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Les opportunités en aquaculture
L'aquaculture est le secteur de l'alimentation animale qui croit le plus
rapidement partout dans le monde. La FAO estime que la production totale
de poisson, de coquillages et de végétaux aquatiques se monte annuellement
à 34 millions de tonnes. L'Asie représente à elle seule 90% en tonnage
et 85% en valeur de ces productions.
A présent, le quart des poissons consommés par l'homme est produit par
l'aquaculture et ce pourcentage augment rapidement.Les poissons en provenance
de l'aquaculture peuvent être classés en deux catégories : les produits
de grande valeur, comme le saumon et la crevette, qui sont généralement
destinés à l'exportation, et les produits de faible valeur, comme la carpe,
qui sont consommés localement. Les poissons de faible valeur sont la plupart
du temps l'objet d'un élevage semi-intensif. La nourriture de ces espèces
consiste en aliments produits naturellement dans l'environnement où on
les élève (étangs), et aussi en aliments de faible valeur (fourrages,
graines oléagineuses et tourteaux, grains et tubercules).
L'alimentation des poissons de grande valeur est basée sur le poisson
non comestible pour l'homme (faux poisson) ou sur des aliments complets
équilibrés. On prévoit des augmentations substantielles de l'utilisation
des aliments complets pendant la prochaine décennie, non seulement en
raison du développement des élevages de poissons de grande valeur, mais
aussi en raison de celui de l'augmentation progressive de la distribution
d'aliments dans l'élevage semi-intensif.
Les aliments destinés à l'aquaculture sont parmi les plus chers des aliments
pour les animaux. Ces aliments pour poissons et crustacés doivent présenter
des teneurs élevées en énergie digestible et en acides aminés disponibles
pour la croissance et ils doivent être administrés sous forme de granulés
ou d'extrudés. Juqu'à maintenant, ils ont été basés essentiellement sur
la farine et l'huile de poisson. La disponibilité et le prix à long terme
de ces ingrédients donnent des soucis aux fabriquants spécialisés. Il
y a aujourd'hui un large consensus sur le fait qu'à l'avenir les farines
et l'huile de poisson devront être employés de façon beaucoup moins intensive
en aquaculture pour permettre la continuité et la rentabilité de cette
activité.
L'extrusion pour la production d'aliments en aquaculture
La formulation de ces aliments va devoir faire appel de plus en plus
à des ingrédients produits localement, et il sera nécessaire d'améliorer
la digestibilité de ces nouvelles matières premières. Elle fera aussi
usage de la récupération de sous-produits des industries agro-alimentaires,
y compris les sous-produits humides (comme les déchets de filetage générés
sur l'exploitation aquacole), qui ont une grande valeur en nutrition animale,
mais dont la récupération et la valorisation ne sont pas toujours de la
meilleure efficacité. Ce sont là les deux raisons premières de l'utilisation
de l'extrudeur pour l'aquaculture.
Une autre raison, qui n'est pas sans conséquences pour l'élevage, est
le problème de la pollution de l'eau engendrée par les élevages, et dans
cette situatuion, l'extrusion présente des avantages décisifs sur la granulation
dans la fabrication des aliments aquacoles, même pour les espèces qui
sont actuellement encore nourries avec des granulés, comme les truites
de rivière par exemple :
l'extrusion est un procédé de cuisson qui permet la gélatinisation
des amidons crus à hauteur de 90, alors que la gélatinisation n'est
que de 20% lors de la granulation. Or les poissons, en particulier les
poissons carnivores, et les crustacés ont un équipement en amylase peu
développé, qui ne leur permet pas (ou pas assez à tout le moins) de
digérer le amidons crus. Mal digérés une grande partie de ces amidond
se retrouvent dans les déjections et sont une cause prépondérante de
la pollution de l'eau;
l'extrudeur permet le conditionnement de mélanges très variés de matières
premières, telles que céréales, farines de pois et de haricots, tourteaux
et graines d'oléagineux, farines animales, viandes et sous-produits
des indusries agro-alimentaires,graisses, suppléments minéraux, vitamines,
complexes enzymatiques, l'ensemble étant dans le fût de l'extrudeur
chauffé, hydraté, cisaillé, homogénéisé, cuit à haute température (jusqu'à
180°C) pendant un temps très court (de l'ordre de la seconde) assuranr
ainsi une grande digestibilité des ingrédients de la formule. Le flash
de vapeur généré à la sortie de la filière provoque un abaissement instantané
de la température (comme ce qui se passe dans une tour de déshydratation
du lait) et une déshydratation partielle (5% ?) et écionomique du mélange
hydraté;
la structuration de l'aliment obtenue lors de l'extrusion confère à
l'aliment extrudé une structure stable mise à profit pour fabriquer
des aliments de densité variable, contenant un peu d'air résiduel (aliments
qui flottent, qui se maintiennent entre deux eaux, qui sombrent lentement).
Elle permet l'enrobage avec de l'huile ou de la graisse (aliment à très
haute énergie contenant jusqu'à 20% de graisses). Elle peut aussi permettre
la réhydratation avant la distribution et apporter aux animaux consommateurs
de l'eau douce (simulant l'apport d'eau non salée par les proies consommées
dans la nature);
la flottabilité et la stabilité dans l'eau donnent une meilleure
évaluation des quantités d'aliment à distribuer pour satisfaire l'appétit
des poissons, sans risque de gaspillage d'une partie de la ration qui,
non consommée, va se déliter dans l'eau. Couplée avec une meilleure
digestibilité des composants de la formule, le meilleur ajutement des
quantités d'extrudés distribuées permet, en comparaison avec les granulés,
de réduire jusqu'à 50% les rejets des installations aquacoles, même
pour des espèces voraces comme les salmonidés qui se précipitent hors
de l'eau pour "gober" les aliments lors de la distribution;
La moindre pollution de l'eau se traduit par une diminution des problèmes
sanitaires en élevage.
tous ses avantages se répercutzent sur l'efficacité alimentaire qui
peut être améliorée de 20 à 25%.
