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Affaire Buffalo-Grill (suite)

A propos de l'article du 27/12/2002 dans Le Monde

Des indices? Non! Des ragots...

 

"L' "affaire Buffalo Grill" commence avec deux morts, il y a deux ans..., Laurence Duhamel et Arnaud Eboli, décédés respectivement en 2000 et 2002... " Et les préposés de la plume de notre organe de presse façonneur de l'opinion de tous les bien-pensants (conformistes) d'élaborer en gras sous-titres : "Buffalo Grill a-t-il importé...", "De la viande britannique a-t-elle été importée après l'embargo?", "Des fraudes ont-elles été commises?"

Deux semaines après, la justice commence à se prononcer :

Christian Picart reste en liberté sans assignation à résidence

PARIS, 10 jan (AFP) - Christian Picart, le fondateur de Buffalo Grill, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire vendredi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris qui a levé son assignation à résidence, a-t-on appris auprès de son avocat.

"Christian Picart n'est plus assigné à résidence ni à Paris ni en Suisse et conserve l'obligation de ne pas rencontrer des personnes de la société et de verser une caution de 120.000 euros", a indiqué Me Jean-Pierre Versini-Campinchi à l'issue de l'audience qui s'est tenue à huis-clos.

Deux autres dirigeants de la société, Francis Coutre, PDG de Districoupe, la centrale d'achats de Buffalo Grill, et Daniel Batailler, son directeur des achats ont été maintenus en détention, a indiqué Me Versini-Campinchi.

Le quatrième dirigeant poursuivi dans le cadre de l'enquête sur la contamination du nouveau variant humain de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, Nicolas Viguié, a été laissé en liberté, et son contrôle judiciaire a été modifié.

Il peut désormais, selon Me Versini-Campinchi, reprendre son travail, et doit se limiter à ne pas contacter les autres mis en examen.

Il est évident que la décision de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris ne peut pas satisfaire ceux qui, comme moi, essaient de se faire une opinion objective dans cette histoire à dormir debout qu'est "l'affaire Buffalo Grill". Ou bien Monsieur Christian Picart est un fieffé coquin, et sa remise en liberté relative ne s'imposait pas du tout. Mais je ne sache pas qu'une réussite professionnelle comparable à la sienne soit le résultat de combines et de manoeuvres du type de celle qui lui est collée sur le dos. Ou bien les motifs d'inculpation ne sont pas justifiés, ce que personnellement je crois foncièrement, et tous les présumés coupables devaient être remis en liberté. Et les décisions de Madame le juge d'instruction clairement désavouées.

En achetant avant-hier 200 actions Buffalo Grill à l'ouverture de la bourse jeudi matin, alors que je ne suis pas un habitué de la corbeille, je me suis montré solidaire de la chaîne de fast-food dite à la française, alors que je n'ai pas encore mis les pieds dans un de ses établissements, lacune que je m'empresserai de corriger dès que ma petite fille, une habituée, acceptera d'y revenir après son refus d'hier midi d'aller y manger de la "vache folle".

Je ne regrette en rien mon initiative, qui m'a permis de réaliser une première : gagner 300 euros en quelques heures (j'aurais pu en gagner 150 de plus si j'avais attendu le lendemain midi pour revendre mon emplette).

C'est dire si le soutien du public (et des spéculateurs) n'a pas manqué aux propriétaires de Buffalo Grill. Et combien les titres de la veille des dépêches d'agence, claironnant "Buffalo Grill : l'action prend le bouillon" (Yahoo), ou "Buffalo Grill perd 56% (Bourse) - La juge a demandé au parquet de communiquer sur le dossier " (La Recherche), n'étaient que la traduction des sentiments de leur rédacteur, suspicieux comme il ne devrait pas être de mise pour des gens supposés de faire de l'information et de ne pas à s'occuper de la commenter.

Dans la circonstance, je ne m'explique pas pourquoi "la chambre de l'instruction n'a pas accordé la publicité des débats, demandée par la défense, qui aura toutefois la possibilité de réitérer cette demande pour les trois autres mis en examen dans ce dossier" (AFP).

Notre curiosité aurait ainsi pu être satisfaite (?). Mais si, comme ceux qui se sentent injustement mis en cause ont coutume de le proclamer, il est bien de faire s'en remettre à la justice, mon expérience personnelle ne me porte pas à faire confiance à certains des "justificateurs" qui sont chargés de la rende.

Mais pour en revenir au titre sous lequel "La Recherche" a diffusé l'information concernant les décisions de la Cour d'Appel de Paris, il me semblerait que "Deux "inculpés" restent en prison" aurait plus objectivement rendu compte des résultats de la réunion privée qui s'est tenue au Palais de Justice hier après-midi.

On attend la suite du feuilleton avec une légitime impatience.