Traduit d'un document du Cancer Reseach Institute (CRI)
L'immunité dans le cancer
Introduction
Depuis plus de 30 ans, l'Institut Américain du Cancer (CRI) aide les
programmes de recherches et les chercheurs dont le champ d'expériences
est dans l'immunologie du cancer. Durant cette période, nous avons constaté
des avancées remarquables en ce domaine. En amassant des connaissances
sur la compréhension du système immunitaire et en découvrant des moyens
de renforcer sa capacité naturelle pour combattre la maladie, les immunologistes
ont pu développer une nouvelle approche du traitement du cancer : l'immunothérapie.
Plusieurs méthodes d'immunothérapie sont rigoureusement explorées dans
les laboratoires et testées en clinique, et elles ont montré des résultats
prometteurs en tant que traitements effectifs du cancer. A présent, nous
sommes plus que jamais engagés dans notre objectif à long terme de financer
l'immunologie en matière de cancer. Nous reconnaissons que les progrès
dans ce domaine dépendent d'une meilleure connaissance par le public de
l'énorme puissance du système immunitaire et de sa relation avec le cancer.
Pour aider à favoriser cette compréhension nécessaire, nous avons préparé
cette étude qui répond à un certain nombre de questions généralement posées
à propos du cancer, du système immunitaire et des méthodes nouvelles de
l'immunothérapie. Nous souhaitons que vous trouviez cette étude enrichissante.
Qu'est-ce que le cancer?
Le cancer est un mot qui s'apparente à peu près 150 maladies qui ont
deux caractéristiques en commun :
- une croissance incontrôlable des cellules et
- leur capacité d'envahir et d'endommager des tissus sains soit localement,
soit dans d'autres endroits éloignés du corps. 90% des cancers chez l'homme
sont des cancers de l'épithélium (la couche de cellules qui couvrent la
surface corporelle et celle des organes et des glandes internes : ce sont
des carcinomes). Les sarcomes sont des cancers des tissus de soutien,
comme ceux des os, des muscles et des vaisseaux sanguins. Les cancers
du sang et des ganglions lymphatiques sont respectivement appelés leucémies
et lymphomes. Les gliomes sont des cancers du tissu nerveux. Les mélanomes
proviennent de la multiplication de cellules pigmentées, généralement
des cellules de la peau.
Qu'est-ce qui cause le cancer ?
Le cancer se produit quand l'acide ribonucléique (ADN) d'un gène est
altéré d'une manière telle que ce gène n'est plus capable donner à la
cellule qu'il habite les instructions nécessaires pour fabriquer une protéine
donnée d'une façon normale. Cette altération peut se produire quand le
gène est exposé à des radiations ou à des substances chimiques ou à ceraines
drogues, ou lorsqu'un quelconque signal inexpliqué à ce jour se déclenche.
Ces facteurs peuvent occasionner une rupture de la chaîne d'ADN et sa
recombinaison incorrecte (une mutation). Quand l'un de ces changements
s'est produit, certains gènes peuvent se transformer en oncogènes, tandis
que d'autres gènes ( les gènes suppresseurs du cancer ou anti-oncogènes)
peuvent être inactivés. Si un gène s'est transformé en oncogène, la cellule
qui l'héberge peut commencer à produire anormalement une grande quantité
de l'une de ses protéines ou à fabriquer une forme altérée de cette protéine.
Si un anti-oncogène ne peut plus exercer son activité, la cellule qui
le contient ne peut plus produire la protèine normale qui détruit le cancer.
Dans de rares cas, une protéine anormale est fabriquée quand un virus
du cancer pénètre dans une cellule et y introduit un oncogène. Lorsque
l'une quelconque de ces altérations s'est produite, la cellule normale
change de forme, de taille, des caractéristiques de surface et de comportement.
Elle devient alors une cellule cancéreuse que l'on peut distinger d'une
cellule normale.
De quelle façon le cancer progresse-t-il dans l'organisme?
