n°18
Affaire Buffalo-Grill (suite)
Connivences
Selon la dépêche de l'AFP ce lundi 24 février 2003,
les quatre dirigeants du groupe de restauration français Buffalo
Grill mis en cause pour une affaire d'importation frauduleuse de viande
britannique sauront le 28 avril s'ils restent ou non poursuivis pour "homicide
involontaire".
"Lors d'une audience lundi devant la cour d'appel de Paris, le parquet
général s'est prononcé pour l'annulation des mises
en examen de ces dirigeants pour "homicide involontaire". Il
a estimé qu'il manquait d'éléments liant la mort
de deux personnes atteintes du variant humain de la maladie de la vache
folle à leur fréquentation de restaurants du groupe..."
La dépêche de l'AFP a beau préciser qu' "une
décision de la cour d'appel conforme aux réquisitions ne
signifierait cependant pas l'effondrement de la procédure : les
quatre responsables, dont le fondateur du groupe Christian Picart, resteraient
en effet mis en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui, tromperie
sur la nature, l'origine, la qualité de la marchandise et faux
et usage", le report au 28 avril de la décision de la cour
d'appel de Paris ne parait pas très en accord avec la reconnaissance
du fait que les dirigeants de Buffalo Grill ne sont pas les assassins
de Laurence Duhamel et de Arnaud Eboli. On peut légitimement se
demander les raisons pour lesquelles la Cour d'Appel de Paris
1) a besoin de plus de 2 mois pour reconnaître des réalités
admises par tout le monde, et il n'y a pas besoin d'argumenter sur le
bien-fondé de la position de l'avocat général;
2) quel sort l'institution judiciaire réserve aux deux lampistes
qu'elle maintient en prison depuis le 15 décembre 2002.
Dans la Tribune Libre du magazine mhr-viandes du 13 janvier dernier,
suite à la décision de la justice de laisser en liberté
Christian Picart sans assignation à résidence, je
m'interrogeais à propos de l'article du 27/12/2002 dans Le Monde
sur les indices qui auraient justifié la mise en prison de deux
"dirigeants" de Districoupe", la filiale de Buffalo-Grill
chargée d'approvisionner les restaurants de l'enseigne :
"L' "affaire Buffalo Grill" commence avec
deux morts, il y a deux ans..., Laurence Duhamel et Arnaud Eboli, décédés
respectivement en 2000 et 2002... " Et les préposés
de la plume de notre organe de presse façonneur de l'opinion de
tous les bien-pensants (conformistes) d'élaborer en gras sous-titres
: "Buffalo Grill a-t-il importé...", "De la viande
britannique a-t-elle été importée après l'embargo?",
"Des fraudes ont-elles été commises?"
Il me semblait évident que la décision de la chambre d'instruction
de la cour d'appel de Paris ne pouvait pas satisfaire ceux qui, comme
moi, essayaient de se faire une opinion objective dans cette histoire
à dormir debout qu'est "l'affaire Buffalo Grill". Et
j'écrivais :
"Ou bien Monsieur Christian Picart est un fieffé coquin,
et sa remise en liberté relative ne s'imposait pas du tout. Mais
je ne sache pas qu'une réussite professionnelle comparable à
la sienne soit le résultat de combines et de manoeuvres du type
de celle qui lui est collée sur le dos. Ou bien les motifs d'inculpation
ne sont pas justifiés, ce que personnellement je crois foncièrement,
et tous les présumés coupables devaient être remis
en liberté. Et les décisions de Madame le juge d'instruction
clairement désavouées."
"Dans la circonstance, je ne m'explique pas pourquoi "la chambre
de l'instruction n'a pas accordé la publicité des débats,
demandée par la défense, qui aura toutefois la possibilité
de réitérer cette demande pour les trois autres mis en examen
dans ce dossier" (AFP).
"Notre curiosité aurait ainsi pu être satisfaite (?).
Mais si, comme ceux qui se sentent injustement mis en cause ont coutume
de le proclamer, il est bien de faire s'en remettre à la justice,
mon expérience personnelle ne me porte pas à faire confiance
à certains des "justificateurs" qui sont chargés
de la rendre."
"On attend la suite du feuilleton avec une légitime impatience."
Les embastillés de décembre aussi à n'en pas douter.
Depuis le 13 janvier les dépêches d'agences et les médias
nous ont abondamment claironné les informations sur "l'affaire
Buffalo Grill" comme ils disent ou écrivent, La Dépêche
et le Parisien dans le peloton de tête, et mhr-viandes a scupuleusement
mentionné ces interventions. Mais les curieux en seront pour leurs
frais. Les informations données par La Recherche et Le Parisien
entre le 19 décembre 2002 et le 5 février 2003 et concernant
le sujet ont été évanouies de leur site Internet.
On peut entretenir sur le sujet "une suspicion légitime".
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