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NOTRE PATRIMOINE FROMAGER EN DANGER DE MORT !

Je suis désolé de voir la façon dont l'Afssa, la Dgal, la Direction Générale de la Santé et la DGCCRF, que chapeaute Madame Maryse Lebranchu, ont agi pour la sécurité de l'alimentation des Français, ce dont ils ont la charge me semble-t-il.

La gestion médiatique des "crises" et des "épidémies" me semble relever d'une paranoïa, que j'ai appelée l'Hystérie Listéria. Il faudrait se montrer sérieux. Le contrôle des denrées alimentaires en France est rigoureux et plutôt bien fait, quand on laisse ce soin à des personnes "compétentes", qui "savent prendre leurs responsabilités". La preuve en est la faible incidence des intoxications et des affections d'origine alimentaire, comparée à l'incidence de ces mêmes affections dans un pays, les Etats-Unis, réputé pour sa rigueur en ce domaine, et où il meurt à peu près quatre fois plus de personnes rapporté au million d'habitants, quand on ramène les cas relevés à population comparable.

La comédie de la vache folle de Pontivy aurait du ouvrir les yeux de ceux qui surfent sur listérias, prions, dioxine et OGM, avec en prime le sacro-saint principe de précaution appliqué à sens antigiratoire au bon sens. Nos bonnes âmes soucieuses de la non diffusion de la maladie de Creutzweld-Jacob feraient bien de retourner à leurs chères études. Je ne sais qui a détecté cette vache "folle" dans la salle d'attente de l'abattoir, ni qui est responsable de la diffusion de l'information au public, mais là permettez-moi de rigoler du plus grand éclat. A croire que les inspecteurs et les chefs de service de ces messieurs n'avaient jamais entendu parler de la "parésie post partum" des vaches laitières, quand le paysan, qui ne fait plus appel à l'homme de l'art pour délivrer ses animaux, a tiré un peu trop fort sur la vêleuse. Tout praticien à peu près averti avait fait le diagnostic devant son écran de télé.

Alors pour nos extraordinaires fromages au lait cru, il est urgent de changer de braquet. 0 listeria dans 25 grammes de fromage au sortir de l'atelier d'affinage, c'est un challenge impossible à tenir et à ce compte là, j'ACCUSE.

J'accuse M. Hirsch et Mme Marion Guillou, sans oublier le Directeur de la DGCCRF et celui de la DGS, et leurs autorités de tutelle, d'inconséquence, de destruction du patrimoine fromager de la France, millénaire dans certains de ses joyaux, plus anciens que les cathédrales gothiques. Pendant qu'ils traquent les listérias dans les fromages et les rillettes, responsables chaque année d'une trentaine de morts en France, et encore pas toutes d'avoir consommé du fromage au lait cru, très loin s'en faut, chez des septuagénaires ou des prématurés, que l'on se hâte de comptabiliser dans les victimes de la toute dernière "épidémie", comme ils disent , des dizaines de milliers de jeunes femmes meurent d'un cancer du sein, des dizaines de milliers de gens actifs meurent d'affections cardio-vasculaires, dont l'étiologie se trouve probablement dans les ordures que concoctent certaines industries agro-alimentaires.

Grâce à Internet, j'ai une documentation en béton sur les dernières découvertes sur la question. Personne en France n'est capable de me dire la teneur en acides gras hydogénés trans- des margarines que les (soi-disant) diététiciens font ingérer en remplacement des graisses soit disant "saturées" (longueur des chaine d'acides gras inférieures à 18 atomes de carbone pour 90%) de notre bon beurre normand ou charentais, quand je trouve chez Carrefour des pains de margarine belge à moins de trois francs la livre à base d'huiles de poisson "partiellement" hydrogénées.

Des acides gras saturés, et trans- par dessus le marché, en C22 ou C24 dans la paroi des cellules du pauvre type qui avale goulûment des frites cuites dans un tel poison, je ne doute pas un seul instant que cela ne provoque des modifications de la perméabilité cellulaire et des disfonctionnements qui, après tout, pourraient se révéler à l'origine de la cancérisation ou dans l'étiologie des athéromes.

