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n°2 Juillet 2002

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Traduit de
Annals of Internal Medicine June 18, 2002;136:857-864, 923-925

A trente ans, plus de la moitié des Américains sont obèses et 60 % en surpoids

Les Américains sont plus gras que jamais et les kilos s'ajoutent aux kilos à un âge toujours plus jeune. Un récent rapport montre que 27 % des Américains adultes entre 20 et 74 ans sont obèses lorsqu'ils atteignent le milieu de leur trentaine, à peu près le double de ce qu'il en était au début des annnées 1960. Au total, 61 % des adultes de ce pays sont obèses ou en surpoids par rapport a un Index de Poids Corporel (BMI)* supérieur à 30. Les femmes et les minorités ethniques présentent un risque accru d'obésité.

Le BMI est le rapport du poids d'une personne (exprimé en kilos) avec le carré de sa hauteur (exprimé en mètres). Il peut très adéquatement prédire le risque de complications médicales dues à l'excès de poids. Un BMI supérieur à 30 par exemple est associé à un risque accru de maladies cardio-vasculaires, à certains types de cancer, d'hémorragie cérébrale et de diabète gras.

Les scientifiques ont montré à quelle vitesse de jeunes adultes deviennent obèses. Les personnes qui sont nées en 1964 deviennent obèses 26 à 28 % plus vite que celles nées en 1957. Les résultats soulignent même la nécessité du contrôle de poids des jeunes adultes en léger surpoids. Selon ce rapport, 80 % des adultes obèses à 35 ans ont commencé à présenter un excès de poids entre 20 et 30 ans et certains plus jeunes encore, durant leur adolescence.

Ces données ont été établies à partir de l'information collectée sur plusde 9.000 personnes vivant aux Etats-Unis, rapportant chacun 12 fois leur poids et leur hauteur durant une période de 17 ans. Du fait que les gens ont souvent une tendance à sous-estimer leur poids réel, il est probable que ces résultats soient au dessous de la vérité.

Commentaires

Aux Etats-Unis, l'obésité provoque la mort prématurée d'au moins 300.000 personnes par an et le coût du traitement des Américains adultes atteints d'obésité dépasse les 100 milliards de dollars par an. Malgré tous les efforts faits pour tirer la sonnette d'alarme sur l'obésité et le diabète gras, l'augmentation de ces deux maladies continue à grande vitesse. Dans le Mississipi par exemple, près de 25 % de la population est obèse et près d'un adulte sur 4 présente un BMI supérieur à 30. 7,3 % des Américains souffrent à présent de diabète gras, score probablement bien inférieur à la réalité si l'on prend en considération les cas non diagnostiqués, ce qui pourrait faire monter le pourcentage réel à 10 %

Cette situation est d'autant plus tragique que le tendance pourrait être inversée relativement facilement, si les Américains revenaient à leur alimentation traditionnelle, plus riche en graisses animales, soient-elles saturées. Car il y a peu de doute : on commence à constater par là le résultat de l'élimination des graisses traditionnelles présentes dans le beurre, la crème, les fromages et les oeufs dans l'alimentation des Américains et leur remplacement par de l'huile de soja, de maïs ou de coton, hydrogénées ou non.

Sans oublier que la chasse au cholestérol alimentaire a abouti à mettre sous médicaments à vie un pourcentage élevé de la population, sans aboutir à la moindre augmentation de la longévité de ceux qui se soumettent aux prescriptions et aux régimes préconisés par les médecins Outre-Atlantique.

Il est vrai que les Américains ne sont plus les champions du monde de la spécialité, détrônés qu'ils viennent d'être par les Australiens. Mais il serait temps que les Français, et les jeunes en particulier (et surtout leurs médecins) soient éduqués au point de vue de leurs choix alimentaires et prennent conscience que, si nous n'y prenons garde, nous allons vers les mêmes problèmes.

Et malgré tout le tapage qui est fait autour, ce ne sont pas les margarines aux phytostérols qui apporteront la solution...