Chaque cancer est issu d'une seule cellule qui a échappé aux restrictions
de la croissance qui est placée sur les cellules normales. En raison du
fait que les changement intervenus à l'intérieur de la cellule cancéreuse
ont été induits par l'ADN (la base moléculaire de l'hérédité) de cette
cellule, ces modifications sont transmises à chacune des cellules-filles
de la cellule cancéreuse d'origine. En fin de compte, une famille de cellules
anormales se constitue. En dehors des leucémies, ces cellules constituent
un amas ou tumeur.
Les cellules de la tumeur empiètent en dehors de leurs limites, infiltrant
les tissus normaux voisins. De petits amas de cellules peuvent alors se
séparer de la tumeur et migrer à distance dans d'autres parties du corps,
envahissant souvent le système circulatoire sanguin ou lymphatique. Après
être passés dans un autre organe, les cellules cancéreuses s'échappent
des vaisseaux sanguins ou lymphatiques et envahissent les tissus environnants.
Ils continuent à se multiplier, formant des tumeurs secondaires. Ce processus
de dissémination à un autre organe est apelé métastase. Finalement, tumeur
originelle ou métastases perturbent les fonctions normales de l'organisme
et mènent souvent à la mort.
Quelle est l'incidence du cancer et son influence sur la taux de la
mortalité aux Etats-Unis?
Sans avancées spectaculaires en matière de prévention, un Américain sur
trois de ceux qui sont actuellement en vie contractera un cancer. En 1995,
le nombre estimé de diagnostics de cancer s'est élevé à 1.250.000. Le
nombre estimé de morts résultant d'un cancer a été de 547.000 en 1995,
faisant ainsi le cancer la deuxième cause de mortalité aux Etats-Unis.
Les cancer du sein, de la prostate, des poumons, du colon et du rectum
sont respectivement les plus nombreux dans la population américaine. Le
tableau change si l'on considère hommes et femmes séparémentt. Chez l'homme,
le cancer de la prostate est encore le plus fréquent, mais le cancer du
poumon a pris la deuxième place, suivi par les cancers du colon, du rectum
et de la vésicule biliaire. Chez les femmes, le cancer du sein est de
loin le plus courant, suivi du cancer du poumon, du cancer colorectal
et du cancer de l'utérus.
En terme de mortalité, le cancer du poumon est le tueur numéro un chez
tous les Américains, suivi à distance par le cancer colorectal, le cancer
du sein et celui de la prostate. Même lorsqu'on considère séparément hommes
et femmes, le cancer du poumon rest numéro un, encore que la mortalité
soit plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Après le cancer
du poumon, c'est le cancer de la prostate et le cancer colorectal qui
font mourir les hommes le plus fréquemment. Les femmes meurent sutout
de cancer du sein et du colon/rectum. Le cancer du pancréas chez l'homme
et celui des ovaires chez la femme viennent ensuite.
Sur un registre un peu moins sombre, le taux de survie à un cancer est
à présent en augmentation. Le nombre de gens survivant à 5 ans après un
diagnostic de cancer est aujourd'hui de 54%.
Quelle est la relation entre le cancer et le système immunitaire?
Il est hors de doute qu'il y a un certain degré de réponse immunitaire
contre le cancer, aussi bien chez l'homme que chez les animaux. Des éléments
du système immunitaire capables de reconnaître le cancer ont été mis en
évidence dans certains types de cancer. Au laboratoire, les cellules du
système immunitaire peuvent détruire le cancer. Encore plus convaincants
sont les résultats cliniques montrant que la stimulation du système immunitaire
par des composés bactériens ou des éléments du système immunitaire lui-même
peut provoquer la régression d'une tumeur chez certains malades. La relation
qui existe entre le système immunitaire et le cancer est aussi suggérée
par le fait que les gens qui ont un système immunitaire déficient, tels
ceux qui sont atteints du SIDA, sont sujets à développer certains types
de cancers, comme le sarcome de Kaposi, le cancer du rectum et certains
types de lymphomes.