Suite à l'intervention intempestive de tous ces "précautionneux", la cause est déjà entendue : il n'y a plus, pratiquement, de "véritable" camembert au lait cru. On thermise à présent (à 65°) comme on respire, pour essayer de parvenir à remplir la fameuse contrainte du zéro listeria dans les 25 grammes au sortir du haloir, et on ensemence gaillardement avec des ferments lactiques sélectionnés par des Hollandais ou des Danois (Flora Danica tu me plais), comme ferait un banal fabricant de faux-camembert au lait pasteurisé dans une obscure laiterie du Wisconsin ou du Jutland. Sans épiloguer sur ceux que fabriquent les Zoulous ou les Gabonnais, avec les excédents de poudre de lait que leur expédie, gratis, la CEE et avec un peu de savoir-faire que leur vendent nos organismes de recherche sur la question !

Les quelques kamikases qui se lancent encore, sans filet, à fabriquer les "Véritables Camemberts de Normandie", au lait cru et à la louche de grand-mère, en sont quittes pour "analyser". Ils analysent (et trient) le lait sur la ferme où il est produit, à l'arrivée à la laiterie, sur la ligne de production, à la mise au haloir, à l'expédition. A un coût démesuré : 3% du chiffre d'affaires chez la plupart de nos fabricants, plus que le bénéfice qu'ils peuvent espérer tirer de la vente de ces produits! Et sans la garantie qu'ils ne seront pas, malgré toutes ces précautions ruineuses, "invités" par l'administration à rappeler leurs produits à grand coups d'annonces sur les ondes, si une contamination quelconque s'est produite lors du transport, ou dans la vitrine réfrigérée du commerçant, voire dans le frigo du consommateur.

J'ai perdu à présent le goût des camemberts de mon enfance.

Et je n'acepte pas les déclarations comminatoires de la directrice de l'organisme de l'Institut Pasteur chargé du typage des listeria quand elle déclare que son combat sera terminé quand le dernier cas de listériose aura été réglé en France.

Et, si je comprends bien, avec Maryse Lebranchu, qu'il n'est pas question d'accepter "la présence sur le marché de produits contaminés avec Listeria monocytogenes, à un niveau considéré comme dangereux", il faudrait m'expliquer qui perd son sang-froid, quand le résultat d'analyse d'un quart de Livarot, prélévé (dans quelles conditions?) dans l'immense vitrine des fromages à la coupe d'un hypermarché à l'enseigne prestigieuse, se révèle contaminé par plusieurs milliers de listeria au gramme et donne lieu au rappel sur toute laFrance des lots suspects, pendant que les fameuses listeria se révèlent n'être que des innocua !

Je n'accepte pas non plus la position de Marylise Lebranchu, quand elle avance l'argument selon lequel "un abandon pur et simple des procédures actuellement en place, qui conduirait à laisser sur le marché des produits dont la contamination est avérée, n'est évidemment pas envisageable". Persiste et signe sans même vouloir accepter de discuter...

D'avance, la cause est entendue : la moindre listeria dans 25 grammes d'un échantillon analysé par l'administration dans votre fromagerie, et vous voilà condamné, sans autre forme de procès, à détruire des dizaines de milliers de fromages, probablement indemnes des germes dont on les accuse. Pas même question de les expédier à vil prix à un fabricant de fromage fondu, principe de précaution à la clé. Alors que l'on sait pertinemment que 100 listeria par gramme d'aliment en cause ingéré ne procurera pas de troubles, même chez un sujet sensible. A tout le moins, 25 grammes de rillettes ou de fromage.

En cas de découverte d'une ou deux listeria dans 25 grammes de produits, l'analyse complémentaire de 10 fois un gramme devrait être systématisée, et la décision de la non-commercialisation devrait être prise en fonction de la quantité d'échantillons alors trouvés contaminés. Quant aux prélévements effectués sur un lieu de vente, ils ne devraient pas entrainer le rappel de tous les fromages du même lot qui, à-priori, au moment de l'expédition, n'hébergeait pas de listeria.

Le ton volontairement pamphlétaire que j'utilise me vaudra, comme d'habitude, de n'avoir pas de réponse à mes courriers à tous ces responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui , qu'ils soient adressés par la poste ou sur le net. Mais j'y suis fait et ne doute pas un seul instant du succès dans le combat entrepris pour la Défense des Fromages de Tradition et, plus généralement, de la façon hexagonale de "mieux-manger" pour mieux vivre vieux !

A BON ENTENDEUR...