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n°6 Août 2002
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Par quoi remplacer les glucides ?
En réalité, notre organisme a seulement deux systèmes
de fourniture pour produire l'energie vitale nécessaire à
son bon fonctionnement. Le premier est basé sur les hydrates de
carbone et il repose sur la fourniture de glucose aux cellules. Les gens
qui mangent 3 fois par jour des repas équililibrés couvrent
pratiquement tous leurs besoins énergétiques sous forme
de glucose.
Pour maigrir, et aussi ne pas risquer de prendre de l'embonpoint au
cas où notre ration journalière de glucides soit supérieure
à celle dont nous avons besoin pour notre activité, il nous
faut changer de source énergétique et nous tourner vers
le carburant alternatif que nos cellules savent utiliser pour produire
de l'énergie : les graisses de notre alimentation et celles qui
sont stockées dans notre excès de poids. Mais si nous réduisons
l'apport de glucides pour tenter de mobiliser les graisses de réserve
et obliger les cellules de notre organisme à se mettre aux lipides,
cette situation se traduit par l'apparition de corps cétoniques
dans le sang. On le sait bien depuis nos premiers balbutiement en matière
de physiologie générale : "L'organisme de l'homme brûle
les lipides au feu du glucose". Si nous restreignons la fourniture
de glucose à notre organisme, la combustion des graisses n'est
pas complète et des résidus, les corps cétoniques,
potentiellement dangereux pour notre organime, apparaissent dans notre
sang et nos urines, et même dans notre haleine : on fait de l'acétose.
Dans les faits, c'est là une réaction tout à fait
normale et saine de notre corps, qui élimine ainsi un déchet.
Et c'est une bonne chose pour celui qui veut perdre du poids : quand on
veut restreindre l'apport énergétique d'une ration en réduisant
l'apport de calories par les glucides, et nous avons vu que c'était
la seule façon de réussir à maigrir, des corps cétoniques
apparaissent dans les urines. Et plus rapide est la perte de poids, plus
élevée est la teneur en corps cétoniques des urines.
Nos organismes savent très bien éliminer les corps cétoniques
produits dans ces situations. Des études précises ont montré
que les corps cétoniques sont très strictement controlés
par notre organisme et ne dépassent pas le niveau qu'ils présentent
chez une personne normale en bonne santé. Tout comme pour le glucose
ou le contrôle du pH, des mécanismes entrent en jeu dès
que s'élève la teneur en corps cétoniques de notre
sang. Chez une personne normale, il n'y a pas de raison de se retrouver
dans la situation du diabétique mal controlé, de l'alcoolique
ou de celui qui fait une grève de la faim, qui peuvent présenter
une augmentation de leur acétonémie.
Le préjugé des médecins sur la dangerosité
des corps cétoniques provient qu'ils la confondent avec l'acidocétose
des diabétiques de type-1, chez ces personnes dont le pancréas
ne produit plus d'insuline et qui peuvent présenter des troubles
très graves qui en résultent, ou chez les personnes qui
font un jeûne prolongé. On ne court aucun danger à
mobiliser ses propres graisses et plus on réussit à éliminer
de corps cétoniques au début de la cure d'amaigrissement,
plus rapides apparaîtront les résultats sur la balance. A
condition d'avoir un foie et deux reins en bonne santé et de prendre
assez de liquides, c'est la plus rapide et la plus efficace d'exporter
une parties de ses propres graisses : celles que l'on n'a pas besoin d'éliminer
sous forme de gaz carbonique après leur combustion intégrale.
S'il fallait rassurer encore plus ceux qui hésiteraient encore
sur la mise en place de ces régimes basés sur une consommation
de graisses alimentaires accrue et une diminution de l'ingestion de glucides
autres que les glucides complexes du type cellulose, dans des régimes
façon Robert Atkins ou Michel Montignac, il faut mentionner des
études récentes réalisées au Laboratoire des
Sciences de l'activité physique, à l'Université Laval
à Québec : une étude effectuée sur ce type
de méthode consistant à ne manger que des glucides dont
l'index glycémique est inférieur à 60, quitte a augmenter
jusqu'à 40% les apports caloriques de lipides dans la ration, a
permis de constaterque, sans s'en rendre compte, les participants avaient
réduit de 25% leurs apports caloriques, tout en éprouvant
un sentiment de satiété, le régime étant riche
en protéines et en fibres. Et cerises sur le gateau, ils se traduisent
par un abaissement de la teneur en cholestérol et en triglycérides
du sang de ceux qui suivent ces régimes.
Quand je vous le dis, parodiant les paroles de l'Ecclésiaste
(I,2) sur la vanité des choses de ce monde : "Satietas satietatum,
et omnia satietas" : satiété des satiétés,
et tout est satiété!
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