On a la preuve que le système immunitaire réagit contre certaines cellules
cancéreuses. Certains immunologistes croient qu'il en est ainsi de façon
régulière. Ils considèrent que l'organisme produit régulièrement des cellules
cancéreuses, mais qu'il élimine la majorité d'entre elles avant qu'elles
ne puissent se disperser ou former une tumeur. Ils pensent que le cancer
à l'occasion de se développer seulement lorsque le système immunitaire
réagit au dessous de la normale. Bien qu'ils enregistrent des progrès
en ce domaine, les chercheurs ne comprennent pas encore tout à fait de
façon précise comment le système immunitaire fonctionne pour détruire
les cellules cancéreuses et pourquoi elles n'y parviennent pas dans certaines
circonstances. L'exploration continue de ce domaine est du domaine de
l'immunologie en matière de cancer et cette discipline est l'objet sur
lequel le CRI concentre ses efforts.
Comment le système immunitaire fonctionne-t-il pour prévenir le cancer
et les maladies immunitaires?
Bien que les scientifiques aient encore beaucoup à apprendre sur la façon
dont le système immunitaire agit en matière de cancer, on connait déjà
beaucoup de choses à propos de la réponse immunitaire. Le système immunitaire
scrute l'organisme en peranence, afin d'identifier toutes les substances
(naturelles ou synthétiques, vivantes ou inertes) qu'il considère comme
étrangères. Autrement dit, il distingue le "soi" du "non soi" quand il
détecte un organisme envahisseur. Il est composé de différents types de
globules blancs qui travaillent ensemble de façon très intégrée.
La réponse immunitaire commence dès qu'un globule blanc appelé macrophage
rencontre un organisme "non soi", une bactérie ou un virus. Le macrophage
dévore littéralement cette substance étrangère, la digère et expose certains
éléments de l'envahisseur, appelés antigènes, sur la surface de sa membrane.
Ces éléments alertent un certain type de globules blancs, les lumphocytes
auxiliaires T, afin de mettre en route un attaque en règle contre l'intrus.
L'auxiliaire T appelé à agir est spécialisé dans ca capacité de réponse
à un antigène donné. Le corps humain à la faculté incroyable de fabriquer
un nombre infini de lymphocytes T, chacun d'entre eux étant programmé
pour détecter un antigène "non soi" particulier.
Le lymphocyte T commence son attaque en s'attachant au macrophage au
moyen d'un récepteur de l'antigène. Cette union, favorisée par un troisième
type de cellules (les cellules dentritiques) stimule à la fois le macrophage
et le lymphocyte T pour échanger des messages chimiques entre eux et avec
d'autres cellules du système immunitaire. La macrophage libère des cytokines,
appelées interleukine 1 (IL-1) et TNF (Tumor Necrosis Factor). Le TNF
enclanche la production de l'IL-1 et réalise également nombre de ses fonctions,
y compris l'élévation de la température corporelle pour aider l'organisme
à lutter plus efficacement contre l'infection. IL-1 seul augmente la capacité
des cellules dendritiques de se transformer en cellules immunitaires et
stimule la libération de plusieurs lymphokines, dont l'une a pour nom
interleukine-2 (IL-2). A son tour, IL-2 provoque la sécrétion de gamma-interféron
par les cellules T qui, entre autres actions, a le pouvoir d'activer les
macrophages. IL-2 donne également des instructions à l'auxiliaire T et
à d'autres types de cellules T, les cellules T tueuses, afin de se multiplier.
Pendant que se déroulent toutes ces opérations, l'envahisseur aura lui
aussi commencé à se multiplier et quelques-uns de ces nouveaux-venus auront
été dévorés par les macrophages. Mais beaucoup de ces envahisseurs-filles
auront échappé aux macrophages et quelques uns auront pénétré à l'intérieur
des cellules de l'hôte. A ce moment, le tueur T commence à creuser des
cavités dans les cellules infectées de l'hôte. Simultanément, l'auxiliaire
T qui a proliféré sécrète des substances qui informent un autre type de
lymphocytes, les cellules B, de se mettre à se multiplier et de se différencier
pour donner des cellules productrices d'anticorps.
Les anticorps sécrétés par les cellules B se lient à la façon d'une clé
dans une serrure avec les antigènes sur la surface des envahisseurs qui
ont échappé aux macrophages. Cette interaction facilite l'action des macrophages
et celle des lymphocytes spéciaux tueurs, appelés cellules tueuses naturelles,
pour détuire ces entités non désirées. La fixation des anticorps sur les
antigènes étrangers donnent aussi des signaux à un groupe de composants
sanguins, appelé complément, de percer la membrane des envahisseurs, les
conduisant à la mort.
