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Il n'y a plus que les naïfs pour croire que la France est un pays démocratique. Et les cyniques pour le dire encore.

Le dernier épisode en cours de l'hystérie "listeria" est une preuve flagrante du contraire et la dictature des fonctionnaires, qui ont quelque autorité, est bien souvent en action dans notre vie de tous les jours, grâce à la complicité du personnel politique qui nous dirige et qui, la plupart du temps, fait preuve d'incompétence ou de carence. Il est vrai que ceux et celles qui remplissent ces fonctions d'encadrement ou de contrôle des employés de l'Etat ont bien souvent un passé dans des officines au service du parti auquel ils ou elles appartiennent ou dans des cabinets ministériels qui gèrent des activités à mille lieues de leurs attributions dans le dernier poste gouvernemental dans lequel ils ou elles sont censés intervenir. Et les bruits extérieurs leur parviennent bien atténués, si toutefois ils les entendent jamais.

Mesdames et Messieurs les incompétent(e)s, bonjour !

Hier matin, au bulletin d'informations de 7 heures 30, sur Europe 1, voilà que le speaker fait l'annonce que les fromages du Domaine de Saint-Loup sont contaminés par les listeria et que la firme productrice demande aux consommateurs de s'abstenir de consommer ceux qu'ils pourraient détenir et de les rapporter au commerçant qui les leur à vendus. Suit une longue liste des marques de la dite fromagerie, qui peuvent comporter un ou plusieurs fromages en provenance du lot 139.

Voilà donc ce que le personnel médiatique a retenu du communiqué de presse de l'entreprise, obligée de faire connaître "urbi et orbi" la situation créée par la position de l'Administration, suite à la découverte chez un crémier d'outre-Rhin de Listeria monocytogênes dans 2 camemberts sur les 5 prélevés par les autorités sanitaires allemandes, à quelques jours de sa date limite de consommation.

Heureusement, il n'y a aucune affection déclarée chez les consommateurs, ceux-là qui ont déjà ingéré des portions provenant du lot incriminé et, comme d'habitude en pareil cas, il ne se passera rien de nocif chez ceux qui ont déjà absorbé le fromage, qu'on leur demande de rapporter à titre de précaution, au cours des 8 semaines pendant lesquelles la maladie est susceptible de se déclarer.

Ce que le public ne va pas savoir, et qui pourtant figure en toutes lettres dans le communiqué, c'est que "ces produits avaient fait l'objet en France, de la part du fabricant, de contrôles nombreux (sur le lait, au cours des différentes étapes du processus de fabrication, sur les fromages à la sortie de la fromagerie). Les résultats des analyses étaient tous conformes. De plus, trois inspections récentes menées par les services vétérinaires ont montré qu'il n'y avait aucune anomalie".

Devant le risque de se trouver un jour ou l'autre impliqué dans une histoire à la listeria, en raison même des normes en cours définies par l'Administration, vous pensez si les fabricants font une prévention aussi stricte que possible. Et ils ne badinent pas avec la détection de la listeria à tous les stades de la fabrication. Le coût de tous ces contrôles représentent plus de 3% du chiffre d'affaires d'un des fabricants de camembert au lait cru. Une aubaine pour le laboratoire de contrôle et la chute vertigineuse des profits pour l'industriel !

Il faut y ajouter que les locaux de fabrication ont récemment fait l'objet de mises aux normes des plus strictes, supervisées et agréées par les services vétérinaires de contrôle départementaux.

Les autorités allemandes ont donc émis une alerte européenne à la listeria, alerte qui bien entendu a été reçue 5/5 par l'organisme chargé chez nous de définir les mesures à prendre en pareil cas. L'affaire eut pu (eut dû ?) en rester là. Pourtant, dans la précipitation et sans consulter les autorités chargées localement des contrôles, les services centraux de trois ministères (DGAl, DGS et DGCCRF) ont, "sur recommandation de l'AFSSA", issu un communiqué précisant (à compléter précisément).

La contre-analyse réalisée par les autorités allemandes sur les échantillons plombés laissés sur les lieux de prélèvement ne détectent pas de présence de listeria dans 3 échantillons sur 5 et de listéria innocua sur les 2 autres. Innocua, cela veut bien signifier cela que ça suggère...

Malheureusement l'alerte a été entendue et le speaker au bulletin d'informations de 7 heures 30 ce matin du 8 juillet ne nous a épargné aucun détail. Heureusement la majorité des camemberts suspects a été consommé, avec plaisir et sans problème aucun.

Mais celui qui a entendu l'information ne va surement pas choisir son fromage au lait cru, l'esprit aussi libre que si cette "fausse nouvelle" n'avait pa été diffusée...

Qu'est-ce qu'on attend pour faire un procès aux responsables des services de contrôle de la République Fédérale pour information erronnée, un autre aux responsables de la DGS, de la DGAl et de la DGCCRF pour diffamation et un au journaliste matinal pour propagation de fausse nouvelle ?

Chats échaudés, à l'avenir, se souviendraient du dicton !

Mais, comme personne ne va oser attaquer tous ces irresponsables, il va bien falloir se mobiliser un de ces quatre pour montrer notre désaccord pour de tels agissements et notre attachement au patrimoine fromager de France.

Si nous remontions les Champs Elysées, tous ensemble, un de ces quatre matins ?