maière sèche, pratiquement sans hydrates
de carbone, le lactose se trouvant éliminé lors de l'égouttage
et de la maturation du caillé, riches en acides gras à
courte et moyenne chaîne, facteurs de rassasiement. En France,
la plupart des fabrications bénéficiant d'une AOC (appellation
d'origine contrôlée) sont particulièrement à
recommander;
- remettre en honneur les légumineuses (haricots, lentilles),
dont une partie des glucides ne sont pas très digestibles et
se retouvent dans le gros intestins où ils sont utilisés
par les micro-organismes (avec quelques
inconvénients tout de même);
- faire confiance aux potages (aux légumes), qui apportent une
partie importante des deux litres d'eau que nous devrions absorber chaque
jour et boire suffisamment (infusions). Soupes et bouillons contiennent
de nombreux oligo-éléments assimilables dont notre régime
est déficient, et sont pauvres en calories en dehors de celles
de la crème dont on peut les gratifier extemporanément
lors de l'emploi (20 cl de crème apportant 6 à 10 grammesde
matière grasse dans l'assiette selon sa teneur en matière
grasse), qui occupent de la place dans notre estomac et participent
au rassasiement. Se mettre à la soupe matin, midi et soir, c'est
le meilleur moyen de commencer un régime, parce que c'est la
façon la plus agréable de perdre des kilos rapidement
(plusieurs kilos pendant la première semaine). Il est évident
qu'il ne faut pas prolonger un tel régime, l'utilisation exclusive
par l'organisme de ses seules graisses de réserve comme source
d'énergie ayant rapidement des inconvénients : présence
de corps cétoniques dans le sang et les urines, mauvaise nutrition
des muscles et du cerveau, insuffisance des apports en acides gras essentiels
et en vitamines liposolubles.
On peut aussi se remettre à préparer des bouillons de
viande ou des "fonds" de poisson ou de veau, que les ménagères
de notre époque ont remisés au placard, en les remplaçant
par du viandox ou des cubes déshydratés bourrés
d'exhausteurs de goût et de sodium. Traditionnels dans toutes
les grandes cuisines (française, italienne, chinoise, russe ou
orientale), préparés à partir d'os, de cartilages,
de moelle osseuse et de légumes bouillis pendant des heures,
additionnés de vinaigre qui aide à la solubilisation du
calcium, du magnésium et du potassium, ils ne rehaussent pas
seulement le goût de mets, mais ils contiennent des minéraux
et des oligo-éléments sous forme d'électrolytes
solubles dans l'eau, et ils enrichissent nos repas en colloïdes
hydrophiles qui facilitent la digestion. Ils sont aussi riches en gélatine,
bénéfique pour notre tractus digestif, et en collagène,
dont on découvre l'intérêt pas seulement en cosmétologie,
mais aussi dans le traitement des arthrites rhumatoïdes et nombre
de maladies des articulations.
Mais on ne maigrira pas dans la sédentarité
Le problème de la prise de poids, c'est que la majorité
des personnes concernées connaissent mal les problémes
inhérents à une surcharge pondérale Dans une récente
étude réalisée au niveau de la Communauté
Européenne concernant les 2 facteurs perçus comme les
plus importants pour la santé, le poids n'était cité
que par 9% des sujets. Ceci contrastait avec la proportion de sujets
citant le tabac (41 %), l'alimentation (38 %), le stress (33 %), la
prise d'alcool (20 %), l'activité physique (18 %) et l'environnement
(16 %). Parmi les 2 facteurs considérés comme les plus
importants en termes de prévention du gain de poids, l'activité
physique (17 %) était classée après l'alimentation
(44 %), les graisses (39 %), le sucre (22 %) et les facteurs génétiques
(18 %). Par ailleurs, 75 % des sujets pensaient que les professionnels
de santé représentaient une bonne source d'information
sur les effets favorables de l'activité physique pour la santé,
ce qui n'est pas le cas de nombre de médecins qui conseillent
à leurs clients de supprimer beurre ou fromages plutôt
que les inciter à faire de la gymnastique quotidiennement.