Finallement, au fur et à mesure que l'infection passe sous contrôle,
une autre type de cellules T, les cellules suppresseurs des lymphocytes
T, indique aux cellules B, aux cellules auxiliaires T et aux cellules
tueuses T de stopper. La plupart de ces cellules immunitaires vont être
détruites, mais quelques-unes vont survivre à l'intérieur du corps. Ces
cellules, appelées cellules de mémoire, vont être capables de répondre
plus rapidement la fois suivante au cas où l'organisme soit envahi par
le même corps étranger.
Cette description de la réponse immunitaire s'applique surtout aux bactéries
et aux virus. On pense cependant que le système immunitaire réagit de
la même façon quand il se trouve en présence de cellules cancéreuses qu'il
reconnait comme étant des corps étrangers et provoque leur destruction.
En laboratoire, les scientifiques on observé que les cellules tueuse T,
les cellules tueuses naturelles, les macrophages et le TNF détruisaient
les cellules cancéreuses. Ils ont découvert que certains anticorps qui
peuvent reconnaître les cellules tumorales aident les macrophages et que
les cellules tueuses naturelles remplissent leur rôle. Des études complémentaires
sont en cours pour mettre en évidence la preuve que l'organisme se défend
de lui-même en cas de cancer de la même façon en gros dont il cherche
à détruire les autres envahisseurs.
Peut-on "domestiquer" le système immunitaire pour vaincre le cancer?
Connaissant les aptitudes remarquables du système immunitaire dans la
défense de l'organisme contre la maladie, les scientifiques de la médecine
ont rêvé depuis longtemps de développer une nouvelle méthode de traitement
du cancer : l'immunothérapie. L'objectif de l'immunothérapie en matière
de cancer est de soutenir le système immunitaire de façon à ce qu'il soit
capable de détruire les cellules cancéreuses. Plusieurs techniques sont
étudiées couramment pour activer le système immunitaire dans les laboratoires
de recherche et les essais cliniques. La majorité de ces approches consistent
à utiliser des substances naturelles pour activer le système immunitaire.
Les chercheurs peuvent reproduire ces substances naturelles en dehors
de l'organisme au travers des manipulations génétiques ou des techniques
d'hybridation. Les diverses formes d'immunothérapie peuvent se classer
en trois catégories : les modificateurs de la réponse immunitaire, les
anticorps monoclonaux et les vaccins.
Modificateurs de la réponse immunitaire.
Ce sont des substances, soit intrinsèques, soit extrinsèques à l'organisme,
qui modifient la réponse immunitaire. Un groupe de modificateurs extrinsèques
est catalogué sous le vocable "potentialisateurs de l'immunité". Il comprend
le BCG, C. parvum et les endotoxines, qui sont tous des micobes ou des
dérivés microbiens, dont on a prouvé la capacité de modifier le système
immunitaire et, sous certaines conditions, celle de faire régresser les
tumeurs ou de retarder leur croissance.
Le groupe intrinsèque, connu sous le nom de modificateurs de la réponse
immunitaire, comprend les interleukines 1 et 2, les interférons (alpha,
bêta, gamma), le facteur de nécrose des tumeurs, les facteurs de croissance
des cellules-B et les facteurs de croissance hématopoïétiques (tels que
les facteurs de stimulation des colonies). Ces agents interviennent à
divers stades de la réponse immunitaire.
Les interleukines activent les lymphocytes de l'organisme. On a montré
que l'IL-2 est efficace chez certains patients atteints de mélanome ou
de cancer du rein, administrée seule ou en association avec les propres
lymphocytes du malade mis en contact avec IL-2 en dehors du corps.