Résultats d'essais de remplacement de la farine et
de l'huile de poisson
Table I. Performance des truites arc-en-ciel nourries avec des alimznts
contenant différents sous-produits riches en protéines animales dans de
l'eau à 15°C pendant 16 semaines (essai n°1) ou 12 semaines (essai n°2)
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Trial #1
Essai n°1
|
Trial #2
Essai n°2
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Diet
Régime
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1
|
2
|
3
|
4
|
Protein sources
Source de protéines
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fish meal, herring, 68% CP
Farine de hareng, 68%
|
28
|
24.5
|
24
|
20
|
40
|
20
|
20
|
20
|
Corn gluten meal, 60% CP
Gluten de maïs, 60%
|
28
|
24.5
|
24
|
20
|
11
|
11
|
11
|
11
|
Soybean meal, 48% CP
Tourteau de soja, 48%
|
-
|
-
|
-
|
-
|
13
|
-
|
-
|
-
|
Blood meal, spray-dried, 81% CP
Farine de sang spray 81%
|
6
|
12
|
-
|
-
|
4.5
|
5
|
5
|
5.5
|
Feather meal, disc-dried, 71% CP
Farine de plumes, 71%
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
17
|
17
|
-
|
Meat and bone meal, 46% CP
Farine de viande 46%
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
25
|
-
|
25
|
Poultry by-product meal, 64% CP
Sous-produits volailles 64%
|
-
|
-
|
20
|
30
|
-
|
-
|
16
|
16
|
Composition
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Digestible Protein (DP), %
Protéines digestibles (5D) %
|
43.3
|
43.7
|
44.5
|
44.6
|
42
|
42
|
42
|
42
|
Digestible Energy (DE), MJ/kg
Energie digestible (DE), MJ/kg
|
21.3
|
21.3
|
21.5
|
21.6
|
19
|
19
|
19
|
19
|
DP/DE, g/MJ
PD/DE, g/MJ
|
20.3
|
20.5
|
20.7
|
20.6
|
22
|
22
|
22
|
22
|
Performance
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Initial weight, g/fish
Poids initial, g/poisson
|
17
|
17
|
16
|
18
|
35
|
35
|
35
|
35
|
Final weight, g/fish
Poids final, g/poisson
|
209
|
215
|
202
|
209
|
278
|
247*
|
264
|
245*
|
Feed efficiency, gain:feed (as is)
Efficacité alimentaire
|
1.18
|
1.26
|
1.19
|
1.18
|
1.26
|
1.11*
|
1.20
|
1.09*
|
Thermal-unit growth coefficient
|
0.200
|
0.205
|
0.199
|
0.199
|
0.261
|
0.241*
|
0.252
|
0.239*
|
*Significantly different from control diet (Diet 1).
Thermal-unit growth coefficient = 100 x (FBW1/3
- IBW1/3) / (temperature (° C) x days)
Source: D.P. Bureau, P.A. Azevedo and C.Y. Cho. Unpublished data.
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Table II. Performances des truites arc-en-ciel (poids initial de 7
grammes par poisson) alimentés avec des rations contenant de l'huile de
poisson ou un mélange huile de poisson+suif élevées dans de l'eau à 7,5°C
ou à 15°C pendant 12 semaines
|
Water Temperature
Température de l'eau
|
|
7.5ºC
|
15ºC
|
Diet
Régime |
1
|
2
|
1
|
2
|
Ingredients
|
|
|
|
|
Fish meal, herring, 68% CP
Farine de hareng 68% |
50
|
50
|
50
|
50
|
Corn gluten meal, 60% CP
Gluten de maïsluten 60% |
20
|
20
|
20
|
20
|
Fish oil, herring
Huile de hareng |
16
|
8
|
16
|
8
|
Beef tallow, fancy, bleachable
Suif de boeuf fancy |
-
|
8
|
-
|
8
|
Composition
|
|
|
|
|
Digestible Protein (DP), %
Proteines digestibles (PD), % |
44.0
|
43.5
|
44.9
|
44.4
|
Digestible Energy (DE), MJ/kg
Energie digestible (DE), MJ/kg |
19.5
|
19.9
|
20.9
|
20.8
|
DP/DE, g/MJ
PD/DE, g/MJ |
22.6
|
21.9
|
21.5
|
21.3
|
Performance
|
|
|
|
|
Lipid digestibility, %
Digestibility des lipides, % |
93
|
94
|
98
|
95*
|
Weight gain, g/fish
Gain de poids, g/poisson |
13.7
|
13.1
|
38.1
|
39.2
|
Feed efficiency, gain:feed (as is)
Efficacité alimentaire |
1.32
|
1.27
|
1.22
|
1.15
|
Retained energy, % digestible intake
Energie retenue |
47
|
47
|
50
|
48
|
*Significantly different from control diet (Diet 1).
Source: D.P. Bureau, A.M. Harris, and C.Y. Cho. Unpublished data.
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