Un des effets métaboliques majeurs de l'activité physique
pratiquée sur une base régulière est l'augmentation
de l'utilisation des graisses par rapport aux glucides comme source
d'énergie. Le profil d'oxydation des ressourcesénergétiques
obtenu dépend de l'intensité et de la durée de
l'exercice.
L'augmentation de l'utilisation des lipides comme source énergétique
de l'exercice musculaire peut atteindre 20 % après plusieurs
semaines d'entraînement chez des sujets sédentaires. L'augmentation
de l'oxydation des lipides se prolonge également après
la fin de l'exercice. On ne connait pas le niveau à partir duquel
les apports en lipides peuvent dépasser les capacités
d'oxydation des lipides de l'organisme lors d'une augmentation de l'activité
physique. Mais si l'on s'en tient à ce que nous savons de l'équilibre
des apports entre les différents acides gras, en limitant l'ingestion
d'huiles végétales extraites par des solvants et en proscrivant
les graisses hydrogénées par catalyse, l'apport des calories
par les lipides alimentaires peut être de l'ordre de 35 à
40% des besoins caloriques totaux sans grand risque pour la santé
de notre coeur et de nos artères, à condition qu'ils servent
à la complémentation de rations peu chargées en
aliments à index glycémique élevé, et par
conséquent avec des repas riches en légumes verts, en
légumineuses et en fruits frais.
La pratique d'une activité physique de façon régulière
augmente les dépenses énergétiques. Mais, sans
vouloir décourager ceux qui espèrent maigrir grâce
au sport, il faut savoir que la dépense calorique due à
l'activité physique n'est pas aussi importante qu'on se l'imagine
en général. Pour faire disparaître un kilo de matière
grasse de nos réserves, les travaux de J. P. de Mondenard ont
montré qu'il fallait y consacrer de nombreuses heures. D'après
ses caculs, il faudrait à un homme de corpulence moyenne marcher
pendant plus de 100 heures, ou faire 30 heures de vélo, ou 17
heures de natation de détente, ou encore 14 heures de jogging
!
Et il est nécessaire de faire des efforts prolongés si
l'on veut mobiliser les graisses. En effet, durant les 20 premières
minutes ou la première demi-heure d'un effort physique soutenu,
le muscle commence à utiliser ses réserves de glycogène.
Ce n'est que lorsque le taux de glucose sanguin commence à baisser
que notre organisme le réserve au fonctionnement du cerveau,
avec la mobilisation éventuelle du glycogène stocké
dans le foie pour le maintenir au dessus du seuil glycémique
inférieur (de l'ordre de 0,8 grammes par litre de sang). Ce n'est
qu'à cette condition que nos muscles vont utiliser les acides
gras de nos réserves lipidiques. Dans la perpective de vouloir
perdre 500 grammes de poids par semaine, il est donc nécessaire
de faire un exercice soutenu au moins pendant une heure, trois fois
par semaine, tout en réduisant son ingestion alimentaire de glucides
à index glycémique élevé au minimum compatible
avec l'activité physique. Il estévident qu'il faut habituer
le corps progressivement à cette nouvelle donne grâce à
un entraînement progressif.
Heureusement que le poids de lipides effectivement utilisé pour
l'activité physique déployée est supérieur
à la baisse de poids réel accusé par la pesée.
L'exercice physique va augmenter le nombre et la taille des cellules
des muscles qui vont être utilisés. Ce qui va modifier
l'aspect physique de celui qui fait l'effort de maigrir. La constatation
qu'il en fait, et surtout celle qu'en font les personnes de son entourage,
vont être un puissant motif de persévérance.
Après tout, David Douillet pourrait bien avoir un BMI supérieur
à 30, sans
être obèse pour autant. C'est la différence qui
sépare la corpulence de l'obésité.
A partir du moment où on commence à se bien sentir dans
sa peau....