Les interférons ont une influence sur le système immunitaire en stimulant
à la fois en les cellules T et les macrophages. Ils empêchent aussi les
cellules de se multiplier. Les scientifiques croient que ces deux propriétés
réunies ensemble permettent à l'interféron de combattre efficacement certaines
tumeurs. L'interféron alpha est le premier modificateur de la réponse
immunitaire qui soit approuvé par la FDA pour le traitement du cancer
(il est efficace contre certaines formes rares de leucémie).
Le facteur de nécrose des tumeurs attaque les cellules tumorales et le
tue. Il est couramment utilisé, seul ou en association avec l'interféron
gamma, afin de déterminer ses effets potentiels dans le traitement des
cancers de l'homme. Les facteurs de croissance des cellules-B stimulent
la multiplication des cellules productrices d'anticorps. Les facteurs
de croissance hématopoïétiques stimulent la croissance à la fois des globules
blancs et des globules rouges dans la moelle osseuse, donnant par là à
l'organisme des munitions complémentaires pour combattre la maladie et
pour se protéger contre les effets négatifs de la radiothérapie et de
la chimiothérapie sur la moelle osseuse.
Anticorps monoclonaux
Un des développements les plus importants en immunologie est la possibilité
de produire des anticorps purs en quantité importante. Ces anticorps,
appelés anticorps monoclonaux, peuvent être produits à partir d'antigènes
cancéreux. Ces anticorps monoclonaux peuvent être utilisés à la fois pour
le diagnostic et pour le traitement du cancer. Au laboratoire, les anticorps
monoclonaux sont un outil très puissant pour identifier les antigènes
qui permettent de distinguer des cellules cancéreuses des cellules normales.
Liés à des radio-isotopes, ils peuvent permettre de détecter des groupes
de cellules cancéreuses dans tout l'organisme. Liés à des médicaments
anticancéreux ou à des toxines naturelles, ils peuvent servir en quelque
sorte de "missiles guidés", en dirigeant les substances actives vers leur
proie maligne. Ils peuvent également traiter d'eux-mêmes le cancer en
declenchant une réponse immunitaire des cellules sur le site même de la
tumeur. Les anticorps monoclonaux sont très prometteurs dans le traitement
des leucémies, des lymphomes et du cancer du colon.
Vaccins
Des vaccins sont en cours de développement et testés sur des malades
pour renforcer les propres défenses immunitaires de l'organisme. Les vaccins
contre le cancer sont composés de molécules, appelées antigènes, que l'on
extrait de cellules cancéreuses. On les injecte avec des additifs chimiques
appropriés pour stimuler une réponse immunitaire à certains types de cancers
spécifiques. Des efforts particuliers sotn faits actuellement pour développer
des vaccins contre les mélanomes, les cancers du rectum et du sein, ainsi
que d'autres encore.
Quels sont les avantages de l'immunothérapie dans le traitement du
cancer?
Du fait que l'immunothérapie utilise des substances biologiques, pour
renforcer le propre système immunitaire de l'organisme, elle promet de
devenir un moyen plus naturel et mieux ciblé, pour traiter les cancers,
que la radiothérapie ou la chimiothérapie. De plus, l'approche immunologique
utilisant la capacité très fine de reconnaissancedu système immunitaire,
les médecins devraient être capables faire le diagnostic du cancer plus
précocement, ce qui est un grand avantage dans le contrôle de cette maladie.
L'immunothérapie promet de devenir, dans un proche avenir, une option
efficace dans le traitement du cancer à divers stades de son développement.
Lorsqu'on a localisé un cancer, le traitement habituel est soit la chirurgie,
soit la radiothérapie, soit l'association des deux. Quand le cancer s'est
diffusé dans tout l'organisme, la lésion primitive est généralement traitée
chirurgicalement, et radiothérapie et chimiothérapie sont utilisées pour
détruire le reste des cellules cancéreuses. Un jour, l'immunothérapie
pourra vraisemblablement remplacer ces techniques en empêchant les cellules
cancéreuses de constituer une tumeur. Lors du développement d'un cancer,
l'immunothérapie peut se substituer à la chimiothérapie et à la radiothérapie
pour détruire les celules cancéreuses qui ont échappé à la chirurgie.
