Monologues de sourds
Il serait sans doute intéressant, comme le suggèrent
nombre de ceux qui s'apprêtent à descendre dans la rue
au cours des semaines à venir, que l'on puisse résoudre
les problèmes sociaux, qui font la Une (et les Autres aussi)
de tous nos médias, en affectant une partie de l'augmentation
de la richesse nationale à améliorer notre système
de retraites ou à payer encore mieux plus de personnes pour
l'éducation de nos enfants et autant de fonctionnaires et d'agents
dans les services publics que nous avons pris l'habitude d'utiliser.
Le hic, c'est que le retour de la croissance à 3% de notre
PIB ne suffira pas à payer chaque année les intérêts
de la dette que les Français se sont offerts au cours des 25
dernières années. Alors durant les périodes de
vaches maigres de la croissance zéro, je ne vous dis pas. Cela
renvoie aux calendes grecques les idées géniales du
prochain retraité, secrétaire général
de F. O., qui ne me semblent pas d'actualité comme remède
à l'augmentation de l'espérance de vie des retraités
actuels et prochains.
Depuis 1981, la dette de chacun des Français est passée
de 27.000 francs par actif occupé à peu ou prou 300.000
francs, que ce soit au lendemain de sa naissance ou à la veille
de sa mort. On ne voit pas comment il va être possible de réaliser
le nécessaire renversement de cette tendance sans changer de
mauvaises habitudes. Les futurs Candidats à la retraite dans
25 ou 30 ans, qu'ils soient dans l'enseignement ou ailleurs, pourraient
bien le reprocher un jour à ceux qu'ils vont aider à
défendre leur statut-quo dans les annuités de cotisation
et la retraite à 60 ans pour tous (et à 50 pour les
conducteurs des train ou du métro). Et aussi aux personnes
d'un âge de plus en plus avancé, auteurs involontaires
d'un déficit abyssal de notre assurance-maladie, qui n'arrivent
pas à se décider à quitter ce monde fou.
Car en France, on marche sur la tête, sauf les jours de défilé...