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LETTRE OUVERTE A JEAN GLAVANY

Monsieur le Ministre,

L'histoire de la "crise de la vache folle", si jamais elle est écrite un jour, démontrera que vous n'avez pas été à la hauteur de ce que l'on était en droit d'attendre de la part d'un ministre de l'agricuture, en pareilles circonstances.

Le sujet était difficile, j'en conviens. Les mesures démagogiques mises en place n'ont, comme il était facile de le prévoir pour un observateur un tant soit peu averti du problème, rien empêché et ont aggravé une situation qu'une claire perception des enjeux eût du permettre d'éviter. Bref, vous aurez été responsable de la démolition de l'élevage bovin français, un des fleurons de la deuxième agriculture au monde. Et de l'échec de Lionel Jospin aux prochaines élections présidentielles. Aurait-ce été bon pour la France qu'il eût été élu ? Une autre histoire aurait jugé !

J'avoue que votre difficile tâche ne vous a pas été facilitée par ceux qui vous entourent. Vos "scientifiques" n'ont vraiment pas été à la hauteur, qui s'en sont tenus à vous conseiller comme si la situation sanitaire de notre troupeau était comparable à ce qui s'était passé en Grande-Bretagne dix ans plus tôt. Et comme si l'incidence de la contamination de la population de notre pays se traduirait par l'apparition chez nos concitoyens de centaines de cas du nouveau variant de la Maladie de Creutzfeldt-Jacob, comme nous l'a promis une autre sous-ministre (incompétente bien-entendu) pour la responsabilité dont elle était chargée.

J'ai demandé à plusieurs parlementaires socialistes de poser au gouvernement la question du coût des mesures mises en place depuis 8 mois. Je pense que cela ne vous est pas trop difficile de le connaître, tout au moins en ce qui concerne le coût direct. Parce que pour ce qui est des coûts indirects, en matière de cessation d'activité pour des milliers d'éleveurs victimes d'une chute catastrophique de leurs prix de vente, c'est une autre chanson. Quant à ce qui aura été prélevé dans la poche des consommateurs, suite à une augmentation de prix injustifiée parce qu'injustifiable, qui pourra jamais l'estimer ? Il est désormais patent que vous ne répondrez pas à une question que vous les empêcherez de poser.

Mais cet épisode du règlement d'un problème posé est révélateur d'une façon de gouverner qui ne convient plus à nombre de nos concitoyens. Il l'ont bien fait savoir lors de dernier référendum, où en plus d'un taux record d'abstentions, les journaux ont oublié de disserter sur le taux de suffrages non exprimés (les blancs plus les nuls). Il est temps que ceux qui ne se reconnaissent plus dans les candidats qui se présentent, dont bon nombre ne sont ou ne sont devenus que des politiciens "professionnels", se comptent.

Je trouve que l'initiative du président du parti blanc tombe à pic. Il a décidé de se présenter aux prochaines présidentielles avec pour seul objectif la reconnaissance du vote blanc dans le décompte des suffrages. Une vieille lune me direz-vous. Voire... Le précédent Coluche que vous connaissez mieux que quiconque est là pour montrer que, de nos jours et déjà avant l'avènement d'internet, bien des choses peuvent se produire.

En tout cas, je ferai campagne pour lui au lieu de le faire pour votre poulain comme je le pensais. J'espère seulement qu'il trouvera les 500 élus courageux pour lui accorder leur signature nécessaire à sa candidature.

Maurice LEGOY, Docteur Vétérinaire