Lorsque radiothérapie et chimiothérapie sont nécessaires, l'immunothérapie
a le potentiel d'accroître leur efficacité et de diminuer leurs effets
toxiques. L'irradiation d'une tumeur et la chimiothérapie peuvent entraîner
des effets indésirables sur le système immunitaire lui-même, le système
hématopoïétique et aussi d'autres organes. Une des formes de l'immunothérapie
est la vaccination qui peut un jour servir de méthode de lutte contre
les cancers. On s'attend à ce que les vaccins puissent arrêter le développement
de certains cancers des personnes atteintes, en empêchant la rechute après
un traitement, en créant une situation d'immunité acquise.
Quels autres usages cliniques peut-on attendre de l'utilisation de
l'immunothérapie dans d'autres domaines?
En assistant la recherche dans le domaine de l'immunothérapie, le CRI
permet de corriger d'autres problèmes de santé en dehors du cancer. Cela
est dû au fait que le système immunitaire joue un rôle critique dans le
maintien de la santé. Les immunothérapies jouent vraisemblablement un
rôle capital dans la lutte contre le SIDA par exemple. Le SIDA est une
maladie virale qui détruit le système immunitaire et supprime la capacité
de l'organisme de mettre en place une réponse immunitaire grâce aux cellules
tueuses T. A mesure que la maladie progresse, l'organisme devient incapable
de se défendre de lui-même contre des affections débilitantes opportunistes
comme la pneumonie. Certains malades du SIDA sont atteints du sarcome
de Kaposi, une autre forme de cancer peu courante normalement. Les vaccins
et les anticorps monoclonaux sont étudiés en tant que moyens de prévention
contre le virus du SIDA. En outre, l'approche immunologique, utilisant
l'interleukine-2 et les facteurs de croissance hématopoïétiques sont couramment
utilisés pour reconstruire et stimuler le système immunitaire des malades
sérieusement mis à mal chez les malades du SIDA.
Les facteurs cellulaires dans l'immnité sont aussi en train de subir
des tests quant à leur efficacité dans la guérison des blessures, dans
les brûlures, chez les personnes anémiées et dans la lutte contre les
rejets de transplantation de moelle osseuse. Dans l'avenir, les personnes
victimes d'arthrite rhumatoïde et de lupus, affections caractérisées par
un système immunitaire hyper-réactif détruisant les propres tissus du
malade, bénéficieront probablement de l'immunothérapie qui devrait arrêter
ces réponses inappropriées. En fait, les personnes recevant des injections
de produits antiallergiques ou une vaccination contre la rougeole, la
coqueluche, la ploliomyélite ou la grippe reçoivent une immunothérapie
préventive.
Quels progrès peut-on attendre dans le futur en matière d'immunothérapie?
Bien que soient encore nécessaires des recherches pour maîtriser et utiliser
à bon escient toutes les possibilités du système immunitaire, nombreux
sont les membres de la communauté médicale pensant que l'immunothérapie
est la méthode la plus prometteuse des nouveaux moyens appelés à luter
contre le cancer à l'avenir. Des recherches complémentaires en laboratoire
et des essais cliniques plus extensif se traduiront par une information
plus définitives sur la dose et sur les associations de substances immunologiques
(comme l'interleukine-1 et l'interleukine-2, les divers interférons, le
facteur de nécrose des tumeurs, les facteurs de croissance hémaétopoïétiques
et les anticorps monoclonaux). Quelles seront alors les associations les
plus efficaces dans la lutte contre le cancer? Des essais chez l'homme
sont déjà en cours pour étudier l'utilisation de ces substances biologiques
naturelles conjointement avec la radiothérapie et la chimiothérapie. D'autres
sont prévues dans un futur rappoché. En outre, les chercheurs continuent
d'identifier les molécules qui pourraient servir à la fabrication de vaccins.
La recherche dans le domaine de l'utilisation de composants bactériens
potentialisés par des molécules chimiques synthétiques destinées à stimuler
les défenses immunitaires naturelles est également en cours et pourrait
aussi se traduire par des applications cliniques prometteuses.
La science médicale attend avec espoir le jour où les méthodes immunologiques
permettront d'utiliser des moyens standarts de diagnostic, de traitement
et de prévention du cancer et des autres maladies
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